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Ce blog n’est pas rosicrucien, martiniste ou maçonnique, mais s'intéresse à ces trois courants initiatiques et traditionnels.

lundi 27 avril 2015

Série Grandes figures du passé, Robert Ambelain.



Robert Ambelain 1907-1997

S’il n’est pas le seul, rarement est observée dans le panorama initiatique,  une division d’opinions aussi farouches qu’intolérantes parfois, concernant la personnalité et l’activité de Robert Ambelain. Et pourtant ! Par nature, nous avons des difficultés à porter un double regard, que ce soit sur les hommes ou sur les événements. Ce que l’on doit à Robert Ambelain, auteur de 42 ouvrages de valeur inégale et contradictoires, nombre d’occultistes (cela va devenir un gros mot) ont la mémoire courte lorsqu’il s’agit de prendre position. Il est plus facile de rejoindre publiquement le camp des dénigreurs – de peur que… -  plutôt que d’afficher son attachement et reconnaissance à celui qui leur a donné la Lumière ! Franc-maçon, il a reçu tous les degrés du Rite Écossais Ancien Accepté, du Rite Écossais Rectifé (C.B.C.S.,Profès*), de Memphis-Misraïm, de Cerneau,  du Early Grand  Scottish et du  Rite Suédois. Il fut honoré comme Grand Maître d’Honneur du Grand Orient Mixte du Brésil et Grand Maître d’Honneur de l’ancien Grand Orient du Chili. Homme de lettres prolifique, Robert Ambelain était  également Membre sociétaire des Gens de Lettres, de l’Académie Nationale d’Histoire, de l’Association des Écrivains de Langue Française. En tant qu'astrologue, ses recherches furent nombreuses bien que fort critiquées par une suite d'étranges contradictions et de syncrétiques théories.
 * La qualité de Grand Profès, venant de Lagrèze est douteuse et sujette à caution.....voir la mise au point sur le sujet....parmi d'autres (Caillet, Vivenza) de Catherine Amadou ("Lagrèze avait transmis plusieurs filiations à Robert Ambelain, mais il n'était point Grand Profès". C. Amadou, Renaissance Traditionnelle (n° 170-171, mars-juin 2013, p. 74).

Qui-est-il ?

Très discret sur ses origines familiales (catholique) Robert Ambelain naît à Paris, le 2 avril 1907, de Frédéric Ambelain et d'Anne-Marie Thomas. Dés son jeune âge, il fréquente les librairies ésotériques parisiennes, s'intéresse à la magie, l'alchimie, l'astrologie et en conséquence à la symbolique.

1937 : Collège International d'Occultisme Traditionnel. Il y fait des rencontres déterminantes : Paul Laugénie, Constant Chevillon. 
- : fondation à d’un groupe s’occupant de géomancie, le G.E.O.M. 

1939 : Le 24 ou 26 mars, reçu Apprenti à 32 ans, à la Loge La Jérusalem des Vallées Égyptiennes (Vénérable-Maître Novelaeers), Rite de Memphis-Misraim  (Constant  Chevillon, Grand Maître).
- : En juin,  Paul Laugénie lui confère le premier degré martiniste.
- : Parution chez Adyar, Dans l’Ombre des Cathédrales.
- : Mobilisé, sert avec  le grade de Sergent-chef au 154 éme. Régiment d’Infanterie, puis fait prisonnier dans la foret de Hardt (Bitche).

1940 : 27 juin : Reçu Compagnon, puis  Maître dans une loge clandestine d’un camp de prisonniers, à Épinal.
- : septembre, libéré, mission lui est donnée par  Camille Savoire, R. Wibaux, Roger Crampon et Georges Lagrèze, de maintenir Memphis-Misraïm, dans la clandestinité bien entendu, et  il installe à son domicile, 12 square du Limousin, à l’Orient de Paris, la Loge Alexandrie d’Égypte (pendant 4 ans, au rythme de deux tenues par mois) ! Constant Chevillon lui délivre patente aux fins de constituer Loges et Chapitres pour les rites de Cerneau (R.E.A.A.), Rite Écossais Primitif, Rite de Memphis Misraïm.
- : Décembre : il reçoit l'initiation rituelle de Supérieur Inconnu (Aurifer) et une patente d'initiateur-libre des mains d'Henri Meslin.


1942 ? : Réveil de l'Ordre des Élus Coëns de l'Univers.

1943 : 3 septembre, élevé au grade de Réau-Croix, dont la validité lui est contestée par quelques historiens.
-        : Chevalier Bienfaisant de la Cité-Sainte une première fois le 3 septembre (Eques a reconciliatione).



Archives de l'O.M.I.

1944 : Août, Adjudant dans les Forces Françaises de l'Intérieur, il participe activement à la libération de Paris.

1945 : Réveil de L'Association pour la Rénovation de l'Occultisme Traditionnel, l’A.R.O.T. Robert Ambelain fait partie du triumvirat-directeur.
- : Initiation à la Rose-Croix d’Orient par Georges Lagrèze.
- : Compagnon-imagier (Parisien-la-liberté) du Tour de France (Union Compagnonnique des Devoirs Unis).

1946 : Consacré évêque dans l'Église Gnostique Universelle.
-         : Le 10 juin 1946, il est ordonné prêtre, puis Évêque-gnostique de Samarie (T Robert) par Roger Ménard (Eon II) Patriarche de l'Eglise Gnostique Kuldée (deviendra l'Eglise Gnostique apostolique en 1954).

1955 : Reçoit  de Marguerite Benama, le fameux Manuscrit d’Alger, si cher aux Élus Coëns .

1956 : Première rencontre avec Gérard Kloppel, dans un petit café à proximité de l’Olympia. Anecdote curieuse, c’est dans les mêmes circonstances, mais dans un  café proche de l’église de la Madeleine, cette fois, qu’il fait la connaissance de Raymond Bernard, Grand-Maître de l’A.M.O.R.C. et de l’O.M.T.

1957 : Réveil de L'Ordre kabbalistique de la Rose+Croix (patente de Georges Lagrèze) fondé par Stanislas de Guaita en 1888.

1958 : le 26 octobre,  signature de  l'accord fondateur d'une Union des Ordres Martinistes

1959 : Décembre, constitution du Grand Prieuré Martiniste
- : 20 décembre 1959, T Charles lui confère le pallium patriarcal légué par Mgr Giraud

1960 : 5 aout, Patriarche de l'Église gnostique universelle (Tau Jean III), en succession d’Henry-Charles Dupont, fusion avec l'Eglise Gnostique Apostolique.
- : Aout, Henry-Charles Dupont nomme Robert Ambelaim, 95°, Grand Administrateur de Memphis-Misraïm et le désigne comme son successeur,, acte contresigné par Gérard Encausse et Irénée Seguret.
- : Octobre,  Robert Ambelain 98°, accède à la Grande Maîtrise de Memphis-Misraïm.
- : Fondation de la Grande Loge  Française de Memphis-Misraïm.


Archives de l'ORUMM

1962 :  10 novembre, reçu une seconde fois C.B.C.S. au Grand Prieuré de France.

1963 : 22 juin, rétablissement officiel  du Rite de Memphis-Misraïm, loi associative 1901.

1965 : Lors du Convent mondial, accession à la Grande Maîtrise Générale de Memphis-Misraïm.
- : Ouverture rite aux femmes en fondant le 13 février la Loge féminine Hathor (qui sera fermée en 1970).

1966 : Nomination de Grand Hiérophante Mondial, Grand-Maître Mondial 99° lors du troisième Convent de Memphis-Misraïm..

1967 : C’est l’année d’un grand virage à 180°, qui laissera désemparés bien des amis de Robert Ambelain, certains l’abandonneront puis le vilipenderont.
- : 21 juillet, transmission à Ivan Mosca la charge de Souverain Commandeur de l'Ordre Martiniste des Élus coëns, cercle intérieur de l'Ordre martiniste.

1968 : Initié peu de temps auparavant au martinisme russe (contesté car contestable sur la filiation remontant à Louis-Claude de Saint-Martin), création de l'Ordre Martiniste Initiatique 

1970 : Sortie de son ouvrage Jésus ou le mortel secret des  Templiers (Sous l’inspiration de Daniel Massé ?). La critique se déchaîne, Robert Ambelain perd encore quelques compagnons de route (C’était sinon suicidaire, du moins  fort courageux ! Que dire sur tout ce qui sera publié  ensuite en ce début du 21° siècle, Baigent, Dan Brown, etc.)

1971 : 26 janvier, allumage des feux de la Loge le Delta, obédience féminine. Elle se transformera en Grande Loge féminine de Memphis-Misraïm le 10 février 1981.

1976 : 3 avril, confère les 90° et 95° à Gérard Kloppel.

1981 : Création de la Grande Loge Féminine de Memphis-Misraïm.

1982 : Robert Ambelain nomme Gérard Kloppel,  98° Substitut-Grand-Maître.

1984 : 31 décembre, transmission  à Gérard Kloppel, de la Grande Maitrise de l'Ordre Martiniste Initiatique et de la Grande Maitrise Générale de Memphis-Misraïm.


Agapes d'un Chapitre Rose+Croix 

1985 : Robert Ambelain reveille l’Early Grand Scottish Rite.

1992 : Robert Ambelain renonce à la présidence du Suprême Conseil des Rites Confédérés, tout en gardant la Grande Maîtrise du Rite Écossais Primitif (qu’il conservera jusqu’à sa mort).

1997 : 27 mai, à l’âge de 90 ans, Robert Ambelain passe à l’Orient Éternel à son domicile parisien.



Archives de l' ORUMM (Avec Gérard Kloppel, Banquet du Bicentennaire)



Vidéo : Émouvante interview à l’occasion du banquet du bi-centenaire (symbolique) de Memphis-Misraïm.

Biographie : Serge Caillet, Revue l'Initiation,  numéro 4/2000, pages 227/240.

Sites :
Site internet officiel, par Ariane Douguet Ambelain, sa petite fille.





Bibliographie : 
Établie par la Respectable Loge Les Écossais de Saint-Jean, à l'Orient de Hyères ( que je remercie pour ce remarquable travail).


• Éléments d'astrologie scientifique. Les étoiles fixes, les comètes, les éclipses, Paris, J. Betmalle, 1936.


• Traité d'astrologie ésotérique, vol. 1, Paris, Éditions Adyar, 1937.


• Traité d'astrologie ésotérique, vol. 2, L'onomancie, préface de J.-R. Bost, Paris, Éditions Adyar, 1937.

• avec J. Desmoulins, Éléments d'astrologie scientifique. Lilith, le second satellite de la terre (Éphémérides de 1870 à 1937), Paris, Courtrai, Niclaus, 1938.

• Dans l'ombre des cathédrales. Étude sur l'ésotérisme architectural et décoratif de Notre-Dame de Paris dans ses rapports avec le symbolisme hermétique, les doctrines secrètes, l'astrologie, la magie et l'alchimie, Paris, Éditions Adyar, 1939.

• Adam, dieu rouge. L'ésotérisme judéochrétien. La gnose et les Ophites. Lucifériens et Rose+Croix, Paris, Niclaus, 1941.

• Traité d'astrologie ésotérique, vol 3, L'Astrologie lunaire, Paris, Niclaus, 1942.

• Au pied des menhirs. Essai sur le celtisme, Paris, Niclaus, 1945.

• « Préface » et « avant-propos » à André Barbault, Astrologie météorologique, suivie de Contribution à l'astrologie agricole, Paris, Niclaus, 1945.

La Franc-maçonnerie occultiste et mystique (1643-1943). Le Martinisme, histoire et doctrine, Paris, Niclaus, 1946.

• Les Survivances initiatiques. Le martinisme contemporain et ses véritables origines, t. I , Paris, Destins, 1948.

La Talismanie pratique, Paris, Niclaus, « L'occultisme simplifié », 1949.

• Les Tarots : comment apprendre à les manier, Paris, Niclaus, « L'occultisme simplifié », 1950.

La Kabbale pratique. Introduction à l'étude de la Kabbale, mystique et pratique, et à la mise en action de ses traditions et de ses symboles, en vue de la théurgie, Paris, Niclaus, 1951.

• Les Visions et les rêves: leur symbolisme prémonitoire, Paris, Niclaus, « L'occultisme simplifié », 1953.

• Les Survivances initiatiques. Templiers et Rose-Croix. Documents pour servir à l'histoire de l'illuminisme, Paris, Éditions Adyar, 1955.

• Le Dragon d'or. Rites et aspects occultes de la recherche des trésors, Paris, Niclaus, 1958.

La Magie sacrée d'Abramelin le mage, d'après le manuscrit de l'arsenal, transcrite, présentée, annotée et commentée par R. Ambelain, Paris, Niclaus, 1959. Édité par le Suprême conseil de l'Ordre kabbalistique de la Rose-Croix

• Martinez de Pascuallis et le Martinisme, Meaux, 1959. Extrait de la revue L'Initiation, « cahiers de documentation ésotérique traditionnelle », 33e année, n° 2, juillet-décembre 1959.

La Notion gnostique du démiurge dans les Écritures et les traditions judéo-chrétiennes, Paris, Éditions Adyar, 1959.

• L'Alchimie spirituelle, la voie intérieure, Paris, la Diffusion scientifique, 1961.

• L'Abbé Julio (Mgr Julien-Ernest Houssay, 1844-1912), sa vie, son oeuvre, sa doctrine, Paris, la Diffusion scientifique, 1962.

• Le Cristal magique ou la Magie de Jehan Trithème, abbé de Spanheim et de Wurtzbourg (1462-1516), Paris, Niclaus, 1962.

• Scala philosophorum ou la Symbolique des outils dans l'art royal, Paris, 1965.

• Traité des interrogations célestes, t. 1, Paris, N. Bussière, 1964.

• Sacramentaire du Rose-croix, sacralisations, exorcismes, formules de défense et d'action, Paris, la Diffusion scientifique, 1964.

• (éd.), Rite ancien et primitif de Memphis-Misraïm. Cérémonies et rituels de la maçonnerie symbolique, présentés et commentés par Robert Ambelain, Paris, N. Bussière, 1967.

• trilogie sur Jésus 

o Jésus ou le Mortel secret des Templiers, Paris, Robert Laffont, « Les Énigmes de l'univers», 1970

o La Vie secrète de Saint Paul, Paris, Robert Laffont, « Les Énigmes de l'univers », 1972

o Les Lourds Secrets du Golgotha, Robert Laffont, « Les Énigmes de l'univers », 1974

• Scala Philosophorum, ou la Symbolique des outils dans l'Art royal, Paris, Éditions du Prisme, 1975

• Bérénice ou le Sortilège de Béryte (roman), Paris, Robert Laffont, 1976

• Le Vampirisme, de la légende au réel, Paris, Robert Laffont, « Les Portes de l'Étrange », 1977

• Cérémonies et rituels de la maçonnerie symbolique 1978

• Crimes et secrets d’Etats (1730/1830) 1980

• Drames et secrets de l’histoire(1306/1643) 1981

• Symboles et rituels de la chasse à courre 1981

• les traditions celtiques 1981

• La chapelle des Damnés 1983

la Géomancie arabe (1984)

• L’astrologie des interrogations 1984

la Franc-maçonnerie oubliée 1985

• Le Fal Nameh ou le livre du sort 1985

• Capet lève toi 1987

la Franc-maçonnerie d’autrefois 1988

• Le secret de Bonaparte 1989

• Les arcanes noires de l’Hitlérisme (1848/1945) 1990

• la géomancie chinoise 1991

• Koré la dixième planète 1991
• Retour à Samarcande 1992
• Retour à Alexandrie 1994
• Le secret d’Israël 1995

Illustrations :
- Portrait provenant des archives de l'Ordre des Rites Unis de Memphis-Misraïm,  modification en sépia et inclusion de la signature par l'auteur.
- Robert Ambelain et Gérard Kloppel, archives de l’Ordre des Rites Unis de Memphis-Misraïm

jeudi 23 avril 2015

Série : Grandes figures passées, Henry-Charles Dupont.

Henry-Charles Dupont (1877-1960)

Curieuse destinée que celle de cet homme qui eut la lourde charge de reprendre le flambeau, tombé dans une flaque de sang, celui de Constant Chevillon, Grand-Maître de l’Ordre Martiniste et de Memphis-Misraïm, fusillé par la Milice française. Le nom d'Henry-Charles Dupont apparaît trop timidement de-ci, de-là, sans jamais qu’un hommage solennel lui soit rendu. Très heureuse exception, l’excellent article de Pierre Lengyel paru dans la revue l’Initiation (3/2003) dont je confesse m’être largement inspiré, et pour cause ! De même, les écrits de Serge Caillet.

Qui est-il ?

Né dans l’ile de Jersey le 19 février 1877 (Sa famille maternelle était ilienne) ses solides études lui permettent d’entrer sur concours à l’École Nationale des Travaux Publics : il en sort diplômé ingénieur, et il exercera pratiquement toute sa vie professionnelle à Tuléar, puis Diego-Suarez et Tananarive dans l’ile de Madagascar. Insulaire donc la plus grande partie de sa vie !

Son parcours initiatique est impressionnant :

- Initié le 6 Juin 1918 à la R.L. France Australe, il reçoit les trois grades symboliques en… 3 ans. L’on n’en sait pas davantage mais l’on peut supposer qu’en 20 ans, il y exerça des charges importantes.


- Il prend sa retraite à Coutances, s’affilie le 17 Octobre 1936 à la R.L. Liberté et Progrès du Grand-Orient de France. De 1946 à 1960, il est Premier-surveillant et Délégué-judiciaire. Cette apparente et relative discrétion dissimule d’autres activités ainsi que nous allons découvrir.


- C’est un proche de Jean Bricaud, de Constant Chevillon qui l’ordonne diacre le 3 Septembre 1938 dans l’Église Gnostique universelle, d’Antoine Fayolle qui le consacre Evêque le 15 Avril 1948. Il en deviendra le patriarche sous le nomem de T-Charles-Henry.


- Constant Chevillon l’ordonne Réau-Croix, puis 95° au rite de Memphis-Misraïm, prend la charge de Grand-chancelier le 21 Octobre 1934, de Grand-administrateur l’année suivante. Il devient Grand-maître-général, 95° une première fois et brièvement en Mars 1944, puis, Grand-maître-mondial 98°, de 1948 à sa mort, le 1° Octobre 1960. En fait, avec l’interruption de maîtrise au profit de Pierre Debeauvais (qui fera scission en 1947, Échelle de Naples) ces événements, assez confus il faut bien l’avouer, s’étalent de 1946 à 1948. C’est néanmoins important de le souligner, car dans le désordre actuel, l’on oublie souvent que c’est à cette date que s’établit une première fracture, avec 2 filiations distinctes de Constant Chevillon, puis une troisième, avec Henri Dubois. Ceci est un raccourci, j’en conviens, mais volontaire pour ne pas compliquer l’imbroglio.


Nonobstant, Henry-Charles Dupont, deux mois avant sa mort, avait réglé parfaitement sa succession le 13 Aout, au bénéfice de Robert Ambelain, alors 95°, acte contresigné par Philippe Encausse et Irénée Seguret.


- Après l’exécution sauvage de Constant Chevillon en 1944, déjà membre du Suprême conseil, il « hérite » également de la Grand-maîtrise de l’Ordre martiniste dit « de Lyon » qui deviendra l’Ordre Martiniste-Martinéziste le 26 Octobre 1958, date à laquelle il avait tenté une éphémère Union des ordres martinistes. C’est Philippe Encausse qui est désigné successeur, le 13 Aout 1960.


- De par ses filiations, nul étonnement à ce qu’Henry-Charles Dupont ait activement participé, aux cotés de Constant Chevillon et de l’américain Reuben S. Clymer à la création et au fonctionnement de la F.U.D.O.F.S.I. (Fédération Universelle des Ordres, Sociétés et fraternité des Initiés), en opposition à la F.U.D.O.S.I. (Fédération Universelle des Ordres et Sociétés Initiatiques) portée elle, par Emile Dantinne, Harvey S. Lewis et Victor Blanchard.

T Henry-Charles, Eques a vera luce, H.C. Dupont passe à l’Orient Éternel le 1° Octobre 1960 à Coutances.



Bibliographie :
- Revues L’Initiation, numéros 4/1960 & 2/2003.
- Serge Caillet, Sar Hiéronumus et la Fudosi, Paris, Cariscript, 1986, 120p.
La Franc-maçonnerie Egyptienne de Memphis-Misraïm, Paris, Cariscript, 1988, 182 p.
« Dupont, Henry Charles », in Les marges du christianisme, « sectes », dissidences, ésotérisme, Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine, sous la direction de Jean-Pierre Chantin, Paris, Beauchesne, 2001, pp. 78-79.
- Gérard Galtier, Maçonnerie Egyptienne, Rose-Croix et Néo-chevalerie, Paris, Editions du Rocher, 1994, 474 p.

Illustration : inconnue, mais reprise par Serge Caillet (H.C. Dupont, en compagnie de son épouse et de Philippe Encausse) sur le site de l’Institut Éléazar.

samedi 18 avril 2015

Miscellanées saint-martinienne : Le Livre de l'Homme, par Xavier Cuvelier-Roy.



Puisons à la source : c'est dans son premier ouvrage, Des Erreurs et de la Vérité que Louis-Claude de Saint-Martin esquisse dans un livre symbolique plus qu'il ne l'expose, sa vision du microcosme. Le Philosophe Inconnu n'était pas kabbaliste, mais un amateur (celui qui aime) de la Tradition chrétienne occidentale, plus particulièrement celle traduite par l'alchimie spéculative de la kabbale en milieu chrétien. 

Le Livre de l'Homme, incontestablement, lui a été dicté par le concept des 10 nombres exposés par Martinès de Pasqually (lui-même davantage proche de la kabbale...) dans son Traité sur la réintégration des êtres. Cette référence est largement  partagée et développée par les historiens et doctrinaires du martinisme. Cela doit-il nous empêcher d'aller chercher plus loin ?



On peut observer dans ces 10 pages du Livre de l'Homme, que le futur auteur inspiré des Nombres utilise l'arbre séphirotique pour exposer à l'homme de désir, sa conception doctrinale de la nature du « petit univers », c'est-à-dire de l'homme microcosmique. Celui de l'émanation pure de Dieu : le Mineur-spirituel. Il ne connaît pas encore le mal, selon Martinès de Pasqually, même si son émanation vient après la prévarication des Esprits-pervers. Il reçoit le Livre en attribut pour exercer son ministère, les réduire, avant de faillir lui aussi




Le Livre de l'Homme n'est pas un catéchisme, encore moins une bible, plutôt un guide explicatif et pratique (dans le sens d'orienter vers).

Rédigé à l'aube de sa carrière "littéraire", nul doute que le chercheur dénichera ça et là quelques incohérences dans les œuvres qui suivront. Louis-Claude de Saint-Martin est un... homme, tout jeune élu cohen, il s'est construit tout au long de son existence, à été séduit par Boehme (mais jamais sans renier son premier maître, Martines de Pasqually). 


Collection particulière de l'auteur



Feuilletons ensembles :



 1
La première [page] traitait du Principe universel ou du Centre, d'où émanent continuellement tous les Centres.

C'est Keter, la couronne de la création qui régit toutes les lois sous le principe de l'Unité.

2

La seconde [traite] de la Cause occasionnelle de l'Univers ; de la double Loi corporelle qui le soutient ; de la double Loi intellectuelle, agissant dans le temps ; de la double nature de l'homme et généralement de tout ce qui est composé et formé de deux actions.

Ici est évoquée la double nature de l'homme, positive et négative, suite à sa prévarication qui a fait imploser l'Unité, semant confusion et divisions.C'est Binah, la Sagesse.

3

La troisième [traite] de la base des Corps ; de tous les résultats et des productions de tous les genres et c'est là que se trouve le nombre des Êtres immatériels qui ne pensent point.

Il s'agit ici d'observer la formation des corps composés par trois essences spiritueuses (sel, soufre, mercure), de leur origine et nous donne ainsi l'explication de toutes les substances matérielles et non-pensentes (les êtres immatériels se sont coupés de la pensée divine et ont perdus leurs facultés de pensée et de volonté). C'est Chokmah, l'Intelligence

4

La quatrième [traite] de tout ce qui est actif ; du Principe de toutes les Langues, soit temporelles, soit hors du temps ; de la Religion et du culte de l'homme et c'est là que se trouve le nombre des êtres immatériels qui pensent.

C'est un exposé de tout ce qui est actif chez les Êtres spirituels par la puissance des pouvoirs du Verbe, qui nous révèle leur nature quaternaire. C'est Chesed, la Miséricorde

5

La cinquième [traite] de l'idolâtrie et de la putréfaction.

Ce sont les conséquences directes de la prévarication, c'est Geburah, la Force, celle qui inspire crainte et peur de la mort.


 6
La sixième [traite] des lois de la formation du Monde temporel et de la division du Cercle par le rayon.

La formation en 6 jours du monde matériel et temporel, la terre : chaque jour est un acte de la pensée de Dieu qui se manifeste par la production d'un centre avec ses trois angles. La circonférence du cercle est composée de 6 triangles équilatéraux. N'oublions pas que la circonférence est sensiblement le triple de son diamètre. C'est l'harmonie, c'est Thipheret, la Beauté !

7

La septième [traite] de la cause des Vents et des Marées ; de l'Échelle géographique de l'homme ; de sa vraie Science et de la source de ses productions intellectuelles ou sensibles.

La cause du mouvement est la résultante de l'influence des 7 planètes qui nous le savons, agissent sur le caractère de l'homme, source de toutes ses productions intellectuelles et conscientes : ne sous estimons pas la puissance septénaire de l'âme sur le physique et sur le spirituel. C'est Netzach, la Victoire.

8

La huitième [traite] du nombre temporel de celui qui est le seul appui, la seule force et le seul espoir de l'homme, c'est-à-dire de cet Être réel et physique, qui a deux noms et quatre nombres, en tant qu'il est à la fois actif et intelligent, et que son action s'étend sur les quatre Mondes. Elle traitait aussi de la Justice et de tous les pouvoirs législatifs ; ce qui comprend les droits des Souverains et l'autorité des Généraux et des Juges.

Le pouvoir temporel, celui de l'état, de son gouvernement, de ses fonctionnaires, mais sous la vigilance du Grand Souverain Mystique de la Terre, le Réparateur, Celui qui fait et défait les rois.

C'est Hod, la Splendeur.


 9
La neuvième [traite] de la formation de l'homme corporel dans le sein de la femme et de la décomposition du triangle universel et particulier.

L’Être humain, allégoriquement, s'est formé dans le cœur de la femme et dans la tête de l'homme : c'est le principe de l'incarnation conséquence de sa prévarication, la décomposition, son terme, la mort physique.C'est Yesod, la Fondation.


 10
La dixième, enfin, était la voie et le complément des neuf autres précédentes. C'était sans doute la plus essentielle, et celle sans laquelle toutes les autres ne seraient pas connues, parce qu'en les disposant toutes dix en circonférence, selon leur ordre numérique, elle se trouve avoir le plus d'affinité avec la première, dont tout émane ; et si l'on veut juger de son importance, que l'on sache que c'est par elle que l'Auteur des choses est invincible, parce que c'est une barrière qui le défend de toutes parts et que nul Être ne peut passer.

C'est bien évidement la page majeure du Livre de l'Homme, car elle complète en même temps qu'elle fédère les 9 précédentes. C'est la clé essentielle sans laquelle celles-ci seraient muettes, impénétrables. C'est donc à l'évidence,  Malkuth, le Royaume.






Nous mettons à l'essai une formule interactive : Suivant l’intérêt porté à cet article et la qualité des commentaires à venir, l'auteur s'engage à compléter par une synthèse et une conclusion, merci à l’avance pour votre participation !

Bibliographie :


FAIVRE,Antoine, Accès à l'ésotérisme Occidental, Tome II, Paris, Gallimard, 1996
FRANTZ, Marie, Le Livre de l'Homme, ou la connaissance parfaite, Étude parue sur le site du Philosophe Inconnu, c'est : ICI
MARTINES DE PASQUALLY, Traité sur la réintégration des êtres, Le Tremblay, Diffusion Rosicrucienne, 1995. 
SAINT-MARTIN, Louis-Claude de, Des erreurs et de la vérité, Édimbourg [Lyon, Périsse-Duluc], 1775. 
SAINT-MARTIN, Louis-Claude de, Les Nombres, introduction et notes de Nicole Jacques-Chaquin [Lefèvre], Nice, Bélisane, 1983. 

Réflexions méditatives

source illustration : macultureconfiture.com

L'époque s’y prête, l’actualité nous l’impose.

Trouvons un peu de temps pour nous retirer dans le silence, celui de notre cœur, et cherchons ce petit rien qui fait presque tout, pour nous élever plus haut encore, et avec nous, entraîner l’humanité tout entière !  

  • La représentation démocratique légifère de plus en plus sur les comportements familiaux et sociaux de l’homme, sans aucun repère objectif  au gré des mouvements d’opinions, des pressions des médias et des tactiques électorales, avec l’unique souci d’aménager un maximum de bien-être. Pensée rosicrucienne.
  • Il n’est pas nécessaire de penser la même chose sur tous les sujets, ni d’avoir les mêmes coutumes pour être en communion, à condition que règne l’amour fraternel ! Anonyme
  • A être crédule, il y a plus à gagner qu’à perdre. La crédulité engage un homme d’esprit dans des recherches qui le désabusent, s’il était dans l’erreur, et qui toujours l’instruisent de ce qu’il ignorait. Dom Pernety
  • Si la conscience réussit à se détourner des fascinations et des apparences extérieures, pour scruter le monde intérieur, alors seulement pourra s’effectuer en l’âme l’expérience de l’illumination vraie. Serge Hutin 
  • Nous apparaissons aux autres sous des aspects différents et chacun se fait de nous une représentation adaptée à son esprit. Plus l’homme est haut, plus il est difficile à voir. Victor-Emile Michelet


Chaque être humain juge différemment les impressions que ses sens lui donnent des choses. Personne ne peut vraiment dire ce qu’est réellement la vie, mais simplement ce qu’elle parait être, bonne méditation !


mercredi 15 avril 2015

On est toujours rattrapé par ses faux pas !



Je me fais grand plaisir à vous la communiquer, sans autre commentaire :  ICI 
Le pathétique droit de réponse (ou comment s'enfoncer davantage) du sus-visé : ICI