Puisons à la source :
c'est dans son premier ouvrage, Des Erreurs et de la Vérité
que Louis-Claude de Saint-Martin esquisse dans un livre symbolique
plus qu'il ne l'expose, sa vision du microcosme. Le Philosophe Inconnu
n'était pas kabbaliste, mais un amateur (celui qui aime) de la Tradition chrétienne occidentale, plus particulièrement celle
traduite par l'alchimie spéculative de la kabbale en milieu
chrétien.
Le Livre de l'Homme, incontestablement, lui a été dicté par le concept des 10 nombres exposés par Martinès de Pasqually (lui-même davantage proche de la kabbale...) dans son Traité sur la réintégration des êtres. Cette référence est largement partagée et développée par les historiens et doctrinaires du martinisme. Cela doit-il nous empêcher d'aller chercher plus loin ?
Le Livre de l'Homme, incontestablement, lui a été dicté par le concept des 10 nombres exposés par Martinès de Pasqually (lui-même davantage proche de la kabbale...) dans son Traité sur la réintégration des êtres. Cette référence est largement partagée et développée par les historiens et doctrinaires du martinisme. Cela doit-il nous empêcher d'aller chercher plus loin ?
On peut observer dans ces 10 pages du Livre de l'Homme, que le futur
auteur inspiré des Nombres utilise l'arbre séphirotique pour
exposer à l'homme de désir, sa conception
doctrinale de la nature du « petit univers »,
c'est-à-dire de l'homme microcosmique. Celui de l'émanation pure de
Dieu : le Mineur-spirituel. Il ne connaît pas encore le mal,
selon Martinès de Pasqually, même si son émanation vient après
la prévarication des Esprits-pervers. Il reçoit le Livre en
attribut pour exercer son ministère, les réduire, avant de faillir
lui aussi
Le Livre de l'Homme n'est pas un catéchisme, encore moins une bible, plutôt un guide explicatif et pratique (dans le sens d'orienter vers).
Rédigé à l'aube de sa carrière "littéraire", nul doute que le chercheur dénichera ça et là quelques incohérences dans les œuvres qui suivront. Louis-Claude de Saint-Martin est un... homme, tout jeune élu cohen, il s'est construit tout au long de son existence, à été séduit par Boehme (mais jamais sans renier son premier maître, Martines de Pasqually).
Collection particulière de l'auteur
Feuilletons ensembles :
1
La première [page]
traitait du Principe universel ou du Centre, d'où émanent
continuellement tous les Centres.
C'est
Keter, la couronne de la création qui régit toutes les lois
sous le principe de l'Unité.
2
La seconde [traite] de
la Cause occasionnelle de l'Univers ; de la double Loi
corporelle qui le soutient ; de la double Loi intellectuelle,
agissant dans le temps ; de la double nature de l'homme et
généralement de tout ce qui est composé et formé de deux actions.
Ici
est évoquée la double nature de l'homme, positive et négative,
suite à sa prévarication qui a fait imploser l'Unité, semant
confusion et divisions.C'est Binah, la Sagesse.
3
La troisième [traite]
de la base des Corps ; de tous les résultats et des productions
de tous les genres et c'est là que se trouve le
nombre des Êtres immatériels qui ne pensent point.
Il
s'agit ici d'observer la formation des corps composés par trois
essences spiritueuses (sel, soufre, mercure), de leur origine et nous
donne ainsi l'explication de toutes les substances matérielles et
non-pensentes (les êtres immatériels se sont coupés de la pensée
divine et ont perdus leurs facultés de pensée et de volonté).
C'est Chokmah, l'Intelligence
4
La quatrième [traite]
de tout ce qui est actif ; du Principe de toutes les Langues,
soit temporelles, soit hors du temps ; de la Religion et du
culte de l'homme et c'est là que se trouve le nombre des êtres
immatériels qui pensent.
C'est
un exposé de tout ce qui est actif chez les Êtres spirituels par la
puissance des pouvoirs du Verbe, qui nous révèle leur nature
quaternaire. C'est Chesed, la Miséricorde
5
La cinquième [traite]
de l'idolâtrie et de la putréfaction.
Ce
sont les conséquences directes de la prévarication, c'est Geburah,
la Force, celle qui inspire crainte et peur de la mort.
6
La sixième [traite]
des lois de la formation du Monde temporel et de la division du
Cercle par le rayon.
La
formation en 6 jours du monde matériel et temporel, la terre :
chaque jour est un acte de la pensée de Dieu qui se manifeste par la
production d'un centre avec ses trois angles. La circonférence du
cercle est composée de 6 triangles équilatéraux. N'oublions pas
que la circonférence est sensiblement le triple de son diamètre.
C'est l'harmonie, c'est Thipheret, la Beauté !
7
La septième [traite]
de la cause des Vents et des Marées ; de l'Échelle
géographique de l'homme ; de
sa vraie Science et de la source de ses productions
intellectuelles ou sensibles.
La
cause du mouvement est la résultante de l'influence des 7 planètes
qui nous le savons, agissent sur le caractère de l'homme, source de
toutes ses productions intellectuelles et conscientes : ne sous
estimons pas la puissance septénaire de l'âme sur le physique et
sur le spirituel. C'est Netzach,
la Victoire.
8
La
huitième [traite] du nombre
temporel de celui qui est le seul appui, la seule force et le seul
espoir de l'homme, c'est-à-dire de cet Être réel et physique, qui
a deux noms et quatre
nombres, en tant qu'il
est à la fois actif et intelligent, et que son action s'étend sur
les quatre Mondes. Elle traitait aussi de la Justice et de tous les
pouvoirs législatifs ; ce qui comprend les droits des
Souverains et l'autorité des Généraux et des Juges.
Le
pouvoir temporel, celui de l'état, de son gouvernement, de ses
fonctionnaires, mais sous la vigilance du Grand Souverain Mystique de
la Terre, le Réparateur, Celui qui fait et défait les rois.
C'est
Hod, la Splendeur.
9
La
neuvième [traite] de la formation de l'homme corporel dans le sein
de la femme et de la décomposition du triangle universel et
particulier.
L’Être humain, allégoriquement, s'est formé dans le cœur de la
femme et dans la tête de l'homme : c'est le principe de
l'incarnation conséquence de sa prévarication, la décomposition,
son terme, la mort physique.C'est Yesod, la Fondation.
10
La dixième, enfin,
était la voie et le complément des neuf autres précédentes.
C'était sans doute la plus essentielle, et celle sans laquelle
toutes les autres ne seraient pas connues, parce qu'en les disposant
toutes dix en circonférence, selon leur ordre numérique, elle se
trouve avoir le plus d'affinité avec la première, dont tout émane ;
et si l'on veut juger de son importance, que l'on sache que c'est par
elle que l'Auteur des choses est invincible, parce que c'est une
barrière qui le défend de toutes parts et que nul Être ne peut
passer.
C'est
bien évidement la page majeure du Livre de l'Homme, car elle complète en même temps qu'elle fédère les 9 précédentes. C'est
la clé essentielle sans laquelle celles-ci seraient muettes,
impénétrables. C'est donc à l'évidence, Malkuth, le
Royaume.
Nous mettons à l'essai une formule interactive : Suivant l’intérêt porté à cet article et la qualité des commentaires à venir, l'auteur s'engage à compléter par une synthèse et une conclusion, merci à l’avance pour votre participation !
Bibliographie :
Bibliographie :
FAIVRE,Antoine, Accès à l'ésotérisme Occidental, Tome II, Paris, Gallimard, 1996
FRANTZ, Marie, Le Livre de l'Homme, ou la connaissance parfaite, Étude parue sur le site du Philosophe Inconnu, c'est : ICI
MARTINES DE PASQUALLY, Traité sur la réintégration des êtres, Le Tremblay, Diffusion Rosicrucienne, 1995.
SAINT-MARTIN, Louis-Claude de, Des erreurs et de la vérité, Édimbourg [Lyon, Périsse-Duluc], 1775.
SAINT-MARTIN, Louis-Claude de, Les Nombres, introduction et notes de Nicole Jacques-Chaquin [Lefèvre], Nice, Bélisane, 1983.
FRANTZ, Marie, Le Livre de l'Homme, ou la connaissance parfaite, Étude parue sur le site du Philosophe Inconnu, c'est : ICI
MARTINES DE PASQUALLY, Traité sur la réintégration des êtres, Le Tremblay, Diffusion Rosicrucienne, 1995.
SAINT-MARTIN, Louis-Claude de, Des erreurs et de la vérité, Édimbourg [Lyon, Périsse-Duluc], 1775.
SAINT-MARTIN, Louis-Claude de, Les Nombres, introduction et notes de Nicole Jacques-Chaquin [Lefèvre], Nice, Bélisane, 1983.
Très intéressant, j'avoue ne jamais y avoir pensé et cette hypothèse est fort séduisante. J'attends avec impatience la réaction des ténors patentés...
RépondreSupprimerLa doctrine de Martinès puise dans un fonds de la kabbale, il est donc logique de penser qu'il y a effectivement une corrélation naturelle entre les nombres et les sephiroth. Beau travail !
RépondreSupprimerThéorie tout-à-fait recevable, j'adhère !
RépondreSupprimerBonsoir Jacques,
RépondreSupprimerEt que devient Daat dans l'histoire ?
Quelle serait sa correspondance ?
Bien fraternellement