Henry-Charles Dupont (1877-1960)
Curieuse destinée que celle de cet homme qui eut la lourde charge de reprendre le flambeau, tombé dans une flaque de sang, celui de Constant Chevillon, Grand-Maître de l’Ordre Martiniste et de Memphis-Misraïm, fusillé par la Milice française. Le nom d'Henry-Charles Dupont apparaît trop timidement de-ci, de-là, sans jamais qu’un hommage solennel lui soit rendu. Très heureuse exception, l’excellent article de Pierre Lengyel paru dans la revue l’Initiation (3/2003) dont je confesse m’être largement inspiré, et pour cause ! De même, les écrits de Serge Caillet.
Qui est-il ?
Né dans l’ile de Jersey le 19 février 1877 (Sa famille maternelle était ilienne) ses solides études lui permettent d’entrer sur concours à l’École Nationale des Travaux Publics : il en sort diplômé ingénieur, et il exercera pratiquement toute sa vie professionnelle à Tuléar, puis Diego-Suarez et Tananarive dans l’ile de Madagascar. Insulaire donc la plus grande partie de sa vie !
Son parcours initiatique est impressionnant :
- Initié le 6 Juin 1918 à la R.L. France Australe, il reçoit les trois grades symboliques en… 3 ans. L’on n’en sait pas davantage mais l’on peut supposer qu’en 20 ans, il y exerça des charges importantes.
- Il prend sa retraite à Coutances, s’affilie le 17 Octobre 1936 à la R.L. Liberté et Progrès du Grand-Orient de France. De 1946 à 1960, il est Premier-surveillant et Délégué-judiciaire. Cette apparente et relative discrétion dissimule d’autres activités ainsi que nous allons découvrir.
- C’est un proche de Jean Bricaud, de Constant Chevillon qui l’ordonne diacre le 3 Septembre 1938 dans l’Église Gnostique universelle, d’Antoine Fayolle qui le consacre Evêque le 15 Avril 1948. Il en deviendra le patriarche sous le nomem de T-Charles-Henry.
- Constant Chevillon l’ordonne Réau-Croix, puis 95° au rite de Memphis-Misraïm, prend la charge de Grand-chancelier le 21 Octobre 1934, de Grand-administrateur l’année suivante. Il devient Grand-maître-général, 95° une première fois et brièvement en Mars 1944, puis, Grand-maître-mondial 98°, de 1948 à sa mort, le 1° Octobre 1960. En fait, avec l’interruption de maîtrise au profit de Pierre Debeauvais (qui fera scission en 1947, Échelle de Naples) ces événements, assez confus il faut bien l’avouer, s’étalent de 1946 à 1948. C’est néanmoins important de le souligner, car dans le désordre actuel, l’on oublie souvent que c’est à cette date que s’établit une première fracture, avec 2 filiations distinctes de Constant Chevillon, puis une troisième, avec Henri Dubois. Ceci est un raccourci, j’en conviens, mais volontaire pour ne pas compliquer l’imbroglio.
Nonobstant, Henry-Charles Dupont, deux mois avant sa mort, avait réglé parfaitement sa succession le 13 Aout, au bénéfice de Robert Ambelain, alors 95°, acte contresigné par Philippe Encausse et Irénée Seguret.
- Après l’exécution sauvage de Constant Chevillon en 1944, déjà membre du Suprême conseil, il « hérite » également de la Grand-maîtrise de l’Ordre martiniste dit « de Lyon » qui deviendra l’Ordre Martiniste-Martinéziste le 26 Octobre 1958, date à laquelle il avait tenté une éphémère Union des ordres martinistes. C’est Philippe Encausse qui est désigné successeur, le 13 Aout 1960.
- De par ses filiations, nul étonnement à ce qu’Henry-Charles Dupont ait activement participé, aux cotés de Constant Chevillon et de l’américain Reuben S. Clymer à la création et au fonctionnement de la F.U.D.O.F.S.I. (Fédération Universelle des Ordres, Sociétés et fraternité des Initiés), en opposition à la F.U.D.O.S.I. (Fédération Universelle des Ordres et Sociétés Initiatiques) portée elle, par Emile Dantinne, Harvey S. Lewis et Victor Blanchard.
T Henry-Charles, Eques a vera luce, H.C. Dupont passe à l’Orient Éternel le 1° Octobre 1960 à Coutances.
Bibliographie :
- Revues L’Initiation, numéros 4/1960 & 2/2003.
- Serge Caillet, Sar Hiéronumus et la Fudosi, Paris, Cariscript, 1986, 120p.
La Franc-maçonnerie Egyptienne de Memphis-Misraïm, Paris, Cariscript, 1988, 182 p.
« Dupont, Henry Charles », in Les marges du christianisme, « sectes », dissidences, ésotérisme, Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine, sous la direction de Jean-Pierre Chantin, Paris, Beauchesne, 2001, pp. 78-79.
- Gérard Galtier, Maçonnerie Egyptienne, Rose-Croix et Néo-chevalerie, Paris, Editions du Rocher, 1994, 474 p.
Illustration : inconnue, mais reprise par Serge Caillet (H.C. Dupont, en compagnie de son épouse et de Philippe Encausse) sur le site de l’Institut Éléazar.
Curieuse destinée que celle de cet homme qui eut la lourde charge de reprendre le flambeau, tombé dans une flaque de sang, celui de Constant Chevillon, Grand-Maître de l’Ordre Martiniste et de Memphis-Misraïm, fusillé par la Milice française. Le nom d'Henry-Charles Dupont apparaît trop timidement de-ci, de-là, sans jamais qu’un hommage solennel lui soit rendu. Très heureuse exception, l’excellent article de Pierre Lengyel paru dans la revue l’Initiation (3/2003) dont je confesse m’être largement inspiré, et pour cause ! De même, les écrits de Serge Caillet.
Qui est-il ?
Né dans l’ile de Jersey le 19 février 1877 (Sa famille maternelle était ilienne) ses solides études lui permettent d’entrer sur concours à l’École Nationale des Travaux Publics : il en sort diplômé ingénieur, et il exercera pratiquement toute sa vie professionnelle à Tuléar, puis Diego-Suarez et Tananarive dans l’ile de Madagascar. Insulaire donc la plus grande partie de sa vie !
Son parcours initiatique est impressionnant :
- Initié le 6 Juin 1918 à la R.L. France Australe, il reçoit les trois grades symboliques en… 3 ans. L’on n’en sait pas davantage mais l’on peut supposer qu’en 20 ans, il y exerça des charges importantes.
- Il prend sa retraite à Coutances, s’affilie le 17 Octobre 1936 à la R.L. Liberté et Progrès du Grand-Orient de France. De 1946 à 1960, il est Premier-surveillant et Délégué-judiciaire. Cette apparente et relative discrétion dissimule d’autres activités ainsi que nous allons découvrir.
- C’est un proche de Jean Bricaud, de Constant Chevillon qui l’ordonne diacre le 3 Septembre 1938 dans l’Église Gnostique universelle, d’Antoine Fayolle qui le consacre Evêque le 15 Avril 1948. Il en deviendra le patriarche sous le nomem de T-Charles-Henry.
- Constant Chevillon l’ordonne Réau-Croix, puis 95° au rite de Memphis-Misraïm, prend la charge de Grand-chancelier le 21 Octobre 1934, de Grand-administrateur l’année suivante. Il devient Grand-maître-général, 95° une première fois et brièvement en Mars 1944, puis, Grand-maître-mondial 98°, de 1948 à sa mort, le 1° Octobre 1960. En fait, avec l’interruption de maîtrise au profit de Pierre Debeauvais (qui fera scission en 1947, Échelle de Naples) ces événements, assez confus il faut bien l’avouer, s’étalent de 1946 à 1948. C’est néanmoins important de le souligner, car dans le désordre actuel, l’on oublie souvent que c’est à cette date que s’établit une première fracture, avec 2 filiations distinctes de Constant Chevillon, puis une troisième, avec Henri Dubois. Ceci est un raccourci, j’en conviens, mais volontaire pour ne pas compliquer l’imbroglio.
Nonobstant, Henry-Charles Dupont, deux mois avant sa mort, avait réglé parfaitement sa succession le 13 Aout, au bénéfice de Robert Ambelain, alors 95°, acte contresigné par Philippe Encausse et Irénée Seguret.
- Après l’exécution sauvage de Constant Chevillon en 1944, déjà membre du Suprême conseil, il « hérite » également de la Grand-maîtrise de l’Ordre martiniste dit « de Lyon » qui deviendra l’Ordre Martiniste-Martinéziste le 26 Octobre 1958, date à laquelle il avait tenté une éphémère Union des ordres martinistes. C’est Philippe Encausse qui est désigné successeur, le 13 Aout 1960.
- De par ses filiations, nul étonnement à ce qu’Henry-Charles Dupont ait activement participé, aux cotés de Constant Chevillon et de l’américain Reuben S. Clymer à la création et au fonctionnement de la F.U.D.O.F.S.I. (Fédération Universelle des Ordres, Sociétés et fraternité des Initiés), en opposition à la F.U.D.O.S.I. (Fédération Universelle des Ordres et Sociétés Initiatiques) portée elle, par Emile Dantinne, Harvey S. Lewis et Victor Blanchard.
T Henry-Charles, Eques a vera luce, H.C. Dupont passe à l’Orient Éternel le 1° Octobre 1960 à Coutances.
Bibliographie :
- Revues L’Initiation, numéros 4/1960 & 2/2003.
- Serge Caillet, Sar Hiéronumus et la Fudosi, Paris, Cariscript, 1986, 120p.
La Franc-maçonnerie Egyptienne de Memphis-Misraïm, Paris, Cariscript, 1988, 182 p.
« Dupont, Henry Charles », in Les marges du christianisme, « sectes », dissidences, ésotérisme, Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine, sous la direction de Jean-Pierre Chantin, Paris, Beauchesne, 2001, pp. 78-79.
- Gérard Galtier, Maçonnerie Egyptienne, Rose-Croix et Néo-chevalerie, Paris, Editions du Rocher, 1994, 474 p.
Illustration : inconnue, mais reprise par Serge Caillet (H.C. Dupont, en compagnie de son épouse et de Philippe Encausse) sur le site de l’Institut Éléazar.
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