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Ce blog n’est pas rosicrucien, martiniste ou maçonnique, mais s'intéresse à ces trois courants initiatiques et traditionnels.

vendredi 28 février 2014

J'ai re-lu pour vous : De l'Agent Inconnu au Philosophe Inconnu

Source illustration : Collection de l'auteur.


Que de fausses pistes, d'affirmations hardies, et finalement d'erreurs ont été dites et écrites sur l'identité et la nature de l'Agent Inconnu, jusqu'à la parution de cet ouvrage.

Le titre paraît ambigu, car il laisse entendre que le philosophe inconnu procède de l'agent inconnu. Il n'en est rien bien sur, c'est un raccourci d'éditeur et il s'agit en fait de deux études :

- La première menée par Alice Joly, épouse et collaboratrice du conservateur en chef des bibliothèques municipales de Lyon, Henry Joly. Son titre complet est : Jean-Baptiste Willermoz et l'Agent Inconnu des Initiés de Lyon. 

La seconde, de la main de Robert Amadou s'intitule très exactement Trois questions de bibliographie saint-martinienne et traite en particulier de l'énigme posée par le Livre Rouge, Saint-Martin est-il ou non son auteur.

Pour être tout à fait complet, une troisième partie, toujours signée Robert Amadou qui excelle dans un exercice qui lui est favori, Varia.

Mais revenons à notre Agent Inconnu, qui troubla l'espace d'un bref instant, notre Philosophe Inconnu !

Au soir du 5 avril 1785, Jean-Baptiste Willermoz reçoit des mains d'Alexandre de Monspey, membre de la loge La Bienfaisance, un manuscrit constitué par onze cahiers au contenu pour le moins étrange (dessins, phrasé) et... tombées du ciel ! Il apparu rapidement que le médium-réceptionnaire était sa propre soeur, la marquise (et chanoinesse) Louise de Monspey (nommée communément Madame de Valière). Sous la conduite "d'esprit purs", et par la méthode d'écriture automatique, Madame de Monspey transmis quantité de messages destinés principalement à Jean-Baptiste Willermoz. Pour faire court, remarquons que celui-ci était distingué comme un nouvel élu, investi et chargé de créer un nouvelle loge, La Loge Élue et Chérie de la Bienfaisance.

De 1785 à 1796, nombre de communications, d'instructions promises lui furent ainsi adressées, confuses, alambiquées, fortes obscures et toujours suivies d'une promesse d'en apprendre davantage... plus tard !

Willermoz, toujours friand (et un peu légèrement) de nouveautés s'y engagea avec son sérieux coutumier. La suite est connue, ainsi que l’intérêt passager de Louis-Claude de Saint-Martin.

Cette suite, je ne puis que vous encourager à la découvrir dans cette lecture passionnante, bien écrite et surtout, sérieusement étayée.

Dans la seconde partie, Robert Amadou présente et publie en inédit, des pensées de Louis-Claude de Saint-Martin, s’intéresse au Livre Rouge, traite d'un volume de la bibliothèque de Stanislas de Guaïta, un receuilsur Swedenborg acquis en 1954 par l'Ancien et Mystique Ordre de la Rose-Croix, l'Amorc. Y figurent des annotations de la main de Saint-Martin. Passionnante étude.

L'ouvrage est paru  en 1962 aux Editions Denoël, sous l'égide de La Tour Saint-Jacques, un volume broché de 262 pages

Pour plus d'informations :
- Une étude faite par l'Ordre de Lyon, c'est : ICI
- Une autre sur le site du Philosophe Inconnu : ICI et encore ICI
- Une troisième hélas "bourrée" d'erreurs des Baladins de la Tradition : ICI

mardi 25 février 2014

Le nouveau site de l'artiste-peintre Rebecca de Cachard

Cette artiste qui nous a fait l'honneur d'une exposition dans notre Galerie Josèphin Peladan (ICI) nous présente un site revu et agréablement mis à jour :


Pour visiter, c'est : ICI

La duchesse de Bourbon , sur le site du Philosophe Inconnu





L'accès direct à cette étude sur le site du Philosophe Inconnu, c'est : ICI

lundi 24 février 2014

A propos d'Adam Dieu Rouge, de R. Ambelain, nouvelle édition.






Il y a plusieurs semaines, j'ai reçu en service presse cet ouvrage, préfacé par Serge Caillet. Entretemps celui-çi en a fait la recension sur son blog ( ICI ) puis donné une conférence suivie par un vaste auditoire, le 14 de ce mois de février 2014, dans le cadre des Rencontres de Men Nefer, en collaboration de l'Institut Eléazar (ICI) et de nos amis du Colporteur du Livre (ICI).



Photo Philipe Subrini

Il eut été peu convenable de ma part de surjouer, compte-tenu de l'autorité inconstable du préfacier sur le sujet, d'aucuns ne manqueront pas de dire que je me défausse, les vrais amis et lecteurs de Réflexions sur 3 points jugeront sur pièces. Oui, tout ce qui se lit, se voit, touche à l'oeuvre ou à la pensée de Robert Ambelain, déchainent passions et déraisons, excessives parfois !

Voici donc, tout simplement, un extrait de la préface :
 "Voilà 72 ans, en pleine terreur nazie, paraissait aux Editions Niclaus, libraire-éditeur, 38, rue saint-Jacques, à Paris, un livre étrange, dont le titre ne l’était pas moins : Adam, dieu rouge, avec ce sous-titre explicatif : L’ésotérisme judéo-chrétien. La gnose et les Ophites. Lucifériens et Rose-Croix. Le voici réédité par les Editions Signatura.

Sur le plan littéraire, la publication d’Adam, dieu rouge marque le début de l’œuvre gnostique de Robert Ambelain. Le livre s’ouvre sur trois citations, dont celle-ci, extraite de la première Méditation de Descartes : « Il faut remettre toutes choses en doute une fois au moins en sa vie ». Or, les deux autres maximes sont tirées, respectivement, du Sepher ha-Zohar  et de l’Evangile selon Marc. Toute l’œuvre littéraire, toute la quête personnelle, occultiste et initiatique, de Robert Ambelain, tiennent dans ces trois citations, où d’aucuns ont cru voir des contradictions, alors qu’elles constituent en réalité les trois angles d’attaque de la réflexion permanente d’un initié rebelle et d’un historien contestataire, tel qu’il le revendiquait lui-même, qui fut avant tout un homme de désir épris de justice.

Depuis les sept décennies qui nous séparent de la publication d’Adam, dieu rouge, notre connaissance du gnosticisme et, plus généralement, du judaïsme polymorphe, avant et après la naissance du christianisme, a considérablement progressé. Dans bien des domaines, elle a même été totalement bouleversée par les découvertes des manuscrits de Nag Hammadi, en 1945, et de Qumrân, entre 1947 et 1956. Dans ce livre qu’on s’honore aujourd’hui de sauver de l’oubli, Robert Ambelain nous en apprend sans doute moins sur la gnose, les Ophites, les Lucifériens et les Rose-Croix que sur sa propre pensée nourrie d’intuitions fulgurantes. N’est-ce pas là l’essentiel ? 

La gnose de Robert Ambelain était radicalement hérétique devant la Grande Eglise ; hérétique en 1941, comme en 1967, et au-delà. Car les gnostiques des premiers siècles sont les maîtres de Robert Ambelain, comme ils l’avaient été de Doinel et de Bricaud. Mais il enrôle aussi les Pères de l’Eglise, à commencer par Origène, parfois dans une interprétation très personnelle. Et aussi les Cathares, d’autant plus respectables à ses yeux qu’ils ont été martyrisés. Et aussi les templiers dont il croit percer et révéler le lourd secret qui serait la raison de leur anéantissement par le même pouvoir romain.

Occultiste et gnostique à ses débuts, occultiste et gnostique à sa façon jusqu’à son dernier souffle, en dépit de maintes rectifications, Robert Ambelain fut l’homme d’une expérience spirituelle permanente, et d’une expérience qui ne se départit jamais de la prière. Croyant en Dieu, en sa perfection infinie, aux mondes intermédiaires entre Dieu, l’homme et l’Univers, défenseur du vrai Lucifer, le Robert Ambelain des dernières années, au fond, n’était pas différent du jeune occultiste qui avait publié Adam, dieu rouge, dans les années noires de l’Occupation. Mais la gnose de Robert Ambelain est une gnose secrète, comme était secrète son Eglise gnostique, y compris parfois pour lui-même, y compris malgré lui, mais toujours dans la grâce agissante dont il a bénéficié, j’en suis convaincu, à titre personnel, et dont il s’est trouvé si souvent porteur et mainteneur, tel en cet Adam, dieu rouge".

    Serge Caillet, Directeur de la Collection "Traditions Initiatiques" aux Éditions Signatura.


Adam le Rouge, Robert Ambelain,Saint-Martin de Castillon, Ed. Signatura, 2013, 169 p.

Le site Officiel Robert Ambelain, c'est : ICI
La fiche biographique de Robert Ambelain, dans Réflexions sur 3 points, c'est : ICI


Les Utopiales Maçonniques







Voici le communiqué du Grand Orient de France :

"Les Utopiales Maçonniques, rencontres de la culture maçonnique et des valeurs de la République, seront l’occasion d’échanges entre des francs-maçons, des écrivains, des philosophes, des historiens, sur la crise des valeurs de la République et les propositions qui peuvent enrayer cette crise et promouvoir des valeurs universelles de liberté, d’égalité, de fraternité, de solidarité, de dignité et de respect.
Organisées sur 2 journées, ces rencontres permettront à tous, de participer à des ateliers, des conférences, des tables rondes, de visiter le Musée de la Franc-maçonnerie et d’échanger avec les responsables des obédiences maçonniques participantes".

Le site des utopiales, c'est : ICI

samedi 22 février 2014

Sommaire du n°4 des Cahiers de l’Ailleurs






   

Première semaine de Mars, on pourra commander la revue n°4 dans la boutique. Signalons également un in memoriam consacré au regretté Richard Khaitzine, par notamment Bernard Renaud de la Faverie ainsi qu'un long article (avec quelques inédits) de Xavier Cuvelier-Roy pour le 40° anniversaire de la disparition d'Armand Barbault. Il y aura bien entendu les rubriques habituelles, Les livres, les revues, la page des évènements, la page des ex-libris et un portrait du passé.



Pour réserver votre numéro, ou vous abonner, c'est : ICI

jeudi 20 février 2014

J'ai lu pour vous : Lunel, la Kabbale et l'Etoile, de Madeleine Ribot-Vinas





Concilier le style et le talent d’un authentique écrivain, avec les contraintes des règles strictes imposées à l’historien, c’est le défi que relève avec brio Madeleine Ribot-Vinas, jugez-en vous-même par ces premières lignes :

« Par un froid matin de février, celui qui deviendrait plus tard mon mari m’avait conduite dans une 2 CV gémissante, cahotante, au travers d’une piste indéfinissable d’eau, de sable et de « roubines » jusqu’aux abords du phare de l’Espiguette où là, elle s’était immobilisée brutalement ! Le reste du chemin nous l’avons fait à pied, après avoir dépassé une première ligne de dunes semées de pins parasols et d’oyats qui ne me laissent rien présager de ce que j’allais voir. Autour de nous, tout était silence, déchiré ça et là par le cri d’une mouette ou le léger sifflement du vent du Nord qui ce jour là ne se déployait pas en rugissement fracassants. Les dunes devenaient si hautes, si nombreuses les unes après les autres, le paysage se faisait si désertique que je ne pouvais imaginer encore ce qu’elles pouvaient cacher de fascinante beauté. Soudain, lorsque nous avons été au sommet de la dernière, et comme si un voile se soulevait devant nos yeux écarquillés, dans un mélange de lumière blanche, bleue, turquoise, jade, de scintillements d’eau formant sur le rivage de petites mers intérieures, un sable blanc d’une délicate finesse courait jusqu’à la mer en dunes courtes, serrées, telle une houle et  semblables au désert. Au loin devant nous, la mer couleur de lagon, rebrodée sur la rive d’une écume neigeuse, au large, bleue saphir. Derrière nous, après l’alignement des hautes dunes, les étendues d’eau, libre, frissonnante, peuplée  d’oiseaux  - aigrettes, foulques, hérons blancs et cendrés – tout un monde jacassant et bruissant en parfaite harmonie avec la sérénité des lieux ».

Vous en connaissez beaucoup des livres d’histoire qui commencent ainsi ? Si j’ai été volontairement long dans cette citation, c’est pour mieux nous pénétrer sur ce qu’était (et reste encore… un peu !) cet environnement au moyen âge, du temps où le Rhône se jetait dans la méditerranée à La Grande Motte – eh oui ! – à quelques lieues de Lunel. Où l’ancienne voie Domitia demeurait la colonne vertébrale de toute une économie dont on ne peut mesurer l’importance de nos jours : tout se faisait là, et passait par là. La soie, les épices, le sel mais aussi l’or, l’ivoire. Les ports les plus florissants étaient Lattes, Saint-Gilles, Maguelonne, jusqu’à Narbonne. Mais la cité la plus importante, celle qui dominait et autour de laquelle tout s’organisait, c’était… Lunel !

Armoiries de Lunel

Mon travail peut s’arrêter là : vous allécher, vous donner l’envie de découvrir au fil des pages, des chapitres, les mystères (mythes aussi) de Lunel et de Posquiéres (Vauvert), de l’interprétation donnée à l’étoile et des quatre mondes, aux arcanes du Séfer ha-Bahir (le Livre de l’Eclat), au mystère du Singe et de la porte étroite, à visiter Psalmodi, l’abbaye (méconnue) du silence et bien d’autres choses encore auxquelles l’auteur nous invite !


« Mettant ses pas dans ceux des anciens maîtres, Madeleine Ribot-Vinas nous fait découvrir les sentiers de la Kabbale […] les berceaux au XII° siècle, avant de connaître un grand rayonnement en Espagne. A la convergence de savoirs multiséculaires, Lunel, cité de la lune et du sel, fut en ces temps une des fleurons de la Sagesse antique où alchimistes, physiciens (médecins), philosophes, traducteurs, poètes et grammairiens étudiaient aux cotés des Sages kabbalistes. De cette noble cité, naquit l’université de Montpellier où étaient enseignées les sciences médicales et l’école talmudique et kabbaliste de Posquières ».

Venez découvrir David Abraham ben David de Posquières, Isaac l’Aveugle, Yaakov Hanazir de Lunel, tous des amis de  Sofia, la Sagesse.

Madeleine Ribot-Vinas, Ecrivain, conférencière est native du Roussillon, diplômée en Littérature Espagnole, en Littérature Française et Médièvale,

Lunel, la Kabbale et l’Etoile, la psalmodie du secret, de Madeleine Ribot-Vinas, Editions Lahy, 2008, 223 pages d’émotion et d’érudition.   


lundi 17 février 2014

Naissance d’un réseau social privé : DELBAETH





S’affranchir (ou pas, on peut cumuler) de l’hégémonie d’un réseau social, qui vampirise vie privée, amplifie l’hameçonnage et impose ses publicités,  ce n’est pas une utopie !




Une solution existe, le réseau social privé !


Selon  Wikipedia, « de plus en plus de réseaux sociaux privatifs se créent sur le net. Ils sont en quelque sorte des clubs « privés » destinés aux seniors, aux célibataires mais également aux familles et à de nombreux publics souvent sélectionnés par centres d'intérêts personnels partant du principe de l'homophilie. Ainsi, certains partis politiques créent leur propre réseau social. Des artistes se lancent aussi dans la création de leurs propres réseaux sociaux. Des réseaux sociaux à volonté culturelle émergent également. Les hauts dirigeants ont  leur propre site communautaire. Il existe également des réseaux sociaux spécialisés dans l'économie sociale. Ainsi, ces réseaux se spécialisent et occupent des niches spécifiques ».


C’est l’aventure périlleuse mais ô combien généreuse dans laquelle se sont lancés mes amis Douze-Tibot,  animateurs (de longue date) de sites internet bien connus des chercheurs tels principalement celui de la Société Périllos,* mais aussi co-fondateurs du Musée de l’Étrange.

 Pas de quiproquo : bien sur, le fil rouge s’inscrit dans la logique même de l’historique des recherches d’André Douzet et de Marie-Ange Tibot, mais rassurez-vous, aucun enfermement, il s’agit bel et bien d’un espace d’expression quasi identique (toute comparaison d’échelle gardée) à facebook par exemple. Vous y trouverez aussi un chat,  des groupes (de recherches)  mais sur le mur, s’affichent aussi bien de belles photos que des images humoristiques, des pensées et réflexions personnelles, de l’actualité, des informations, enfin, tout quoi !

La présentation est agréable, pilotée exactement comme un site mais vous êtes bien, très rapidement, sur un réseau social !



L’entrée n’est pas gratuite : il faut tout simplement être animé de bonnes intentions et adhérer une charte éthique, puis vous êtes validé par les webmaîtres.

Vous connaissez ? On avance en marchant ! Les membres actuels sont des pionniers qui... essuient les plâtres. L'affaire est complexe, soyez donc attentifs et tolérants, tout est perfectible !

A votre tour, l’aventure commence !

DELBAETH, c’est : ICI  

* Le site de La Société Perillos fera prochainement l'objet d'un article à part entière.

jeudi 13 février 2014

De l’angoisse métaphysique.



Source image : whaou.com


  André Tillieu, le biographe de Georges Brassens rapporte :


Je me souviens aussi d’un jour où il (Georges Brassens) se mit à monologuer au sujet des espaces intersidéraux. Il semblait vraiment terrorisé à l’idée que des étoiles continuaient de briller dans le firmament alors qu’en fait elles étaient éteintes depuis des milliers d’années : la distance qui les séparait de nous, leur ultime lumière n’avait pas encore eu le temps de la parcourir ! Effrayé en pensant que d’autres astres étaient nés et que leur lumière ne nous parviendrait que dans des millénaires. Nous étions avertis d’un événement auquel nous étions certains de ne pas assister. « Après ça, qu’on ne vienne pas me parler de la lune : ça n’est même pas la banlieue… » Et il coupa la conversation sur ces mots : «  Arrêtons de parler de tout ça, j’ai comme l’impression que ma mâchoire va me tomber sur les genoux… »


  Un de mes amis, fort érudit, instruit « des choses » et profondément mystique, me disait récemment, à l’aube de ses quatre-vingt-cinq-ans :

            «  Et si tout cela (Dieu et sa création, l’Univers) n’était qu’une immense farce ! »
  
Sans m’associer franchement à cette interrogation, celle-ci à chatouillé mon intime conviction. Pas assez pourtant, pour installer le doute ni même entamer ma foi. Mais je médite encore à cette heure sur ce qui a conduit cet homme de culture et d’amour jusqu’à cette pierre d’achoppement. J’aimerai tant pouvoir me rassurer en affirmant que c’est par provocation, voire même par orgueil, mais non hélas, sous la carapace du « vieux-sage », son désarroi n’était pas feint !

            « L'angoisse métaphysique est encore bien pire pour ceux qui, croyant à la mort totale, pensent que rien, jamais, ne sera expliqué, dénoué, apaisé » nous dit Jean Rostand.

La peur… l’ennemie pernicieuse qui nous provoque en permanence, à la source, probablement, de la vieille expression populaire « la mort dans l’âme ». C’est… dramatique !
  
René Guénon, dont je ne suis pas un émule, a, je le reconnais, sagement écrit :
           

" La connaissance est le seul remède définitif contre l’angoisse, aussi bien que contre la peur sous toutes ses formes et contre la simple inquiétude, puisque ces sentiments ne sont que des conséquences ou des produits de l’ignorance, et que par suite la connaissance dès qu’elle est atteinte, les détruit entièrement dans leur racine même et les rend désormais impossibles, tandis que, sans elle, même s’ils sont écartés momentanément, ils peuvent toujours reparaître au gré des circonstances. S’il s’agit de la connaissance par excellence, cet effet se répercutera nécessairement dans tous les domaines inférieurs, et ainsi ces mêmes sentiments disparaîtront aussi à l’égard des choses les plus contingentes; comment, en effet, pourraient-ils affecter celui qui, voyant toutes choses dans le principe, sait que, quelles que soient les apparences, elles ne sont en définitive que des éléments de l’ordre total" ?

Dans les grandes écoles initiatiques, mais plus particulièrement dans celles qui relèvent du rosicrucianisme, l’on incite le nouvel étudiant, le fraichement initié, à acquérir en premier ce réflexe comportemental qui le conduira peut-être un jour à la Sagesse :

                        Demeurez un perpétuel point d’interrogation !




vendredi 7 février 2014

J'ai lu pour vous : Memphis-Misraïm, Une Voie d'Eveil Spirituel ? par Michel Jarrige


Enfin, un livre que j’attendais depuis longtemps !



C’est devenu le sport favori des journaleux-maçonnâtres-maçonnophobes en mal de copie, de blogs à la recherche du bugg, de vilains frères qui s’attardent en salle humide : à défaut de pouvoir parler politique ou religion, on va se payer une tranche de rire sur ces rigolos d’égyptiens, taper sur ces farfelus mystico-misraïtes, ces dingues Souverains Princes du Sublime Consistoire, et autres Suprêmes Commandeurs des Astres ou Très-Haut et très Puissants Grand-Sacrificateurs !

Plusieurs ouvrages parus ces deux dernières années, certains d'entre-eux n’ont guère contribués à relever l’image du rite, ne pouvant s’empêcher sous le masque patelin du « spécialiste » à nous rabâcher d’anciennes histoires à quatre-sous, mêlant habilement vérités établies avec clichés pourris.

Sur un « défucnt » blog prétentieux et hégémonique, il suffisait d’écrire Memphis-Misraïm pour  s’assurer d’un maximum de commentaires (jusqu’à 300 et plus)  et déclencher  une chasse-à-courre aussi hystérique que peu fraternelle.

Bizarre tout-de-même, les rites égyptiens ne laisseraient donc personne insensible ? 

Je n’ai jamais compris la cause de cet ostracisme, lequel favorise ce faisant la réalisation de l’utopique espoir : l’unité de la franc-maçonnerie… oui, mais tous contre un !

Mais ça, c’était « avant », car maintenant :

Sous la plume autorisée de Michel Jarrige, agrégé et Docteur en Histoire, diplômé en Sciences religieuses vient de paraître ( à compte d’auteur) un ouvrage qui se détache des communes productions évoquées plus haut :

MEMPHIS-MISRAIM
Une Voie d’Eveil Spirituel ?
Enquête sur la Franc-Maçonnerie Egyptienne
"Evocateur des mystères de l'Egypte ancienne et dépositaire de secrets initiatiques transcendants pour ses admirateurs, rite fantasmagorique qui outragerait la raison pour ses détracteurs, le Rite de Memphis-Misraïm ne laisse pas indifférent.
Apparu tardivement au XIX° siècle, né dans des circonstances incertaines, ayant connu une histoire tourmentée, Memphis-Misraïm suscite un intérêt certain dans le public concerné par la spiritualité et l'occultisme. De fait, comme l'écrivait Albert camus, "le sens de la vie est la plus pressante des questions."
Alors, au final, à demandes simples et claires, des réponses nettes et concises sont-elles possibles ?
Voilà en quelque sorte la feuille de route de cette enquête dont l'ambition est de cerner au plus près la réalité objective des rites Egyptiens au moyen de multiples questions ordonnées en huit séries thématiques". 
Les voici très précisément :
  • Ses divisions récurrentes sont-elles endémiques ?
  • Filiation valide ou bien pure chimère ?
  • Son étonnante pyramide de 99 grades, est-ce bien sérieux ?
  • Les Arcana Arcanorum, réalité ou mirage ?
  • Occultisme ou spiritualité ?
  • Tradition égyptosophique ou égyptomanie de circonstance ?
  • Quelle place dans le paysage maçonnique ?
  • Authentiques Illuminés ou simples allumés ?
Auxquelles s'ajoutent une conclusion, une bibliographie, trois annexes et une table des figures.

On regrettera - mais c'est une volonté de l'auteur pour ne pas ralentir la lecture - l'absence de notes explicatives et justificatives, toujours fécondes pour le chercheur.

En peu de pages, un panorama sinon complet, du moins très attentif et, si faire se peut, fort objectif, l'auteur "s'interdisant  de sacrifier au mirage de la légende dorée ou à la facilité de la critique facile."

L'historique est rigoureusement établi, sans oubli majeur ni parti-pris.

Michel Jarrige à publié :
Diplômé de l’EPHE et officier des Palmes académiques.

L'Islam du VII° au XV° siècle, Paris, Hachette, 1990.
L'Église et les francs-Maçons dans la tourmente, Paris, Éd. Arguments, 1999.
Antimaçonnerie et Action Française, Niherme, Éd. BCM, 2005.
Antimaçonnerie à la Belle-Époque, Milano, Archè, Paris, 2006.
Antilmaçonnerie et Hauts-Grades, Paris, SFERE, 2009.
L'Église et la Franc-Maçonnerie, Paris, Jean-Cyrylle-Godefroy, 2010.




MEMPHIS-MISRAIM, Une Voie d’Eveil Spirituel ? Enquête sur la Franc-Maçonnerie Egyptienne, Michel Jarrige, Paris, Auto-Éditeur, Lulu, 2013.

En vente chez Lulu : ICI

samedi 1 février 2014

L'Association Maître Philippe de Lyon, un site remarquable !




Tout-à-fait par hasard, j’ai découvert ce site aussi discret que charmant, à l’image de Monsieur Philippe somme toute !

« … Ne craignez pas de me perdre ; j’ai un pied au fond de la mer, un sur la terre, une main vers vous, et l’autre vers le  Ciel. Donc, vous me retrouverez toujours. Je serai toujours avec vous, non pas devant vous, mais avec vous… » (02.12.1902)

Sobre mais bien documenté, sans ostentation ni hagiographie excessive, offrant une belle iconographie,  ce site mérite d’être mis en lumière.

Si Monsieur Philippe n’a laissé aucun écrit, nombreuses sont les publications (à boire et à manger) sur lui : curieusement, aucun recensement n’est présenté ! Aussi croyons-nous utile et nécessaire, sous cette même rubrique, de re-signaler la nouvelle édition du Monsieur Philippe, l'Ami de Dieu, de Serge Caillet,  2e éd. revue, corrigée et augmentée, Paris, Dervy, 2013.


Pas davantage l'excellent film de Bernard Bonnamour, Maître Philippe de Lyon, Le chien du berger, à l'occasion du centenaire de sa disparition 


Le site à visiter sans tarder, c’est : ICI