r

r
Ce blog n’est pas rosicrucien, martiniste ou maçonnique, mais s'intéresse à ces trois courants initiatiques et traditionnels.

jeudi 29 janvier 2015

Martinisme : Les Hommes de Désir, par Serge Caillet et Xavier Cuvelier-Roy




Qu'est-ce que le martinisme ? Qui étaient Martines de Pasqually, Louis-Claude de Saint-Martin (le Philosophe inconnu) et Jean-Baptiste Willermoz ? Quel fut leur enseignement et quelles étaient leurs écoles ? Qui sont leurs héritiers ? Qu'est-ce que l'Ordre martiniste fondé par Gérard Encausse (Papus) à la Belle époque et quelles sont les sociétés initiatiques qui peuvent, aujourd'hui, se réclamer du martinisme ?


En se prêtant au jeu des questions de Xavier Cuvelier-Roy, au cours de six entretiens informels, Serge Caillet ouvre un à un les grands dossiers du martinisme : le siècle des Lumières, la Belle époque de l'occultisme, les épigones de Papus, la clandestinité et l'après-guerre, les années 1960-1980, le martinisme à l'ère du Verseau. Chemin faisant, ils abordent aussi bien des thèmes connexes au martinisme et nous invitent à rencontrer ces « hommes de désir », qui ont fait l'histoire du martinisme depuis le XVIIIème siècle. Dans la seconde partie, les « annales martinistes des origines à nos jours » recensent les événements clefs de l'histoire du martinisme.

Quelques avis autorisés :

CIREM : l’intérêt de ce livre n’est pas seulement historique. Aux questions pertinentes de Xavier Cuvelier-Roy, très au fait de la chose, Serge Caillet répond en insistant sur la fonction initiatique et gnostique (véhicule vers la connaissance) du martinisme. Il en précise les universaux comme les nombreuses singularités. Il balaie également quelques préjugés encore tenaces aujourd’hui comme celui qui consiste à opposer théurgie et voie interne et distingue à juste titre les organisations humaines des voies initiatiques.

Magie du Livre : Voilà un dialogue entre deux acteurs du martinisme contemporains. Chacun à leur façon, ils ont contribué qualitativement depuis trente ans, à enrichir la littérature spécialisée dans les domaines du martinisme, des sociétés initiatiques et de l’ésotérisme. L’ouvrage propose de retracer tous les moments importants des différents courants martinistes, depuis le siècle des lumières jusqu’à nos jours et fait le point sur les instituts, les sociétés d’études et les centres de recherches qui publient  le fruit de leurs recherches historiques, philosophiques ou théosophiques.

Revue ALETHEIA, numéro 5 […] Nous nous sommes arrêté sur quelques bonnes feuilles des entretiens de Serge Caillet – que l’on a déjà lu dans Aletheia où on le reverra bientôt – avec l’excellent Xavier Cuvelier-Roy, que le Mercure Dauphinois publie cet hiver. L’évocation de ces « Hommes de désir » qui ont fait le martinisme, nous promet un régal non seulement dans les confrontations, rapprochements et frottements que ces entretiens informels ont permis, mais surtout quant à la démonstration par l’exemple de la haute valeur de l’échange : à Cuvelier-Roy est dévolu de poser les questions, Caillet répondant. Mais nous ne serions pas surpris de voir disparaître cette distinction tant chacun d’eux connaît le sujet sans jamais, nous en sommes surs, sombrer dans la polémique ou l’académisme.

Reliance Universelle (Sebastien Morgan) : Ce livre se présente sous la forme d'une discussion à bâtons rompus entre deux spécialistes de l'ésotérisme : Serge Caillet et Xavier Cuvelier Roy. Le premier est historien et sans doute le meilleur observateur contemporain des mouvements ésotériques mystiques. Le second, historien également, est connu pour son œuvre romancée mettant en scène des grandes figures de l'occultisme du XVIIIe siècle.
C'est dans le style vif, sans ambage et agréable à la lecture propre aux échanges sincères que les deux auteurs abordent trois siècles de pensée ésotérique. Car ici le propos est d'appréhender l'histoire de ce courant particulier qu'on nomme martinisme. Celui-ci puise ses racines dans l'oeuvre des illuministes du XVIIIe siècle, plus spécifiquement Saint Martin et Martinez de Pasqually.
On ne trouvera pas ici un exposé détaillé des doctrines du Philosophe Inconnu et de son maître judéo-chrétien mais plutôt une évocation des grandes figures qui ont fait l'histoire de ce mouvement, sans doute l'un des fleurons de la spiritualité occidentale.
Loin des clichés et des suspicions parfois légitimes qui entourent le monde de l'ésotérisme, des figures tantôt attachantes, tantôt érudites, tantôt interlopes prennent vies sous la plume de nos auteurs. Tous ont en commun d'être sincères dans leur quête du Vrai, du Beau, de Dieu. Tous ont en commun un ardent désir d'union avec le Créateur. Tous ont en commun d'être, comme les auteurs de ce livre, des Hommes de Désir sincères.
Un livre essentiel pour tous martinistes ou toutes personnes intéressées par l'ésotérisme au sens noble du terme.
 

Bulletin de la Société Martinès de Pasqually : Cet ouvrage paraissait au moment où le Bulletin 22 était prêt pour le tirage et j’avais seulement signalé sa parution. Au cours de six entretiens ou Xavier Cuvelier-Roy, très au fait du martinisme par ses propres écrits et son itinéraire personnel qu’il évoque dans le livre, joue les Candide auprès de Serge Caillet, qui a publié plusieurs ouvrages et articles sur Martinès de Pasqually, sur les élus coëns mais aussi sur l’histoire de l’occultisme. Nous sommes donc en présence de deux personnes parfaitement compétentes pour évoquer en six grands chapitres l’histoire du martinisme, de ses origines à l’époque actuelle. Chaque chapitre contient nombres d’informations souvent peu connues ou gardées dans le cadre d’une société initiatique ou dite initiatique que Serge Caillet a réussi à découvrir, soit dans les archives, soit pour des périodes plus récentes, dans des entretiens avec les responsables ou anciens responsables de ces sociétés. Le problème de la filiation martiniste y est central et l’on suit, dans cet ouvrage, les scissions et créations de nouveaux mouvements martinistes à cause de ce problème. Ces six chapitres d’entretiens sont complétés par les annales martinistes des origines à nos jours, écrites par Serge Caillet seul, par des reproductions de tableaux et de photographies, en particuliers de responsables du XX° siècle et enfin par un index des noms cités et pour les noms d’auteurs cités, la liste de leurs œuvres, ce qui complète cet ouvrage par une cinquantaine de pages de documentation intéressante.

Les Hommes de Désir, par Serge Caillet et Xavier Cuvelier-Roy, Grenoble, Le Mercure Dauphinois, 2012, 236 p.

En vente dans toutes les bonnes librairies, et aussi chez le Colporteur du Livre : ICI

Le site de Serge Caillet, c’est : ICI
Le site de Xavier Cuvelier-Roy, c’est : ICI

Les éditions du Mercure Dauphinois, c’est : ICI

mercredi 28 janvier 2015

Introduction à l'alchimie mentale, par Xavier Cuvelier-Roy



L'alchimie mentale est purement spirituelle et vise à transformer le négatif en positif, à transmuer nos anciennes idées (croyances) en de nouveaux concepts, c'est-à-dire à l'éveil spirituel. Elle se différencie donc de la pratique de l'Art-Royal, même si ce dernier s'accompagne de mystique et de spiritualité dans ses processus.

Comme monsieur Jourdain, nous pratiquons tous l'alchimie mentale dans l'usage pratique de nos pensées, dans l'interrogation permanente des interprétations que nous leur prêtons : l'homme doit se questionner sans cesse, sans éviter les questions embarrassantes que lui impose le quotidien.


Quel défi : Comment aborder les mystères de l'être dans ses rapports permanents avec le destin, qu'il soit heureux ou contraire ? Comment dissocier nos croyances de nos connaissances, de notre prétendu savoir qui parfois (ou souvent) n'a été confirmé par aucune expérience ? Et quand bien même nous l'aurions fait, comment pourrions-nous affirmer raisonnablement être parvenu à établir une nouvelle conception ou loi ? Comment nous fier à ce que nous percevons de manière objective sans être influencé par nos cinq sens ?


Autant de questions - et bien d'autres encore se posent - pour essayer de circonscrire la materia prima sur laquelle il faut opérer.
Il existe une ontologie de l'alchimie mentale qui repose sur la notion d'énergie, l'énergie de l'esprit, bipolaire (cohésion et adhésion), dynamique, une, mais en constante métamorphose par son éternel mouvement vibratoire.

Les rosicruciens furent les premiers à faire une distinction entre l'âme et l'esprit (au sens d'essence universelle qui pénètre toute la nature), établissant une fréquence vibratoire différente, très haute pour la première, plus basse pour le second.



Dans un ouvrage remarquable sur lequel nous nous sommes largement appuyé sur ce qui précède, L’ALCHIMIE MENTALE, le mystique et philosophe Ralph Maxwell Lewis nous propose des pistes de réflexions introspectives et des chemins d'ouverture :


  • Dieu est-il une énergie ?
  • Corps, mental et âme.
  • Le bien et le mal sont-ils absolus ,
  • La conscience est-elle universelle ?
  • Qu’est-ce que le développement psychique ?
  • Intuition, idéalisme et illumination.
  • La créativité, son mystère, son mécanisme.*
  • L'application de la relativité à notre environnement.
  • La nature de la valeur.
  • Qu'est-ce que la pensée positive ?
  • Qu'est-ce que la maîtrise de soi ?
  • Le mysticisme, un mode de vie.
  • La suggestion à l'être intérieur.
  • Qu'est-ce que la méditation transcendantale ?
  • Vouloir se relaxer.
  • Notre mission dans la vie.
  • La métaphysique et la science.
  • En quoi consiste le progrès.

Voici comment répondre à l'essentiel de notre passage sur cette planète, car chacun est tenu de se créer une philosophie personnelle qui doit s'accorder au mieux avec sa propre nature, pour arriver au bonheur !


La voie initiatique, sans être la seule, est-elle une alchimie spirituelle ? Empruntons à Alain Pozarnik (qui se défend d'être un mystique) quelques sentences qui nous seront d'une aide précieuse :

  • Les sciences initiatiques définissent une méthode pédagogique et des séries de protocoles expérimentaux qui permettent de vérifier, en et par nous-mêmes, l'exactitude d'un certain nombre de phénomènes spirituels.
  • L'existence d'une dualité entre l’élément physique et l'élément spirituel conduit les hommes à des excès de croyance ou d'athéisme, en tous cas aux conflits et non à la Connaissance. Or, l'initiation est un chemin de Connaissance et non de croyance ou de non croyance.
  • L'art initiatique va commencer par rétablir le lien de conscience avec le corps, puis le corps avec l’Être et enfin de l’Être avec l'Esprit.


L'homme, dans sa quête, cherche-t-il la perfection ou le bonheur, à moins que le bonheur soit une forme de perfection ?


Les rosicruciens, encore eux, affirment que cette forme d'alchimie mentale consiste à transmuer les éléments inférieurs de notre basse nature en des expressions idéales très élevées, ou encore, à transmuer nos désirs et nos pensées en de vivants idéaux spirituels.



Méditons cet écrit de Grillot de Givry :
« Les demi-initiés, reconnaissant la non-réalité relative de l’Univers, s’imaginent qu’ils peuvent défier ses Lois ; ce sont des sots insensés et présomptueux qui vont se briser contre les écueils et que les éléments déchirent à cause de leur folie. Le véritable initié, connaissant la nature de l’Univers, se sert de la Loi contre les lois, du supérieur contre l’inférieur, et par l’Art de l’Alchimie, il transmute les choses viles en des choses précieuses ; c’est ainsi qu’il triomphe. La Maîtrise ne se manifeste pas par des rêves anormaux, des visions et des idées fantastiques, mais par l’utilisation des forces supérieures contre les forces inférieures, en évitant les souffrances des plans inférieurs en vibrant sur les plans supérieurs. La Transmutation, non pas une négation présomptueuse est l’épée du Maître. »

Concluons (provisoirement...) que l'alchimie spirituelle a pour dessein de nous aider à développer les facultés les plus élevées de notre conscience, par la transmutation de l'âme, c'est-à-dire à l'éveil spirituel. Elle constitue un moyen privilégié pour mener à bien notre quête, à et nous parfaire intérieurement. 
   
                                                                       Xavier Cuvelier-Roy



 Bibliographie :
 
L'ALCHIMIE MENTALE, Ralph Maxwell Lewis, Omonville, Diiffusion Rosicrucienne, 1984, 223 pages.
DE LA LIBERTÉ DE L'ESPRIT, Päris, Dervy, 2007, 490 pages.
A PROPOS DE L'ALCHIMIE SPIRITUELLE, par Serge Toussaint, sur son blog : ICI

lundi 26 janvier 2015

Le 175° numéro de Renaissance Traditionnelle est... enfin paru !






Il porte le millésime juillet 2014, voilà le pourquoi de mon impertinente et amicale remarque ! Car c'est une caractéristique de cette prestigieuse revue que de paraître avec un léger... décalage, au point qu'il faudrait considérer comme une contrefaçon tout numéro qui serait à l'heure !

Mais c'est ce qui fait tout le charme et la senteur de ce bouquet d'inédits, de reproductions fidèles et de signatures de marque très professionnelle

Ceci écrit avec humour mais aussi considération envers une équipe de rédaction tout entière dévouée à cette revue de haute qualité, vendue il faut le souligner, en dessous du prix moyen pratiqué au regard des diverses publications de même tenue.

Présentation par son rédacteur-en-chef, Pierre Mollier :

« Comme les êtres vivants, certaines institution sont profondément marquées par leurs origines et gardent leur vie durant les traits fixés dans les tout premiers temps de leur existence. Comprendre  la genèse de la Maçonnerie spéculative reste donc essentiel pour mieux saisir la nature complexe de l'Ordre et de son message. Dans ce 175°numéro de Renaissance Traditionnelle, Paul Paoloni nous invite à nous pencher sur le premier système – et donc de l'enseignement – de la franc-maçonnerie. Pour cela, il nous propose un dossier très documenté doublé d'une approche pour le moins atypique. »

Renaissance Traditionnelle, sous l'égide de l'Institut Maçonnique de France, c'est :ICI
l'Institut Maçonnique de France, c'est :  ICI 
Et quand Roger Dachez nous entretient des 45 ans  de la revue, c'est : ICI




mercredi 21 janvier 2015

Les rosicruciens du 21° siècle : ROSE-CROIX TV


Vivre avec et dans son époque, c'est une constante dans l'action et la communication dans l’Ancien et Mystique Ordre de la Rose-Croix, qui œuvre  avec professionnalisme, dans cette discipline médiatique très technique : la télévision !


ROSE-CROIX TV, c'est : ICI


dimanche 18 janvier 2015

Le 37° numéro de F.M.-Magazine est paru, distinguons deux pépites et une perle.



Le 37° numéro de F.M.-Magazine est paru, distinguons deux pépites et une perle.

C'est avec bonheur que nous retrouvons nos chroniqueurs favoris, Pierre Mollier et Alain Pozarnik, qui au fil des numéros, nous apparaissent comme les deux piliers de cette revue. Le premier nous entraine sur la piste du plus ancien haut-grade, tandis que le second à invite à explorer les limites de l'expansion de notre psyché au moyen de la conscience.

Avec une certaine surprise, dans son étude sur les degrés de perfection par Jean-Moïse Braitberg , nous découvrons le nom de Louis-Claude de Saint-Martin dans « la longue liste des inventeurs de rite ». Mais cette confusion est peut-être expliquée par la publication du (faux) portrait de Martinès de Pasqually (passé sous silence dans le développement) et nous sommes encore davantage surpris d'apprendre que cette représentation fasse partie de la « collection du GODF » !

Au sommaire de ce numéro, remarquons plus spécialement 

INÉDIT : De Londres à Berlin, sur la piste du plus ancien Haut Grade - Le Maître écossais Par Pierre Mollier
PHILOSOPHIE : Faut-il réinventer le débat idéologique ? Par Henri Pena Ruiz
FOCUS : Les trois degrés symboliques dans la maçonnerie anglaise  Par Julian Rees
LES PLUS BEAUX TEMPLES : NANCY, un chef d’œuvre de l'Art Nouveau Par Ludovic Marcos
VIE DES LOGES : la cinquième colonne, le règne de l'harmonie Par Magali Aimé
CABINET DE RÉFLEXION : Quelle conscience pour un initié ? Par Alain Pozarnik


Franc-Maçonnerie-Magazine, c'est : ICI

Sur le faux portrait de Martinès de Pasqually, malencontreusement repris une fois encore, liure cette étude de Dominique Clairembault, ICI



mercredi 14 janvier 2015

Billet d'humeur : Du droit de parler devenu un devoir de se taire ?

Un bon vieux "Billet d'humeur", comme dans l'temps,
 âmes sensibles et habitants de Bisounoursville s'abstenir !

Écrit il y a deux jours, la publication de cet article a volontairement été différée en raison des obsèques des victimes. 



Le syndrome de pléthore additionné au principe de Peter, conséquences inattendues de l'affaire Charlie, non pas celle du journal réduit à un simple éponyme mais de la production cinémascope qui s'est substituée à un solennel hommage aux dix-sept morts de cette catastrophe.

Je ne discuterais pas ici, des multiples "récupérations" constatées, ça indispose... 

Non, simplement vous confier que je ne suis pas étonné que 3 millions de français soient descendus dans la rue (et je m'en réjouis, dès l'instant où ils savent bien pourquoi). A l'inverse, je le suis – simple exemple parmi d'autres - par la grotesque déclaration d'une personnalité qui les a invité à s'abonner sans tarder à la revue... pour cristalliser en quelque sorte l'atteinte à la  liberté d'expression. 

La vraie, l'authentique liberté d'expression, c'est la possibilité d'afficher ceci ou cela sans être lapidé :



La liberté... d'expression !

Premier floutage (ou filioutage, ou foutage de g.) : en quoi cette liberté serait-elle menacée ? Assurément, elle l'aurait été si personne ne s'était manifesté (y compris sur facebook), si les journalistes avaient fait un blackout, si personne n'était descendu dans la rue, etc  Est-ce le cas ? N'est-ce-pas la démonstration du contraire ? A bien considérer (mais raisonnablement) ce qui s'est passé, notre pays est plutôt dans le top 10 mondial.

La rédaction de Charlie-Hebdo, ceux qui ont échappé à l'exécution (car c'est bien de cela dont il s'agit, et non d'un simple meurtre, ou encore assassinat) s'étonne elle-même qu'elle soit « érigée en symbole », qu'une union nationale se réalise sur ses martyrs qui de leur vivant, ont étés critiqués, insultés, stigmatisés, condamnés (par une grande majorité de français)  et qu'elle ne se reconnaît pas dans cette gigantesque parade.



Mais peut-être quelques naïfs pensent-t-ils avec sincérité, que l'unité nationale a été construite à cette occasion : c'est artificiel, hélas, et le restera, ils réaliseront d'eux-mêmes leur erreur ces prochains jours !

Maintenant, je précise avant de recevoir une raclée : Charlie-Hebdo est un journal, mais un journal comme les autres, celui qui a un droit, celui d'exister ! Au même titre que le Monde, la Croix, le Canard enchaîné, Pif-gadget etc. et je m'incline !

Second floutage par ceux-là même (mais pas tous) qui le condamnaient hier, que de trouver soudainement toutes les vertus à un journal qui se meurt faute d'audience et d'abonnés (enfin... ça va s'arranger, n'en doutez pas un seul instant, c'est la loi du commerce qui ne connait pas toujours celle de la morale)! L'hystérie de ces nouveaux croisés (rangés sous la bannière de la Sainte-Intolérance, mais oui!) atteint un tel paroxysme, qu'il devient impossible de dire ou d'écrire qu'on n’appréciait guère ou peu Charlie-Hedo, qu'à force de mettre de l'huile sur le feu par ses multiples provocations, ils prenaient d'énormes risques pour eux et pour ceux qui affichaient leur adhésion. C'est aussitôt transformé en « que penser de ces salauds qui osent affirmer qu’ils l'on bien mérité », ça c'est de l'excellent terrorisme intellectuel ! Du même genre qui agitait déjà un certain nombre de fêlés du bocal, dés que l'on prononçait les termes « arabe, juif, noir, colonialisme, catholique, Napoléon, patrie, drapeau et hymne national, etc. » devenus des gros-mots dans nombre d'émissions dites d'information, où de pseudos-intellectuels moralisent au ras des pâquerettes ! Là, illico-presto, vous êtes catalogué «d’extrême-droite» (et je n'en suis pas) si ce vocable a encore une signification à force, lui aussi, d'être détourné !

Votre serviteur (qui ne se pose pas comme référence), tout dernièrement, face aux incompréhensions provoquées, a du retirer (pour la première fois) plusieurs productions, l'une ici même, les autres sur 2 réseaux-sociaux. Il n'est pire sourd qu'un aveugle qui ne veut pas entendre ! Les uns estimaient que je dérapais en sortant de mon champ d'action privilégié (comme si en quelque sorte, j'avais un intellect limité), les autres me refusant tout simplement le droit d'exprimer une opinion contraire à la leur, m'invitant à aller voir ailleurs plutôt que sur LEUR mur ! A quoi bon alors de publier et si on ne supporte pas l'objection, il n'y a qu'interdire les commentaires, tout simplement. Ah évidement, c'est gênant, parce que cela s'appelle de l'intolérance, si tant est que de pouvoir donner un avis mixé ou contraire (ou même polémiste, ce qui n'aurait pas déplu à Cabu) soit un acte illicite, répréhensible et... punissable !

 Oui, Liberté, Liberté chérie, ceux-là qui hurlent en ton nom devraient humblement vérifier s'ils ont correctement lacé leurs chaussures.
 

Les archives de la série "Billets d'humeur", c'est : ICI

mardi 13 janvier 2015

Les délicieux regards décalés de Ciril.K : dessin du mois de Janvier 2015


Avec ce dessin, notre frère et ami Ciril.K prend le relais de Pierris et ses délicieux délires qui nous ont fait pleurer de rire tout au long de l'année passée. Qu'il en soit ici remercié une fois encore !



ALZE.·.MER



Avec ce dessin, notre frère et ami Ciril.K prend le relais de Pierris qui nous a fait pleurer de rire tout au long de l'année passée. Qu'il en soit ici remercié une fois encore !

Le site de Ciril.K, De l'art ou du maçon, c'est : ICI
Les archives de la série des Dessins humoristiques du mois, c'est : ICI

lundi 12 janvier 2015

Série Grandes figures du passé, Alexandra David-Néel.


Alexandra David-Néel, 1868-1969
La lampe de Sagesse 

Féministe et libertaire, théosophe (1) et franc-maçonne(2).

Qu’une chanteuse d’opéra devienne écrivain, voire-même journaliste, cela est concevable, mais au début du XXéme siècle, qu’elle se marginalise en étant orientaliste-tibetologue pour enfin devenir exploratrice (on disait « aventurière » à cette époque) et soit la première femme occidentale à parvenir clandestinement jusqu’à Lhassa, voilà qui sort vraiment de l’ordinaire ! Centenaire à sa disparition, elle venait tout juste de renouveler son passeport…

Qui-est-elle ?

Louise, Eugénie, Alexandrine, Marie David nait le 24 Octobre 1868 (Saint-Mandé), sous le second-empire, de l’union  d’un Instituteur protestant, Louis David, la cinquantaine passée et d’une jeune Bruxelloise, catholique fervente. Le couple se supporte sans véritablement s’entendre, vit comme deux étrangers et Madame David n’éprouve aucune tendresse pour la petite Nini qui grandit dans un milieu triste et mesquin, voire empreint de méchanceté.  Le pensionnat en sera pour elle une délivrance.

Pour ne pas alourdir la lecture, nous occultons délibérément de la déclinaison ci-dessous, la production littéraire volumineuse d’Alexandra David-Néel, préférant livrer en suite, une Bibliographie qui se veut exhaustive :
  • 1874 : Pensionnat dans une école Calviniste, à Ixelles en Belgique.
  • 1876 : Convertie (?) au Protestantisme, pensionnaire au Couvent de Blois-Fleuri.
Au cours de ces années, ses études religieuses la conduisent très rapidement vers le mysticisme et découvre - déjà – au fil de ses lectures, la philosophie orientaliste. De son propre aveu, elle se soumet à des pratiques carmélites qui endurcissent le corps (elle dort sur un lit de planches) et ouvrent l’esprit…
  • 1883 : Fugue depuis Ostende, direction l’orient : elle ira tout de même, à 15 ans, jusqu’au bord du Lac Majeur, en Italie !
  • 1886 : S’inscrit au Conservatoire Royal de Musique de Bruxelles.
  • - : Part de Bruxelles en… vélo et visite l’Espagne !
  • 1888 : Présentation à la Cour de Belgique.
  • 1889 : Premier prix de chant théâtral français.
  • - : Voyage à Londres, rencontre Mrs. Morgane de la Société Gnose Suprême et poursuit ses recherches orientalistes. Contacte (date indéterminée) à la Société théosophique de Madame Blavatsky.
  • 1890 : Retour à Paris, s’inscrit  à la Sorbonne, où elle suit les cours de l’École des Hautes-Études sur les civilisations orientales. L’ami de son père, Elisée reclus lui ouvre les portes du Musée Guimet, rencontre décisive ! Elle adhère au Bouddhisme.
  • 1891 : Premier voyage : Ceylan, l’Inde ! Aperçoit-elle les hauteurs de l’Himalaya ?
  • 1892 : 7 juin, à Adyar, elle adhère à la Société Théosophique.
  • 1893 : Rencontre avec Annie Besant.
  • 1895 : débute et poursuit sous le nom d’Alexandra Myrial, une carrière de chanteuse d’opéra à Hanoï en Indochine, où elle interprète un répertoire de première catégorie : Traviata, Lakmé, Carmen, Thaïs, etc.
  •  
  • 1897 : Retour à Paris, vit avec le pianiste Jean- Haustont.
  • 1899 : Novembre, 3 mois d’engagement à l’Opéra d’Athènes.
  • 1900 : Juillet, Opéra de Tunis. Alexandra fait la connaissance de Philippe Néel de Saint-Sauveur, Ingénieur-en-chef des Chemins de fer tunisiens..
  • 1902 : Prend la direction du Casino de Tunis et met un terme à sa carrière d’artiste lyrique.
  • 1904 : 4 Aout, mariage avec Philippe Néel (3). Depuis des années, elle poursuit parallèlement ses activités d’orientaliste, publie au Mercure de France, à La Fronde,  aux quotidiens du Soir de Bruxelles et de l’Aurore.
  • - : le 11, soit 7 jours après son mariage, part seule visiter les Alpes !
  • - : le 16, Alexandra est à Paris tandis que Philippe repart à Tunis, seul…
  • - : Le 21 décembre, mort de son père. Retour à Tunis.
Une pause pour faire le point : ce couple ne sera pas plus heureux en amour que celui de son enfance, mais les différences sont grandes, remarquables : Philippe Néel accepte une séparation « de fait », demeure un ami fidèle et sera en quelque sorte l’intendant de base-arrière des longues (jusqu’à 14 ans…) escapades de sa singulière épouse. S’ensuit et c’est ce dernier point qui est particulièrement important, une correspondance qui débute donc ce 11 août 1904 et qui ne se terminera qu’à la mort de Philippe survenue en 1941 ! Réelle complicité dans l’amitié.
  • 1905 : Donne une conférence au Congrès de la Libre-pensée, à Paris.
  • 1907 à 1910 : nombreux déplacements (Paris, Belgique, Tunis, Londres, Suisse, Rome) et intense activité littéraire.
  • 1911 : Départ de Tunis le 9 aout pour Colombo, une seconde vie va prendre naissance. Visite au siège de la Société Théosophique à Adyar, nouvelle rencontre avec Annie Besant.
  • 1912 : Rencontre le 15 avril, le XIIIéme Dalaï Lama, en visite au nord du Bengale
  • .- : Première « excursion » sur le versant nord de l’Hymalaya, puis le Népal, et Noël à Katmandou.
  • 1913 : Expédition au Sikkin, au Bhoutan.
  • 1914 : Nord Sikkin. Première rencontre avec Aphur Yongden alors âgé de 15 ans.  

  • - : Octobre, à la frontière du Tibet, elle s’installe  dans une caverne et mène une vie d’ascèse et de méditation. Elle étudie et met en pratique le Tsam, le Toumo. 

                          1914                                                      2007

  • 1915 : S’installe  à Dewa-Teng où elle va vivre 20 mois en ermite et suivre les enseignements du Gomchen de Lachem
  • 1916 : Première expédition en terre interdite en compagnie de Yongden, Shigatzé qu’elle atteint le 16 juillet.
  • - : Septembre, retour à Calcutta, visite Rangoon.
  • 1917 : visite la Malaisie, Haïphong, Saïgon, Hong-Kong, Shanghai, Kobé, puis prend la direction du Japon, Kyoto, Tokyo, Nara.
  • - : Octobre, arrivée en Chine, s’installe provisoirement à Pékin.
  • 1918 : Rencontre avec le lama Gourong Tsang et en sa compagnie et celle de Yongden, visite le monastère de Schao-Lin-Sse. Arrive le 25 juin à Sining, visite en juillet le monastère de Kumbum.
  • 1919-1920 : Kumbum, activité littéraire et monacale.
  • 1921 : le 5 janvier, départ du monastère après plus de deux ans de séjour. C’est l’épopée du voyage à Lhassa qui à lui seul, mériterait un article documenté.
  • 1922 : passage difficile des cols de Poumo et de Dze, en Aout, rarrive à Kanchow et fait halte prolongée.
  • 1923 : Départ en janvier, direction Lanchow, Chengtu qu’elle atteint le 18 juin, exténuée. Elle reprend la route le 14 juillet vers le Sud-ouest, franchit le Mékong.
  • 1924 : Février, au delà du Brahmapoutre, LHASSA !

1924

Cliché: Élodie Bernard  2013
  • 1925 : Retour en France, arrivée au Havre le 10 mai. C’est une héroïne, une célébrité ! Cycles de réceptions, de conférences, et… la Légion d’honneur.
  • 1926 et suivantes : s’installe avec son fils adoptif, Yongden,  à Toulon, aux Mazots, se voue entièrement aux travaux d’écriture.
  • 1928 : Achat d’une petite propriété à Digne, qu’elle baptise Santem-Dzong (La forteresse de la méditation) où elle installe son oratoire bouddhiste.
  • 1931 à 1936 : Voyages en Italie, Espagne, Suisse, Belgique. Tentée un temps par la Croisière-jaune organisée par André Citroën, elle renonce puis retourne en Afrique du Nord quelque temps.
  • 1937 : Prend le Transsibérien, visite Varsovie, Moscou, le Mandchourie. Les Japonais envahissent la Chine, Alexandra et Yongden arrivent au monastère de Pou-Sating.
  • 1938 : Fuite avant l’arrivée nippone, remonte  jusqu’à Ichang par voie fluviale, poursuivent jusqu’à Chengtu,  puis Tatsienlou. Elle va y demeurer 5 ans !
  • 1941 : 8 février, décès de Philippe Néel.
  • 1945 : le 27 juillet, en compagnie de Yongden, envol vers Yunnanfou (c’est leur baptême de l’aire !). Les Japonais capitulent le 15 août.
  • - : 23 septembre, envol pour Calcutta, s’y installe.
  • 1946 : Retour en France où elle atterrit le 1er Juillet, retour à Digne le 10 octobre. C’est la fin de la seconde époque, une retraite forte occupée l’y attend.
Cette troisième époque est vouée entièrement à l’écriture (voir bibliographie).


  • 1955 : Mort prématurée à 56 ans de Yongden le 7 novembre.
  • 1959 : Arrivée de la dévouée Marie-Madeleine Peyronnet, venue pour quelques jours, elle restera jusqu’à la fin (aujourd’hui encore gère la maison-musée de Digne).
  • 1961 : Cravate de Commandeur dans l’Ordre de la Légion d’Honneur.
  • 1969 : le 8 septembre, elle rend le dernier soupir, elle avait 101 ans et venait tout juste de faire renouveler son passeport !




Son caractère n’était pas facile, égocentrique même, mais sa pensée en accord avec ses actions inscrit à jamais Alexandra David-Néel au panthéon de « ces êtres d’exception et authentique que l’on rencontre peu ».

Ses cendres, mêlées à celles de Yongden, ont étés pieusement épandues sur les eaux du Gange par la fidèle Marie-Madeleine Peyronnet.

(1)  :Théosophisme d'H.P. Blavatsky. 
(2) : Selon Jackie Landraux-Valabregue, sa biographe qui, malheureusement, ne donne pas les sources. Pas davantage Jean Chalon qui écrit : « elle  court, elle galope […] chez les rose-croix comme chez les francs-maçons ». Je crains une confusion avec le 18éme degré maçonnique  au Rite Écossais International. Dans cet Ordre, elle atteindra même le 33éme.
De fait, Alexandra confirme elle-même son appartenance à la Franc-Maçonnerie (brièvement) dans le tome I de son Journal de Voyages à la page 167 de l'édition Plon de 1975.
       (3)    : Néel (Nél) et non Neel (Nil) à l’anglaise comme écrit et prononcé trop  souvent.

Sources biographiques :

- CHALON, Jean, Le Lumineux destin d’Alexandra David-Néel, Paris, Librairie Académique Perrin, 1985.
- DAVID-NÉEL, Alexandra, Journal de Voyage, 2 tomes, Paris, Plon, 1975/1976.
- MARCHAND, Joëlle-Désirée, Alexandra David-Nèel, Paris, Arthaud, 1997.

A voir :


Bibliographie : (selon Wilkipedia)
Note : les titres et noms d'éditeurs sont ceux des éditions actuelles. Pour une bibliographie plus formelle, voire savante, on se reportera au site officiel indiqué infra.
§                     1898 : Pour la vie - réflexions sur tous les faits de société (Éditions « les nuits rouges »)
§                     1909 : Le féminisme rationnel (Éditions « les nuits rouges »)
§                     1921 : Le Bouddhisme du Bouddha (Éditions du Rocher)
§                     1927 : Voyage d'une Parisienne à Lhassa (Plon)
§                     1929 : Mystiques et magiciens du Tibet (Plon)
§                     1930 : Initiations lamaïques (Pygmalion)
§                     1931 : La Vie surhumaine de Guésar de Ling : L'Iliade des Tibétains (Éditions du Rocher) - avec la collaboration du Lama Yongden
§                     1933 : Au pays des brigands-gentilshommes (Plon)
§                     1935 : Le Lama au cinq sagesses (Plon)
§                     1938 : Magie d'amour et magie noire (Plon)
§                     1939 : Le Bouddhisme : ses doctrines et ses méthodes (Éditions du Rocher)
§                     1940 : Sous des nuées d'orage (Plon)
§                     1949 : Au cœur des Himalayas : le Népal (Pygmalion)
§                     1951 : Astavakra Gita - réédité (date non connue) en un volume unique « Astavakra Gita - Avadhuta Gita, poèmes sanscrits védantins » aux Éditions du Rocher
§                     1951 : Les Enseignements secrets des bouddhistes tibétains (Pygmalion)
§                     1951 : L'Inde hier, aujourd'hui, demain
§                     1951 : L'Inde où j'ai vécu (Plon)
§                     1952 : Textes tibétains inédits (Pygmalion)
§                     1953 : Le Vieux Tibet face à la Chine nouvelle (Plon)
§                     1954 : La Puissance du néant, roman du Lama Yongden, traduit et annoté par A. D.-N. (Plon)
§                     Grammaire de la langue tibétaine parlée
§                     1958 : Avadhuta Gita - réédité (date non connue) en un volume unique « Astavakra Gita - Avadhuta Gita, poèmes sanscrits védantins » aux Éditions du Rocher
§                     1958 : la Connaissance transcendante (Pygmalion)
§                     1961 : Immortalité et réincarnation (Éditions du Rocher)
§                     1964 : Quarante siècles d'expansion chinoise (Plon)
§                     1970 : En Chine - l'Amour universel et l'Individualisme intégral (Plon) - édition posthume
§                     1972 : Sortilèges du mystère (Plon) - édition posthume
§                     1975 : Vivre au Tibet : cuisine, traditions et images (Robert Morel éditeur, Apt) - édition posthume
§                     1999 : Grand Tibet et vaste Chine (Plon), 1139 p. (ISBN 2-259-19169-X) (rassemble plusieurs de ses livres, le premier de 1921, le dernier de 1946) - édition posthume
§             2000 : Correspondance avec son mari, édition intégrale 1904-1941 (Plon), édition posthume, reprenant les deux volumes publiés précédemment :
§                    1975 : Journal de voyage : Lettres à son mari, 11 août 1904 - 27 décembre 1917. Vol. 1 (Ed. Marie-Madeleine Peyronnet)
§                    1976 : Journal de voyage : Lettres à son mari, 14 janvier 1918 - 31 décembre 1940. Vol. 2 (Ed. Marie-Madeleine Peyronnet)