Dés l’instant où l’on se réfère ou l’on se réclame d’une filiation, les ennuis commencent !
Difficultés (ou échappements) à les justifier, contestation de chaque partie d’une scission ou d’un schisme, voire même usurpation unilatérale, et c’en est terminé de l’apparence tranquille qu’affichent nombre d’ordres, d’associations, de sociétés, etc.
Internet n’a pas arrangé les choses, qui précipite dans l’actualité et offre aux jeux du cirque ces conflits fratricides, dont aucun n’en sort épargné. Souvent, même, cela provoque une nouvelle scission ! Seul le monde profane qui observe en tire bénéfice et ne se prive pas de tirer le coup de grâce.
Pour ma part, je ne me suis jamais posé la question… Facile m’objecterez-vous, de se voiler la face, de vouloir ignorer ! Absolument pas, ayant dépassé depuis longtemps la majorité civile et atteint un degré de développement intellectuel acceptable, je n’ai jamais confondu le moule et l’épreuve, la coquille et son contenu. Que m’importe qu’il y a 50, 100, 150 ans voire même davantage, qu’untel se soit octroyé ceci-cela si je constate que la structure d’aujourd’hui, dans laquelle j’ai été accueilli, formé, initié et partagé avec mes semblables, me convient dès l’instant ou elle n’est ni sectarisée ni contraire aux bonnes mœurs et aux lois de mon pays.
L’impersonnalisation de la charge de Grand-Maître, Président, etc… devrait idéalement nous mettre à l’abri des egos surdimensionnés, des tentatives totalitaires, des captations ou prises d’intérêts personnels. Alors, là aussi, peut me chaud si X dérape (il faut bien évidemment, ne pas le laisser continuer) cela ne veut pas dire que l’organisation tout entière est subitement suspecte, pourrie jusqu’à l’os. « Ah vous savez, ces gens-là, attention ! Ils sont devenus infréquentables : à la conférence de Z, j’ai eu l’écho que X se laissait aller à faire ceci-cela, à initier Y et exclure W, alors qu’il tient sa patente de XX, lui-même ceci-cela ! »
Et voilà comment l’on jette le discrédit sur une organisation d’abord, sur un rite ensuite, quand ce n’est pas une obédience toute entière qui plonge pour une période plus ou moins longue dans l’opprobre, lâchée en pâture aux médias (non-spécialistes la plupart), aux historiens de chapelle, aux anti-tout-systématiques.
Alors, sur cette question, je préférai toujours le mythe à l’histoire, la filiation de désir à l’interminable liste remontant jusqu’à Jacques de Molay, Noé, et même Adam. Il y a, heureusement, quelques organisations qui ne s’en donnent aucune, qui reconnaissent la création nex nihilo, mais se réclament de vouloir travailler sous les auspices de, et c’est très bien ainsi. Mais cela plait-il pour autant aux détracteurs patentés ? Bien sur que non, « c’est suspect savez-vous ! C’est tout neuf, ça ne repose sur rien, ça va disparaître aussi vite que c’est venu… »
En attendant, (et ce n’est pas la seule) une de ces organisations qui n’est pas épargnée elle-aussi sur ses éléments fondateurs (mais il est vrai qu’elle à elle-même générée par certaines de ses prétentions, ses propres contempteurs) cette organisation disais-je vient de fêter son centenaire : en quoi quelques petits tripotages de cette époque peuvent invalider aujourd’hui l’estime, l’intérêt et la valeur qu’on lui reconnaît en ce début du 21° siècle ! En quoi un nouvel initié de janvier ou février 2010 est-il concerné par ce vice de forme, s’il faut appeler ces choses par leur nom ? En supposant même que cela soit vrai, ne pensez-vous pas qu’elle a acquis sa légitimité par son propre travail pour l’élévation de l’humanité ?
Si tout ceux qui se référent aux écritures saintes, à la Bible en particulier, devaient se mettre à douter parce qu’une fois adultes, ils ont réalisés qu’entre les fables, les paraboles, les allégories et aussi les symboles, il y avait une lecture très différente de ce qu’ils étaient littéralement « gavés », eh bien, les églises, les temples, les synagogues seraient depuis longtemps désertes, transformées en musées, restaurants, magasins. Amen !
En annexe, voici un extrait de la lettre adressée par Robert Ambelain à René Chambellant le 2 novembre 1943. D’aucuns vont déjà prétendre que Robert Ambelain…ceci-cela. C’est qu’ils auront mal lu ce qui précède ou qu’ils sont de nouveaux adeptes de la secte des « Pires-sourds-qui-ne-veulent-pas-entendre ». Il ne s’agit pas ici, de faire l’apologie de l’irrégularité mais de confirmer qu’elle n’entache en rien la validité :
« Subordonner la validité initiatique à la régularité administrative, c’est commettre une erreur. […]
Martinez de Pasqually remettait en une seule séance les 3 premiers degrés symboliques et de nombreux Cohen, dont [Louis] Claude de Saint-Martin, reçurent apprentissage, compagnonnage et maîtrise en un seul jour. Martinez avait tort, mais par la suite on ne songea pas un instant à mettre en doute la régularité de cette maîtrise, quand Saint-Martin et les autres entrèrent à la Stricte Observance Templière… Quand le Grand-Orient de France, vers 1849, prit comme Grand-Maître le prince Murat, on remit à ce dernier les 33 grades en une journée : il y avait de quoi tuer l’homme le plus rassis du monde ! Mais par la suite, nul ne discuta la régularité de cette étrange façon de faire d’un profane, un souverain Grand-Commandeur. Lorsque le Maître Gaston Marin, vénérable des Livres Penseurs du Pecq fonda le rite mixte du Droit-Humain, il n’avait pas les hauts-grades. Un 33ème du Rite Ecossais les lui remit en quelques séances. C’était irrégulier, certes […] Mais le Droit Humain essaimé partout […] et nul ne nierait que le dit D.H. ne soit, maçonniquement parlant, une réalité. En, 1904, Teder a établi dans Hiram, l’irrégularité du Grand-Orient de France. Mais le Grand-Orient a passé outre, et nul ne conteste sa réalité maçonnique maintenant.[…] Et le fameux Suprême-conseil de Charlestown est nié par les historiens maçonniques, comme une assemblée réelle, mais le Rite Ecossais et ses trente-trois grades sont des réalités.
Donc, établissons la différence notoire entre : validité initiatique (qui ne peut, comme le Sacerdoce et l’Episcopat, ni s’augmenter ni se retirer : sacerdoce in aeternam) et régularité administrative, aux yeux de telle ou telle Obédience. […] La matière a rejoint la forme, pour parler comme les gens de la Sacrée Congrégation des Rites à Rome…
En annexe, voici un extrait de la lettre adressée par Robert Ambelain à René Chambellant le 2 novembre 1943. D’aucuns vont déjà prétendre que Robert Ambelain…ceci-cela. C’est qu’ils auront mal lu ce qui précède ou qu’ils sont de nouveaux adeptes de la secte des « Pires-sourds-qui-ne-veulent-pas-entendre ». Il ne s’agit pas ici, de faire l’apologie de l’irrégularité mais de confirmer qu’elle n’entache en rien la validité :
« Subordonner la validité initiatique à la régularité administrative, c’est commettre une erreur. […]
Martinez de Pasqually remettait en une seule séance les 3 premiers degrés symboliques et de nombreux Cohen, dont [Louis] Claude de Saint-Martin, reçurent apprentissage, compagnonnage et maîtrise en un seul jour. Martinez avait tort, mais par la suite on ne songea pas un instant à mettre en doute la régularité de cette maîtrise, quand Saint-Martin et les autres entrèrent à la Stricte Observance Templière… Quand le Grand-Orient de France, vers 1849, prit comme Grand-Maître le prince Murat, on remit à ce dernier les 33 grades en une journée : il y avait de quoi tuer l’homme le plus rassis du monde ! Mais par la suite, nul ne discuta la régularité de cette étrange façon de faire d’un profane, un souverain Grand-Commandeur. Lorsque le Maître Gaston Marin, vénérable des Livres Penseurs du Pecq fonda le rite mixte du Droit-Humain, il n’avait pas les hauts-grades. Un 33ème du Rite Ecossais les lui remit en quelques séances. C’était irrégulier, certes […] Mais le Droit Humain essaimé partout […] et nul ne nierait que le dit D.H. ne soit, maçonniquement parlant, une réalité. En, 1904, Teder a établi dans Hiram, l’irrégularité du Grand-Orient de France. Mais le Grand-Orient a passé outre, et nul ne conteste sa réalité maçonnique maintenant.[…] Et le fameux Suprême-conseil de Charlestown est nié par les historiens maçonniques, comme une assemblée réelle, mais le Rite Ecossais et ses trente-trois grades sont des réalités.
Donc, établissons la différence notoire entre : validité initiatique (qui ne peut, comme le Sacerdoce et l’Episcopat, ni s’augmenter ni se retirer : sacerdoce in aeternam) et régularité administrative, aux yeux de telle ou telle Obédience. […] La matière a rejoint la forme, pour parler comme les gens de la Sacrée Congrégation des Rites à Rome…
Illustration : http://images.google.fr