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Ce blog n’est pas rosicrucien, martiniste ou maçonnique, mais s'intéresse à ces trois courants initiatiques et traditionnels.

lundi 9 janvier 2012

J'ai lu pur vous : Le Rite en 33 grades d' Alain Bernheim



Il y a quelque temps déjà, je me suis fait taper sur les doigts par Alain Bernheim qui me reprochait de ne pas donner mes sources, alors que ma citation extraite de l'Encyclopédie de la Franc-Maçonnerie, mentionnait bien ses initiales, A.B. (comme tout autre contributeur). J'avoue ne pas avoir fait la relation avec lui... Sans doute ai-je ainsi manqué de respect au maître. Mais je ne suis guère impressionnable, fut-il évêque de Rome et j'avais mis cette curieuse réaction sur le compte d'un ego un peu...démesuré. Je devais être de méchante humeur ce jour-là !

Très récemment, j'ai lu la savoureuse préface (il faut toujours lire les préfaces, c'est fort instructif) d'Arturo de Hoyos (Grand Archiviste et Grand Historien du Suprême Conseil des États-Unis d’Amérique, Juridiction Sud), à propos d'Une certaine idée de la Franc-maçonnerie qu'Alain Bernheim à publié en 2008 chez Dervy et dont voici un court extrait :

"J’ai le privilège et la fierté de connaître un historien qui incarne ces qualités, un homme dont les écrits ont nourri mon inspiration dans mes propres recherches sur la maçonnerie et dont l’honnêteté foncière ne cesse de m’émouvoir alors qu’en même temps, chez d’autres, elle suscite l’irritation. C’est à mon très cher ami et Très Illustre Frère, Alain Bernheim, 33e, auteur du présent livre, que je fais bien sûr allusion. Les écrits maçonniques d’Alain peuvent être simplement résumés en deux mots : autorité et encyclopédisme. Sa connaissance incomparable des sources obscures, son honnêteté éclatante, son ironie et parfois son sarcasme (toutes qualités que j’admire) lui ont coûté cher. Elles ne l’ont pas rendu populaire auprès de certaines “célébrités” maçonniques. Plusieurs “autorités éclairées” de la recherche maçonnique ne savent pas comment l’aborder. Il est à la fois redouté et respecté — au sens du mot allemand Ehrfurcht — comme les dieux de l’Olympe. Car c’est bien de l’Ehrfurcht que l’on doit ressentir pour Alain. Que vos travaux soient bons, il vous louera. Mais s’ils sont bâclés, si vous omettez d’utiliser les sources primaires ou si vous “empruntez” les pensées ou les recherches d’un autre auteur, vous regretterez vite d’être l’objet de l’ironie et éventuellement du mordant des profondes connaissances d’Alain. Dans son honnêteté, pas plus d’intention blessante que de dogmatisme" 
Tout cela pour vous confier que dans un premier temps, j'avais écarté son dernier né, Le Rite En 33 Grades, peu enclin à courir le risque d'une autre correction. J'ai eu la chance de lire cette préface : je me range sagement à cet avis éclairé et je livre dès maintenant mon opinion : 
Ce livre est un bon, un excellent livre ! Et vous me connaissez suffisamment pour savoir que je ne cède pas à la flagornerie ou à la compromission facile pour "entrer en grâce" !

Il est vrai, comme le présente l'éditeur que "ce livre, fruit de plus de vingt années de recherche, est consacré à des événements que les francs-maçons dans leur très grande majorité ignorent, car ils ne sont évoqués dans la littérature maçonnique qu’avec de surprenantes erreurs, omissions et approximations".


Précisons immédiatement qu'il ne s'agit pas d'une étude sur les 33 degrés du rite (R.E.A.A.), mais de l'histoire du rite (effectivement, le titre rapidement lu peut prêter à confusion). C'est donc un livre d'histoire 

Il est vrai aussi qu'il n'est pas facile à lire, mais tout livre savant est ainsi construit qu'il ne laisse que peu de place à la fantaisie qui égaie. C'est un livre ardu, d'une érudition encyclopédique, l'historique est non seulement précis mais complet (lui au moins ne fait pas l'impasse de Joseph Cerneau!).

Alors, tout est beau ? Je répondrai que l'on n'est pas obligé de partager toutes les opinions défendues par Alain Bernheim pour apprécier la rigueur d'historien dont il fait montre, qu'il est permis à qui prend des risques, de parfois s'embourber un petit peu et de traîner en longueur. 

D'ailleurs, on ne peut pas plaire à tout le monde et c'est pourquoi je n'hésite pas à publier sa photo. Vous pourrez constater qu'il n'a rien d'un "vieillard quelconque [...] d'une diva peu sympathique" ... Je sais que celle-là est facile, mais j'ai envie de dire : arrêtez de tirer sur le pianiste !


Source illustration : Baglis tv


Ajout du 10.01.2012 : A lire sans faute le commentaire d'Alain Bernheim qui m'est parvenu cet après-midi !

4 commentaires:

  1. Cher Jacques Courtois,

    Tout d'abord merci pour ce que vous avez eu la gentillesse d'écrire sur votre blog. J'ai retrouvé le commentaire que je vous avais adressé à propos du précédent. J'aurais pu alors m'expliquer avec plus de précision, je ne l'avais pas fait, je le fais maintenant.

    J'ai beaucoup écrit et grâce - si j'ose dire - au Web, il est facile d'y retrouver la plupart de mes articles. Et si j'ai fini - non sans réticences - par décider d'écrire des livres, c'est précisément parce que j'en avais assez de retrouver dans des publications diverses ce que mes amis (les historiens qui s'efforcent d'être honnêtes et sérieux) ou moi-même avons mis des années à retrouver ou à découvrir. C'est, par exermple, la raison pour laquelle dans 'Une certaine idée' (2008) j'ai repris un très vieil article de Villard publié en 1974 (!), fort dépassé 34 ans plus tard, mais qui, pour l'époque, représentait un progrès important.

    Et vous avais-je « tapé sur les doigts » ? J'avais pris soin de mettre grin (=) entre parenthèses pour souligner que je n'étais pas trop sérieux et de terminer avec « amicalement ». D'ailleurs votre réponse courtoise indiquait que vous n'aviez pas entre les mains l'Encyclopédie où cette entrée Cerneau était en effet signée A. B. (mais où les initiatles des collaborateurs sont explicitées au début du livre). Et si votre source originale n'était ni cette entrèe ni l'article d'Herodom, il semble alors que vous aviez été 'victime' d'une troisième source... ?

    Bien des articles la citent de même que le Dictionnaire (fort inégal !) de Daniel Ligou. Mais ni une encyclopédie ni un dictionnaire ne sont une source. Chaque entrée a un auteur. Et c'est lui - ou elle - qu'il me semble devoir être nommément cité, pour le critiquer ou le louer.

    Enfin Art de Hoyos que vous citez (merci !) écrit immédiatement après « L’une des premières choses que j’ai apprises à son sujet est qu’il ne souhaite pas de critiques à propos de ses recherches, mais qu’il les exige. C’est sa manière presque fanatique de se dédier à la recherche de la vérité, de la vérité seule, qui fit naître le lien qui nous unit et constitue la base d’une amitié que je tiens dans mon cœur. ». Et cela est tout aussi vrai.

    Merci encore !

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  2. Je vous remercie Alain, d'avoir adressé votre estimable et chaleureux commentaire. Je ne rajoute rien, tout me semble juste et parfait. A bientôt !

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  3. Très bon livre effectivement, riche en infos. Sur un plan très contemporain, il serait bon de signaler que le rite de Cerneau est toujours en force et vigueur en France,sous les auspices de l'actuel Président des Rites Confédérés, Joseph Castelli !

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  4. Je te remercie Serge, d'avoir adressé ton commentaire. Bien que ce soit hors-sujet du livre référencé, je confirme ton information, que j'ai d'ailleurs de multiples fois relayée dans divers post, notamment celui concernant précisément Joseph Cerneau ! A bientôt.

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