Les Ordres initiatiques sont issus de la tradition ce qui implique la
transmission continue d'un enseignement initiatique à travers l'histoire depuis
un événement fondateur.
Il est donc utile parfois de se retourner vers la source,
pour savoir d’où nous venons, où nous allons et pourquoi nous nous réunissons en chapitre.
Je vous conseille de lire ou relire l’historique de vos différentes structures d'appartenance.
Je
vous invite à un rapide retour dans le passé pour découvrir d’une manière plus
générale la naissance des dits Hauts-grades.
La
maçonnerie pratiquée en Ecosse à la fin du XVIIé siècle ne comportait que deux
grades Apprenti entré et compagnon du métier.
Vers 1725 un nouveau grade est
introduit à Londres, celui de maître maçon.
Mais
assez rapidement de nouveaux grades vont apparaitre au-delà de la maitrise.
L'histoire
attribue leur paternité à André-Michel de Ramsay. Mais également en 1761, aux deux
éminent Frères J.B. Willermoz à Lyon et Meunier de Précourt à Metz qui dissertent
entre eux sur une vingtaine de nouveaux grades.
Le
Rite de Perfection va atteindre 25 grades.
Le
F. Morin le répandra aux Antilles d'où ils reviendront vers la France quarante
ans plus tard enrichis de nouveaux grades, pour constituer l'impressionnante
armature du R.E.A.A. en 33 grades.
Le
record est battu avec les 95 grades du rite de Memphis-Misraim sans compter les
trois grades supplémentaires des Arcana-Arcanorum.
Le
Grand Orient de France voudra mettre un terme aux désordres suscités entre les
organismes des hauts-grades. En 1782, une chambre des grades est créée à cette
fin, à laquelle se substitue en 1784, une Grand Chapitre Général de France. De
son travail sortira en 1786, un système en 7 grades, 3 Bleus, Quatre ordres.
En
1794, l'Ordre Maçonnique est en sommeil tandis que la France ploie sous la
terreur.
C'est
au printemps 1796 que Roëttier de Montaleau est élu Grand Vénérable du G.O.D.F.
C'est sur sa proposition qu'est créé le Grand Chapitre Général, organisme
central chargé de régir les hauts-grades du rite Français.
Ce
phénomène va s'emparer dans un premier temps de la maçonnerie parisienne et
bordelaise avant de se propager à l'ensemble du territoire.
La question de leur origine est complexe
et controversée. Nous pouvons toutefois considérer que ce phénomène prit
réellement son essor en France, qui fut, pendant une trentaine d'année au
moins, le creuset où se forgèrent la plupart d'entre eux.
Les plus anciens sont attestés dès le début
des années 1740 à Paris : Maître Elu, Maître parfait, maître Ecossais. D'autres
grades écossais viendront de Bordeaux. La liste s'allongera tout au long du
siècle et des dizaines de nouveaux grades seront créés.
Ils vont prospérer dans toute l'Europe et leur
succès fut considérable.
Ils permirent bientôt à des bourgeois, portant
l'épée en loge, d'accéder à la chevalerie maçonnique. Ainsi le grade de
Chevalier d'Orient ou de l'épée fut un grade majeur de la maçonnerie française
entre 1745 et 1760 environ.
Cette nouvelle aristocratie des Hauts-Grades,
accueille toutes sortes de spéculations, tiré d'un vieux fond ésotérique,
hermétiste et mystique. C'est un terrain nouveau pour s'épanouir sans risque. Les
cérémonies symboliques, les textes et les légendes renforcent pour les membres
l'impression d'appartenir à un monde privilégié, libre et différent.
Eglise sans doctrine, liturgie sans sacrement on y
exprime la diversité des intérêts et des opinions.
Pourquoi un tel développement ?
S'agissait-il de reconstituer l'élitisme dont la
première Grande Loge d'Angleterre, créée à l'ombre de la Royal Society, avait
tenté l'expérience ?
Etait-ce dans un objectif moins avouable, celui de
flatter l'orgueil et la vanité des Frères ? Etait-ce des querelles de chapelles
et d'Ego ?
Fiers
de nos racines issues du XVIIIème, nous considérons, que cet héritage d’une
époque singulière et féconde, appelée : « siècle des lumières »,
doit être sauvegardé pour pérenniser l’esprit d’ouverture à la fois laïc et
spirituel de l’homme réfléchi, respectueux d’autrui et de ses opinions, hors de
toute influence dogmatique.
Par
le développement continu des grades proposés en chapitre, on peut découvrir la
richesse des symboles ouvrant sur un monde allégorique structuré, porteur de
sens, offrant la possibilité de nombreux développements philosophiques. Ils
démontrent que la maçonnerie offre un système complet et cohérent, permettant à
tout initié de se réaliser sur cette voie.
Cependant
il faut avoir des oreilles pour entendre et des yeux pour voir !
Ces
grades de sagesse sont différents des grades bleus, car ils ne sont plus du
tout basé sur la maçonnerie de métier et sortent complètement du symbolisme de
la construction. Bien que se regroupant tous autour du symbole central de
"Jérusalem". Mais on passe ici de la Jérusalem terrestre au sanctuaire
idéal, invisible de la Jérusalem céleste. Les grades capitulaires sont enrichis
de l'influence de diverses traditions notamment biblique, chevaleresque,
hermétique, rosicrucienne et gnostique, ainsi que sur un fond légendaire qui
suggère une pluralité de sens. Ces grades peuvent-être considérés comme des
degrés philosophiques autant par leur origine que par leur symbolisme. Cet
éclectisme leur confère un caractère universel.
Les nombreuses références aux textes bibliques sont
une base pour servir de support à la recherche de vérité, une quête de sens. Faut-il
préciser que cette recherche n'impose aucunement un acte de foi spécifique et
que les nombreuses références bibliques sur lesquelles s'appuient les rituels,
offrent une pluralité d'interprétations spirituelles possibles. Le message
peut-être décrypté à plusieurs niveaux de lecture.
Personne
ne devrait être gêné par le fait que l'enseignement du chapitre puise
largement dans le christianisme et sa symbolique, car cette tradition est l'une
des trois branches abrahamique qui a profondément marqué l'occident, lui
donnant son assise spirituelle. Vouloir la mettre de côté ou délibérément
l'ignorer, c'est se couper d'une clef de compréhension, de référence
fondamentale.
Cette
symbolique chrétienne puisse ces sources dans des traditions beaucoup plus
anciennes, comme les mystères antiques dont de nombreux symboles furent
conservés, amalgamés, voire réadaptés.
Chaque
grade a pour but de susciter l'envie d'aller plus loin par soi-même,
et grâce aux clefs reçues de rassembler les éléments épars au cours
de cette quête de Sagesse et de Vérité. Chaque grade correspond à un état
particulier de soi, un dévoilement durable de la conscience étape après étape.
Cela permet de prolonger son action activement dans le monde extérieur.
Si
nous sommes réunis ici ce matin, c'est par une même faim et soif de
connaissance, de recherche, de compréhension mutuelle, de cohérence et de sens
dans le respect de l'autre.
Cet
enseignement est une œuvre de libération de l'être, basée sur l'action, le
combat intérieur et extérieur par l'approfondissement et la mise en application
des vertus fondamentales, la réalisation d'un idéal où chacun devient un
bienfaiteur de l'humanité.
Car
le temple de pierre est toujours amené à être détruit après sa reconstruction,
d'où la nécessité que chaque chevalier maçon devienne lui-même un temple
vivant.
En
1746, le portrait du franc-maçon accompli idéal est tracé en ces termes :
La
modestie guide ses pas. Respectueux envers ses supérieurs, sociable et poli
envers ses inférieurs; il donne à chacun ce qu'il peut exiger.
Son
devoir fait toujours sa principale préoccupation, il est modéré dans son
comportement, affable dans sa conversation, discret dans ses paroles,
circonspect dans ses démarches, tendre frère, fidèle ami ...
Réactualiser
un code de hautes valeurs morales et traditionnelles basé sur la recherche de
la vertu, le don de soi, l'altruisme jusqu'au sacrifice, l'amour du prochain,
la recherche de l'équité en toutes situations.
Voilà
en résumé, ma quête personnelle, mon Graal.
Thierry
Ronat
La franc-maçonnerie n'est pas né en Ecosse, mais à Londres avec la Grande Loge de 1717. Elle se développera en Ecosse avec des Loges d'origine anglaise jusqu'à la fondation de la Grande Loge d'écosse en 1735, qui effectivement fera une plus grande place aux loges opératives locales, ce que ne pratiquait par la Grande Loge d'Angleterre.
RépondreSupprimerBonjour,
RépondreSupprimerL'auteur écrit : « Les Ordres initiatiques sont issus de la tradition ce qui implique la transmission continue d'un enseignement initiatique à travers l'histoire depuis un événement fondateur. »
Voici cet événement fondateur :
C'est au milieu de la persécution qui obligeait les femmes à se cacher pour pouvoir librement exprimer leur pensée et la communiquer aux autres, qu'à été institué un enseignement donné dans le secret pour continuer à expliquer les lois de la Nature.
« Tous les anciens écrivains qui ont traité des anciens Mystères conviennent que l'origine des initiations se perd dans la nuit des temps et qu'elle remonte aux premiers âges de la civilisation des peuples ; la célébration des Mystères est le fond de la première religion, elle nous retrace tous les dogmes essentiels de la vraie croyance religieuse. Dans le commencement, le cérémonial des initiations a été simple et modestement adapté au sujet, comme il arrive dans toute institution primitive. »
On appelle Démiourgos la Déesse qui préside aux initiations. On a toujours interprété ce mot par celui d'Architecte ou Créateur du monde (monde physique, elle crée les villes, monde biologique, elle crée l'enfant).
On a donné à ce mot Démiourgos la signification de facteur du peuple et de fondatrice des nations policées, ou architecte du monde moral.
C'est la Loi des sexes, surtout, qu'il fallait cacher, et c'est le premier culte qui avait été le fond de la religion théogonique qu'on voulut perpétuer. Tout le symbolisme se rapporte à cette question qui domine toutes les autres, puisqu'elle explique l'Esprit.
C'est pour cela qu'on faisait les initiations symboliques dans des endroits circulaires ou ovales, destinés à représenter la forme de l'œuf d'où tout vient.
Concernant les Mystères de Jérusalem, Au verset 5 du second livre de Samuel, il est dit : « Il n'en était pas ainsi de ma maison ; mais Elle m'a établi dans une alliance éternelle, bien ordonnée, et ferme en toutes choses. Elle est toute ma délivrance et tout mon plaisir, et ne fera t elle pas fleurir ma maison ? »
L'alliance éternelle et bien ordonnée dont parle le verset 5 fait allusion à la fondation d'une immense fraternité secrète qui a été éternelle en effet, puisqu'elle est devenue la Franc-Maçonnerie.
Les luttes soutenues par la Reine Daud (devenue le « roi David ») avaient fait comprendre à cette grande femme que la puissance féminine, qui s'affaiblissait, ne reprendrait ses forces que dans une organisation nouvelle, mais secrète, qui permettrait aux défenseurs de l'ancien régime gynécocratique de se réunir, de s'instruire, de se concerter pour l'action contre l'envahissement du pouvoir masculin qui s'imposait par la force.
Elle comprit que les femmes ne pouvaient plus lutter ouvertement et qu'il leur fallait désormais trouver un moyen de se réunir pour s'entendre et continuer à enseigner l'antique vérité, sans être inquiétées par leurs ennemis.
Daud ne fut pas seule à fonder l'Institution secrète qui devait se propager jusqu'à nous à travers la Franc-Maçonnerie.
Elle eut deux collaboratrices : deux Reines-Mages (ou Magiciennes) qui, avec, elle, formèrent le Triptyque sacré que les trois points de l'Ordre ont représenté depuis.
L'une est Balkis, reine d'Ethiopie (appelée la reine de Saba), l'autre est une reine de Tyr, que l'on a cachée derrière le nom d'Hiram : « Hiram » doit se lire de droite à gauche comme lisent les Hébreux et non de gauche à droite suivant L'usage des Européens : Hiram alors devient Maria ou plutôt Myriam. Le heth (H) final en hébreu se prononce A.
Lien : https://livresdefemmeslivresdeverites.blogspot.com/
Cordialement.