Camille SAVOIRE,
1869-1951
Médecin, Commandeur dans l’Ordre de la Légion d’Honneur, il réintroduit en France le Rite Ecossais Rectifié mis en sommeil depuis 1828 (Très injustement, une majorité d'auteurs ne citent qu'Edouard de Ribeaucourt). Fondateur et premier Grand Prieur du Grand Prieuré des Gaules (G.P.D.G.), inspirateur de la Grande Loge Nationale Indépendante et Régulière pour la France et les Colonies (G.L.N.I.) qui deviendra la Grande Loge Nationale Française (G.L.N.F.). Homme passionné, cultivé, parfois incompris, grande et noble figure de la franc-maçonnerie.
Qui est-il ?
Il nait le 6 juillet 1869 au sein d’une famille d’agriculteurs. Doué, il réalise en deux ans au lieu de cinq son parcours d’études secondaires et devient bachelier avec mention « Très-bien ». Sa carrière médicale se consacre à la lutte contre la tuberculose (Hôpital Beaujon).
• 1885 : Boursier, entre au Lycée d’Orléans.
• 1888 : Etudes de médecine.
• 1892 : Interne à l’Hôtel-Dieu en juillet, initié le 14 octobre, à la Loge La Réforme (Grande Loge Symbolique Ecossaise).
• 1893 : Entre au Grand Orient de France.
• 1896 : Participation à travers l’Europe, a des congrès-médicaux spécialisés dans la lutte contre la tuberculose
• 1909 : 33° degré du Rite-Ecossais-Ancien-Accepté (R.E.A.A.), puis Chevalier Bienfaisant de la cité-Sainte (C.B.C.S.) - par équivalence - sous le nomen d’Eques A Fortudine
• 1910 Reçoit patente de Charles Montchal, Grand-Prieuré d’Helvétie, Préfecture de Genève pour fonder (avec Edouard de Ribaucourt) la Loge Le Centre des Amis, Commanderie de Paris.
• 1911 : Autorisation donnée (Accord G.O.D.F. & Grand-Prieuré d’Helvétie) de pratiquer le R.E.R. à la Loge Le Centre des Amis
• 1913 : Admis au Grand Collège des Rites du G.O.D.F.. Création de la Grande Loge Nationale Indépendante et Régulière pour la France et les Colonies (G.L.N.I.) reconnue comme régulière par la Grande Loge Unie d’Angleterre.
• 1923 : Nommé Grand Commandeur du Grand Collège des Rites.
• 1926 : le 20 Septembre, au siège même du G.O.D.F., dans une tenue du Souverain Chapitre (18°, Chevalier Rose-Croix) il reçoit avec tous les honneurs dus à son rang, Harvey-Spencer Lewis, Imperator de l’A.M.O.R.C., l’ancien et Mystique Ordre de la Rose-Croix.
• 1928 : Il souhaite s’investir (ou investir ?) l’implantation de l’A.M.O.R.C. en France et en fait la demande écrite le 12 juillet. Mais H.S. LEWIS, méfiant ne donnera pas suite, ne désirant pas « être dans le giron de la franc-maçonnerie française ».
• 1934 : Rejet par le G.O.D.F. du projet de Traité élaboré par Arthur Groussier. Camille Savoire « essuie les plâtres ».
• 1935 : Quitte le G.O.D.F. et fonde le 23 mars, avec l’appui du Directoire du Grand Prieuré indépendant d’Helvétie, le Grand Directoire des Gaules. Installé Grand-Prieur et Grand-Maître National (Temple Maçonnique de Neuilly sur Seine) par les grands dignitaires suisses qui avaient fait le déplacement.
• 1943 : Favorise la résurgence de l’Ordre des Elus-Cohen (Lagrèze-Ambelain), dont il devient Grand-Maître d’Honneur.
• 1945 : Fonde en février, une Loge Écossaise Rectifiée, dénommée L’Arche d’Alliance , loge de Saint-Jean qui devait servir de base aux grades bleus de l’Ordre des Elus-Cohen.
• 1946 : Après la Libération, réveil le 15 décembre, du Grand-Prieuré des Gaules. Malgrè son grand-âge, 80 ans, Camille Savoire en reste le Grand-Maître.
• 1949 : Entreprend (sans succès) un rapprochement avec la G.L.N.F. (issue de la G.L.N.I.).
• 1951 : 4 avril, décès de Camille Savoire
Additif du 30 mai 2010 :
Un abonné et fidèle lecteur, Antoine, nous apporte les informations suivantes, méconnues pour ne pas dire oubliées :
- Camille Savoire à appartenu à Memphis-Misraïm, comme l’indique Robert Amadou à la page VIII de son introduction au livre de Serge Caillet, La Franc-maçonnerie Égyptienne de Memphis-Misraïm, Paris, Cariscript, 1988, 181 p.
- Son appartenance au martinisme est également établie : on retrouve deux traces qui pour la première est : Daniel Fontaine dans les Cahiers Verts n°6, (Hors Commerce) où il cite Camille Savoire, Ribaucourt, Ryandey et bien d'autres, appartenant au Chapitre Martiniste Saint André Apôtre n° 2, fondé après 1921 par Serge Marcotoune. La seconde référence vient de deux chercheurs Dominique Daffos et Patrick Hillion qui ont publié : "De l'originalité de la pensée de Camille Savoire" dans la très bonne revue de la SFERE (Sté Française d'Etudes et de Recherches sur l'Ecossisme).
Additif du 15 mai 2014 :
Pierre Mollier (GODF) nous fait très justement remarquer que si "on associe toujours, à raison, Camille Savoire au réveil du RER au XXe siècle, on oublie souvent qu'il a aussi été, en tant que Grand Commandeur du SC-GCDR, le grand réorganisateur du REAA au sein du GO dans les années 1920".
Source du portrait : Renaissance Traditionnelle N°45, Tome XII Janvier 1981. p155, effet sépia et incrustation de la signature par l’auteur.
Sources biographiques :
- CAILLET, Serge,La Franc-maçonnerie Égyptienne de Memphis-Misraïm, Paris, Cariscript, 1988, 181 p.
-DAFFOS & HILLION, "De l'Originalité de la pensée de Camille Savoire", in Revue de la Société d'Études et de Recherches sur l'Écossisme.
- FONTAINE, Les Cahiers-verts, numéro 6 (ancienne série).
- LEWIS Harvey-Spencer., Histoire complète de l’Ordre de la Rose-Croix, Villeneuve Saint-Georges, Editions rosicruciennes, 1978, 227 p.
-DAFFOS & HILLION, "De l'Originalité de la pensée de Camille Savoire", in Revue de la Société d'Études et de Recherches sur l'Écossisme.
- FONTAINE, Les Cahiers-verts, numéro 6 (ancienne série).
- LEWIS Harvey-Spencer., Histoire complète de l’Ordre de la Rose-Croix, Villeneuve Saint-Georges, Editions rosicruciennes, 1978, 227 p.
- LEWIS, Ralph-Maxwell, Mission Cosmique accomplie, Villeneuve Saint-Georges, Editions rosicruciennes, 1970, 247 p.
- REBISSE, Christian, Rose-Croix, histoire et mystères, Le Tremblay, Diffusion Traditionnelle, 2003, 448 p.
Revue Renaissance Traditionnelle N°45, Tome XII Janvier 1981.
Sites :
Bonjour,
RépondreSupprimerQuelques réflexions rapides. N'oublions pas le rôle de Camille savoire dans le réveil des l'Ordre des Elus Cohens (résurgence 1943). Il était aussi haut dignitaire de memphis-Misraïm, martiniste (Loge Saint André l'Apôtre, de serge Marcotoune, à Paris). C'est avec lui, me semble-t-il, que Sémelas entreprit des négociations entre la GLNIRF (la GLNF d'alors) et l'Ordre Martiniste de Papus.
Cordialement
Antoine
Je vous remercie, Antoine, d’avoir adressé votre commentaire qui va m’amener d’ailleurs, à rectifier mon article au terme de consultations que je vais entreprendre.
RépondreSupprimerJe n’ai pas oublié le rôle joué par Camille Savoire dans le réveil des Elus-Cohens, puisque je le cite, mais je dois signaler, sur ce fait, les doutes émis par au moins deux historiens de ma connaissance. Il semble avoir été en conflit avec Ambelain à qui il reprochait la création de la loge Alexandrie d'Egypte Je vais donc piocher sérieusement la question.
De même concernant son appartenance à Memphis-Misraïm, je vous avoue être moi-même assez perplexe. Si vous avez une source certifiée, merci de me l’indiquer en utilisant la fonction « contactez-moi ».
Idem pour son appartenance martiniste, même si j’ai observé cette indication sur quelques forums et un site. Mais attention, cela me paraît être un effet « boule de neige » d’une méprise ou d’une mauvaise lecture (mais il est vrai, et je le regrette, que je ne suis pas en possession des archives de la Loge que vous citez !).
Pour ce qui concerne Démétrius Platon Sémélas, son biographe Christian Rebisse (Le Pantacle et le Lys, in revue Pantacle, page 43, numéro 4/1996) indique très précisément ceci : « En septembre 1916, Papus qui souhaite trouver un terrain d’entente avec le R.E.R., demande à D.P. Sémélas, de prendre en main les négociations. Pour ce faire, il lui établit une charte de représentant (F.P.-B.M.L. ms 5486-9). Sémélas s’acquitte de cette tâche de son mieux. Le 11 septembre, il rencontre le représentant du R.E.R., Maxime Macaigne. Le soir même, un repas avec Edouard de Ribaucourt permet de mettre les choses au clair et le 25 septembre, D.P. est heureux d’annoncer à Papus l’issue positive de ses négociations (même références B.M.L. précitée).Il est décidé de créer au sein du Martinisme un Grand Chapitre, uniquement composé de Martinistes-maçons de manière à constituer un lien avec le R.E.R. (La guerre empêcha ce projet) ».
Ce n’est donc pas Camille Savoire qui fut le négociateur patenté.
Je vous invite donc à suivre l’actualité de ce post et vous dis à très bientôt.