Le lionceau et l’agneau.
Petit agneau profitait librement de la vie en se nourrissant
dans un champ de la bonne herbe fraiche et abondante, lorsqu’au loin, sortit de
l’ombre un lionceau.
« Toi là ! Que fais-tu sur mes terres ?, demanda le
lionceau.
- Bonjour à toi,
répondit poliment l’agneau, et bien, comme tu le vois, je me nourris de l’herbe
que nous offre la terre et le soleil ».
Le lion fronça alors un sourcil.
« Quoi ? Qu’entends-je ? Quel âge as-tu ?
- Et bien euh, j’ai 3
ans.
- Va t-en d’ici alors » !
Le lionceau donna ainsi un coup de patte à l’agneau.
« Mais pourquoi m’attaques-tu ?.
- Je foulais cette terre bien avant toi, s’écria le
lionceau. J’y ai donc tous les droits !
- Mais je ne fais rien de mal, se lamenta l’agneau, je ne
mange que de l’herbe offerte à tous par la nature. D’ailleurs, si tu veux, nous
pouvons la manger ensemble, il en pousse en abondance dans ce champ.
- Hors de question ! Cette herbe, ces fleurs et même ces
cailloux au loin sont à moi. Parce que je les ai vus avant toi.
- Mais tu me parais
bien jeune pour avoir vu la nature avant moi. Quel âge as-tu ?
- Peu importe mon âge
! Mon père était un lion bien avant toi. Lui succédant, tout ceci m’appartient.
Mes droits s’appliquent puisque j’existe. Et tant que j’existerai, personne
d’autre ne se nourrira sur mes terres ».
Disant cela, le lionceau sortit ses griffes, et donna un
coup de patte à l’agneau dans le but de l’étriller.
Blessé, celui-ci, plutôt que d’hurler, refreina ses larmes
et partit se vider de sa vie derrière un buisson.
Mais le lionceau, à la vue courte, n’avait pas remarqué que,
discrètement, au bout du champ, d’autres agneaux observaient la scène en
silence.
Voyant leur camarade blessé, ceux-ci se mirent alors à
hurler, hurler, et hurler encore. Et ils hurlèrent tant que tous les animaux de
la plaine alarmés vinrent au chevet de l’agneau.
Le berger, endormi sous un acacia se réveilla alors.
« Mais qu’est-ce que c’est que tout ce raffut » ?
Il regarda alors ses loyaux animaux, puis vit l’agneau à
terre et enfin le lionceau.
Alors, sans réfléchir, par la seule force de son instinct,
il chargea son arme.
Voyant ceci, le lionceau s’enfuit pour se cacher, se pensant
à l’abri. Mais ce qu’il n’avait pas prévu, c’est qu’en effrayant le troupeau,
il s’était également privé de sa propre nourriture, puisque tous les animaux de
la plaine s’étaient enfuis dans la montagne, loin de lui.
Seul et isolé, le lionceau gémissait sur la méchanceté de ce
troupeau d’agneau qui s’était injustement ligués contre lui, mais le mal était
fait. Et pour le réparer, le lionceau aurait du aller voir chaque animal de la
plaine pour s’engager envers eux à ne plus les attaquer.
Mais la confiance perdue est une amante que l’on ne regagne
que rarement.
Moralité : A vouloir attaquer le faible, celui qui se croit
plus fort ne fait bien souvent que se trouver de nouveaux ennemis qui jusque
lors, n’auraient eu de cesse que de le laisser vivre.
Al-Quin
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L'information sur la disparition de Gadlu info sera mentionnée dans le prochain numéro des Cahiers de l'ailleurs. Dommage encore pour ce blog, que je trouvais très dynamique et fort sympathique.
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