Déodat Roché, 1877-1978
Évêque gnostique, passionné de catharisme, mais aussi martiniste et franc-maçon, Déodat Roché est un altruiste au coeur de la vie active : magistrat intègre, maire respecté d'Arques, conseiller-général attentif et bibliothécaire dévoué à Carcassonne. Son empreinte locale est considérable, mais de par ses travaux, son audience est nationale. Surnommé improprement le Pape du Catharisme, je préfère l'excellente épithète de l'un de ses biographes, Jean-Philippe Audouy : Tisserand du Catharisme.
Qui est-il ?
Il naît le 13 décembre 1877 à Arques, dans l'Aude, au sein d'une famille unie et solidement ancrée dans le pays. Son père est notaire mais plus attiré par la spiritualité que par ses affaires : c'est lui qui va transmettre au jeune Déodat, le ferment spirituel qui s'agitera en lui toute sa longue vie.
- 1890 : Il découvre, à 13 ans, les écrits de Fabre d'Olivet et de Papus (Traité Méthodique de Sciences Occultes).
- 1891 : Lycée de Cacassonne.
- 1891 : Découverte du Catharisme.
- 1896 : Il s'affilie au G.I.E.E., le Groupe Indépendant d'Etudes Esotériques récemment crée par Papus. Son correspondant est Yvon Le Loup (Sédir) grand spécialiste de la mystique chrétienne.
- 1899 : Influence par Tau Paul (Sédir), il adhère à l'Eglise Gnostique Universelle de Jules Doinel. A Toulouse, il prépare simultanément une licence de Droit et de Philosophie (Mémoire sur Plotin et les valentiniens). Il étudie Zoroastre, Bouddha sous la férule d'Edouard Schuré.
- 1900 : Co-fondateur de la revue Le Réveil des Albigeois.
- 1901 : - Il s'inscrit au barreau et devient avocat à Limoux. Le Réveil des Albigeois affiche ses couleurs et devient La Gnose moderne.
- 1903 : Ordonné évêque gnostique de Carcassonne sous le nom de Tau Theodotos.
- 1906 : Abandonne la profession d'avocat pour entre dans la magistrature où il est nommé à Carcassonne. Mariage avec Marie Louise
- Date inconnue : Initié au G.O.D.F., Grand Orient de France, à la vénérable loge Les Amis Réunis, à l'Orient de Carcassonne (Il restera fidèle à cette loge jusqu'à la fin de sa vie !).
- 1921 : Séduit par l'oeuvre de Rudolph Steiner, il devient végérarien.
- 1922 : Il adhère à la Société Antroposophique et rencontre Rudolph Steiner au Goethanum de Dornach.
Source illustration : Traditionnalistblog
- 1923 : Président du Tribunal de Castelnaudary.
- 1924 : Membre de l'Université libtre de la science et de l'esprit.
- 1925 : Elu maire de sa ville natale, Arques.
- 1935 : Vice-Président du Tribunal de Béziers.
- 1939 : Président du Tribunal de Béziers.
- 1941 : S'occupant, aux termes de sa fiche de police de "d'histoire des religions et de spiritisme", mais aussi et surtout franc-maçon, il est radié de la magistrature (retraite d'office en 1943) par le gouvernement de Vichy.
- 1945 : Elu Conseiller Général, pour les Hautes-Corbières.
- 1948 : Il crée (sur ses fonds personnels) Les Cahiers d'Etudes Cathares, qui existent toujours.
- 1950 : Il fonde la Société du Souvenir et d'Etudes Cathares. Il assure l'essentiel des conférences, y compris sur le plan international.
- 1960 : Inauguration de la" stèle du souvenir" aux pieds du château de Monségur.
Source illustration : cathare.org
- 1978 : 18 janvier, disparition terrestre de Déodat Roché
" C'est en agissant, en vivant pour les autres qu'on s'élève par soi-même à la hauteur du Moi spirituel, du Soi analogue à celui de tous les autres" Déodat Roché, in L'Eglise romaine et les cathares albigeois.
Adepte du perfectionnement par l'intérieur, il s'était donné pour mission de rétablir une juste vérité sur le catharisme, démembré et diabolisé par l'inquisition de l'Eglise catholique romaine. Il était convaincu de la portée d'un "dualisme moral, cosmique et métaphysique"
Il entra en relation et pour certain rencontra :Prosper Estiu, Fernand Costes,Nita de Pierrefeu, Fernand Niel, René Nelli, Jean Duvernoy, Noël Roquebert mais aussi Fabre des Essarts, Rudolph Steiner et Peter Deunov, Doinel, Edouard Schuré, Léon Denis, Frédéric Raush, Lanza Del Vasto
Détaché des honneurs, il refusa dans sa vie profane la Légion d'Honneur, et dans son parcours initiaque, le 33 éme. degré !
Déodat Roché centenaire.
Ses biographes :
Lucienne Julien, sa secrétaire, Cathares et Catharismes, Ed. Dangles, 1990.
Jean-Philippe Audouy, Déodat Roché, le Tisserand des catharismes, Ed. Impressions du pays cathare, 1997.
José Dupré, Un cathare au XXé. siècle, Déodat Roché, Ed. La Clavelerie, 2001.
Jean-Pierre Bonnerot, Déodat Roché et l'Eglises gnostique, in Cahiers d'études cathares, 1982.
Collectif, Déodat Roché, chercheur de l'invisible, revue Magdala numéro 4/2011
Collectif, Déodat Roché, chercheur de l'invisible, revue Magdala numéro 4/2011
Sur internet :
Bibliographie non exhaustive (établie par wikipedia)
- Gnose antique et pensée moderne (1904-1906), Cahiers d'études cathares, Société du Souvenir et des Études cathares, Narbonne, n° 93, printemps 1982, p. 5-41.
- Contes et légendes du catharisme, 1949, Éditions des Cahiers d'études cathares, Arques (Aude) ; 2° éd. 1951, 40 p. ; 3° éd. augmentée 1966 79 p.
- Études manichéennes et cathares, 1952, Éditions des Cahiers d'études cathares, 268 p.
- Mission future de la Russie. Mission actuelle de l'Occitanie (brochure), Cahiers d'études cathares, 1953, 22 p.
- Catharisme et science spirituelle (brochure), Éditions des Cahiers d'études cathares, I, n° 22, 1955, p. 91-108.
- Survivance et immortalité de l'âme. Fantômes des vivants et des morts, vies successives, corps lumineux de résurrection, 1955 ; 2° éd. augmentée 1962 Cahiers d'études cathares, 270 p.
- Évolution individuelle et harmonie sociale (brochure), Éditions des Cahiers d'études cathares, conférence de 1956, 16 pages
- Le Catharisme, tome I, Éditions des Cahiers d'études cathares, Carcassonne, 1957, 225 p. (comprend des parties des Études manichéennes et cathares [1952], une partie du Catharisme [1947], Spiritualité de l'hérésie : le catharisme [1954], divers articles)
- Le Catharisme, tome II, Cahiers d'études cathares, numéro hors série, 1976, 145 p. (comprend des parties du Catharisme, diverses communications)
- L'Église romaine et les Cathares albigeois, Éditions des Cahiers d'études cathares, 1957, 206 p. ; 3° éd. augmentée 1969, 327 p.
- Résurgence du manichéisme : Ismaéliens, Cathares, Rose-Croix, Société du souvenir et des études cathares, 1981, 68 p.
- Saint Augustin et les manichéens de son temps, in Cahiers d'études cathares, printemps 1989, XLe année, n° 121, p. 3-33.
Merci pour cette biographie au sujet d'un homme de grande valeur, un peu oublié aujourd'hui !
RépondreSupprimerMerci Meredith. C'est vrai que l'on oublie facilement... A bientôt !
RépondreSupprimerUn "peu oublié" pas pour tous le monde.
RépondreSupprimerOui, heureusement Philippe, c'est le propre des grand hommes qui ne sont pas dans le schow-biz ! A bientôt !
RépondreSupprimerFernand niel ,René Nelli et "Montségur ,Temple Solaire" !!Qu'en dites -vous ? Un culte Solaire chez les Cathares pour lesquels TOUTE la NATURE est sous la domination du Mal parce que Matière ... C'est étrange ce culte du Soleil ,qui est matière, donc "mauvais " ...!!!Culte du Mal en Soi et pour Soi ?
RépondreSupprimerC'est un autre débat, qu'en dites-vous ? Maintenant, si par Temple Solaire, vous évoquez l'OTS, alors je puis vous répondre toute de suite que ce n'est pas (mais pas du tout)le débat.
RépondreSupprimerJe ne pense pas que Anonyme 16h18 faisait allusion à l'OTS. Il est connu que Fernand Niel dans son grand classique Les cathares de Montségur (1973) parla longuement de sa fameuse découverte sur l'orientation solaire du château de Montségur. Une malchance pour Niel écrivait Anne Brenon: pour les théories du temple solaire que tant de commentateurs et glosateurs ultérieurs ont répandues à propos de Montségur...
RépondreSupprimerQuant à Déodat Roché (je ne verse pas dans l'idolatrie) il aura incontestablement marqué l'histoire du néo-catharisme, pour le meilleur mais aussi le pire.