La Langue des Oiseaux
est une manière très particulière de donner du sens aux lettres, aux mots ou
aux phrases. Elle repose sur le jeu des sonorités et sur le symbolisme propre à
chaque lettre, figuré par leur graphisme autant que par les résonances sonores
qu'elles suscitent.
S'affranchissant
des règles de grammaire et d'orthographe, la Langue des
Oiseaux recouvre aussi un ensemble de procédés qui permettent d'entendre
différemment les sons, les mots et les expressions afin d'en faire émerger le
sens secret.
C'est autant
une tournure d'esprit qu'une disposition à capter la puissance symbolique du
langage. Elle permet de donner du sens aux "maux" que nous exprimons
en écoutant les "mots" que nous utilisons.
La Langue des Oiseaux
et la Tradition initiatique occidentale
Evoquée dans le
mythe de Tirésias et utilisée par tous ceux qui ne désirent pas être compris du
plus grand nombre, elle fut employée par les Initiés du Moyen-Age pour déguiser
le sens profond de leur pensée, et par les Alchimistes, qui se transmettaient
ainsi leurs secrets de fabrication.
Elle doit son
nom à son caractère volatil, léger et aérien autant qu'au symbolisme universel
de l'oiseau, considéré de tous temps comme l'intermédiaire entre l'homme et les
dieux.
A l'image du chant mélodieux des oiseaux, ce langage
fut considéré comme celui de l'Esprit, ainsi, les cartouches des cathédrales,
les blasons et certaines sculptures médiévales ne peuvent se décrypter sans une
maîtrise de cette Langue.
Encore appelée
Langue de Dieu, Langue des Anges (Dante), Langue Verte (Fulcanelli), Dive
Bouteille (Rabelais), Gay Savoir ou Gay Science, la Langue des Oiseaux fut
employée par les troubadours et utilisée par des auteurs comme François Villon,
Rabelais ou Cyrano de Bergerac pour masquer la dimension ésotérique de leurs
oeuvres.
Elle permet également d'appréhender de manière plus
subtile les contes de Charles Perrault ou d'entendre différemment les péripéties
de personnages tels Till l'Espiègle, Peter Pan ou Robin des Bois.
Les Procédés
Parmi les
procédés sur lesquels s'appuie la Langue des Oiseaux, citons entre autre
l'utilisation des homonymes, des acrostiches, des palindromes, des anagrammes,
des inversions, de l'euphonie, du lanternois, des rébus, de la contrepeterie,
du symbolisme et de l'étymologie.
La partie la plus secrète de la Langue des Oiseaux
comprend surtout, une lecture ésotérique et hiéroglyphique de chaque lettre de
l'alphabet ainsi qu'une correspondance énergétique précise, qui s'apprend, se
ressent et se comprend.
A l'image de l'oiseau quittant le sol, la pratique de
la langue des oiseaux élève l'esprit et permet de saisir les sens, et même
"l'essence" de toutes paroles. Nous aborderons d'abord les
mécanismes de ce langage et surtout la symbolique que transporte son nom
La langue des
oiseaux, considérée par certains comme une langue secrète tenant de la cryptographie,
qui se fonde sur trois niveaux :
- La correspondance sonore des mots énoncés avec d’autres non-dits permet un rapprochement sémantique qui constitue un codage volontaire, soit pour masquer une information, soit pour amplifier le sens du mot premier ;
- Les jeux de mots utilisés permettent un codage davantage subtil et ésotérique, les mots se reflètent ad libitum : verlan, anagrammes, fragments de mots, etc. ;
- La graphie enfin, fondée sur la symbolique mystique des lettres des mots énoncés, peut renvoyer à un codage iconique renforçant le sens des mots, comme dans les hiéroglyphes.
La Langue des Oiseaux est la technique de
cryptage et de décryptage, donc de compréhension "en profondeur", de
la langue française ; elle correspond à la Kabbale pour l'hébreu, à la Science
des lettres (ilmul-hurûf ) pour l'arabe classique et à la Hiéroglyphie
pour l'égyptien ancien.
Les premiers auteurs qui la mentionnèrent très
précisément sous ce vocable ( Grasset d'Orcet, puis les alchimistes Fulcanelli
et Canseliet, René Guénon, Emmanuel-Yves Monin ) la nomment également,
avec références, Langue des Dieux (Platon), des Anges (R.Guénon qui cite
le Coran XXVII.15), Langue sacrée, langue diplomatique, Cabale
euphonique, phonétique, solaire, hermétique, langue des Cabaliers, Chevaliers,
de Pégase, Gaie science, Gaye sçavoir, (Fulcanelli), le Lanternois
(Rabelais), la Langue farcie, la « Langue grecque réservée »
(Troubadour Peire Cardenal).
Utilisée en général surtout pour « extraire
l'esprit,(...) saisir la signification secrète » des ouvrages didactiques
et des « sciences ésotériques »
Tous les ouvrages traitant de la Langue des
Oiseaux donnent d'identiques techniques pour décrypter les
mots : par étymologie classique, à partir des racines entendues en
d'autres mots ; par décomposition en mots plus courts du français
lui-même ( amuser = âme user) ; par racines ou mots grecs ayant des similitudes
euphoniques ; ce, dit Fulcanelli, à cause de l'origine (grec archaïque
des Pélasges) de notre langue (Demeures philosophales .1); par
lecture, en concomitance, des sonorités de lettres exprimant un mot
(P = Paix, R = air ; etc.); par étude de la séquence sonore de toutes les
lettres d'un mot (Rite = hérité E), sans permutation des consonnes ; à l'aide,
également, de leur symbolisme (par la Hiéroglyphie); en permutant les
consonnes pour les rapprocher d'autres mots et en étudiant le sens des lettres
de la modification ; parfois, par lecture inversée, pour la signification
contraire ; ainsi, notaient les Troubadours, Roma est le contraire
d'Amor.
« Et Salomon fut l’héritier de David ; et il
dit : O hommes ! Nous avons été instruits du langage des oiseaux
[‘ullimna mantiqat-tayri] et comblés de toutes choses »
Le terme aç-çāffāt est considéré comme
désignant littéralement les oiseaux, mais comme s’appliquant symboliquement aux
anges (al-malā’ikah)
par proximité phonétique. La langue des oiseaux serait donc une expression pour
désigner la langue des anges. (Guénon cite notamment
l’étude sur le symbolisme de l’« oiseau de paradis » de M. L.
Charbonneau-Lassay fondée sur une sculpture où cet oiseau est figuré avec
seulement une tête et des ailes, forme sous laquelle sont souvent représentés
les anges).
Les comptines, comme les contes, ont une origine
ésotérique certaine. À l'origine, ils ne s'adressaient pas aux enfants mais aux
initiés ou aux apprentis. Nombre de références à l'alchimie
sont codées au sein des comptines qui sont des mises en histoire dramatique des
phases de la quête d'initiation. On peut ainsi voir la célèbre comptine
« Au clair de la lune / Mon ami Pierrot » comme un texte codant un
autre texte sous-jacent.
Le texte originel est :
Au clair de la lune
Mon ami Pierrot
Prête-moi ta plume
Pour écrire un mot
Ma chandelle est morte
Je n'ai plus de Feu
Ouvre-moi ta porte
Pour l'amour de Dieu
Mon ami Pierrot
Prête-moi ta plume
Pour écrire un mot
Ma chandelle est morte
Je n'ai plus de Feu
Ouvre-moi ta porte
Pour l'amour de Dieu
On peut voir alors un autre texte, lu selon la langue
des oiseaux :
Au clerc de la lune
Mon ami pie héraut
Prête mots à ta plume.
Pour écrire un mot :
Mâche chant d'ailes, et mots heurte.
Jeu n'est plus de feu,
Ouvre mots à ta porte.
Pour l'âme, hourde d'yeux.
Mon ami pie héraut
Prête mots à ta plume.
Pour écrire un mot :
Mâche chant d'ailes, et mots heurte.
Jeu n'est plus de feu,
Ouvre mots à ta porte.
Pour l'âme, hourde d'yeux.
Ce texte contient un message codé et ésotérique qui peut se décomposer comme ci-après :
« Au clerc de la lune » fait référence au
messager de l'ombre, le « clerc » étant habillé d'une soutane noire,
proche de la nuit. Les versions très anciennes de cette chanson indiquent le
mot « lume » et pas « lune », c'est-à-dire
« lumière » en français moderne. Le « clerc de la lume »
deviendrait alors « le gardien de la lumière », entendu comme
« lumière intérieure ». « Mon ami pie héraut » : le
clerc est le porteur du message qui est la « pie hérault » qui peut
s'entendre comme la source d'inspiration : l'oiseau qui annonce une
vérité. « Prête mots à ta plume » fait référence symboliquement aux
mots comme des sens volatiles, à interpréter dans un sens figuré, aérien comme
les oiseaux. « Mâche chant d'aile, et mots heurte» enjoint à briser la
structure des mots pour en faire ressortir le sens phonétique, but de la langue
des oiseaux. « Jeu n'est plus de feu » : il existe un sens caché
dessous, une autre lumière, « defeü » signifiant en ancien français
« misérable » (« je n'est plus misérable »).
« Ouvre mots à ta porte » appelle à accepter les mots comme ils sont.
Enfin, « Pour l'âme, hourde d'yeux » s'entend : si l'on veut
connaître l'initiation, il faut ouvrir les yeux, savoir regarder, ce qui
renvoie à la condition de spontanéité nécessaire au décodage de la langue des
oiseaux.
Chaque lettre a un sens et la manière dont elle
s’articule avec sa voisine donne une clef.
Par exemple, un mot important pour nous : le mot MORT.
L’interprétation en est la suivante :
La forme de la première lettre (M) évoque une
femme qui accouche, c’est la création, la mère. Nous pouvons aussi entendre « AIME
». Il y a ensuite, le (O) pour eau, le (R) pour l’air, et le (T)
pour la terre.
Nous pouvons constater qu’il manque un élément. C’est
le Feu. Ne disons-nous pas d’un défunt qu’il est feu et c’est sans doute
pourquoi ici il s’éteint. Ce qui nous permet de ne plus avoir peur de la mort
puisque le Feu continue son chemin ailleurs. Ce travail lettre par lettre peut
être utilisé à peu près pour tout, aussi bien pour des mots communs que des
prénoms, des marques ou des sigles.
En comprenant la combinaison de ces lettres, mots et
phrases, un certain nombre de clefs très intéressantes apparaissent.
De quoi aiguiser la curiosité de tous les cherchants
en quête de Vérité.
Thierry
Ronat
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