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Ce blog n’est pas rosicrucien, martiniste ou maçonnique, mais s'intéresse à ces trois courants initiatiques et traditionnels.

mercredi 14 janvier 2015

Billet d'humeur : Du droit de parler devenu un devoir de se taire ?

Un bon vieux "Billet d'humeur", comme dans l'temps,
 âmes sensibles et habitants de Bisounoursville s'abstenir !

Écrit il y a deux jours, la publication de cet article a volontairement été différée en raison des obsèques des victimes. 



Le syndrome de pléthore additionné au principe de Peter, conséquences inattendues de l'affaire Charlie, non pas celle du journal réduit à un simple éponyme mais de la production cinémascope qui s'est substituée à un solennel hommage aux dix-sept morts de cette catastrophe.

Je ne discuterais pas ici, des multiples "récupérations" constatées, ça indispose... 

Non, simplement vous confier que je ne suis pas étonné que 3 millions de français soient descendus dans la rue (et je m'en réjouis, dès l'instant où ils savent bien pourquoi). A l'inverse, je le suis – simple exemple parmi d'autres - par la grotesque déclaration d'une personnalité qui les a invité à s'abonner sans tarder à la revue... pour cristalliser en quelque sorte l'atteinte à la  liberté d'expression. 

La vraie, l'authentique liberté d'expression, c'est la possibilité d'afficher ceci ou cela sans être lapidé :



La liberté... d'expression !

Premier floutage (ou filioutage, ou foutage de g.) : en quoi cette liberté serait-elle menacée ? Assurément, elle l'aurait été si personne ne s'était manifesté (y compris sur facebook), si les journalistes avaient fait un blackout, si personne n'était descendu dans la rue, etc  Est-ce le cas ? N'est-ce-pas la démonstration du contraire ? A bien considérer (mais raisonnablement) ce qui s'est passé, notre pays est plutôt dans le top 10 mondial.

La rédaction de Charlie-Hebdo, ceux qui ont échappé à l'exécution (car c'est bien de cela dont il s'agit, et non d'un simple meurtre, ou encore assassinat) s'étonne elle-même qu'elle soit « érigée en symbole », qu'une union nationale se réalise sur ses martyrs qui de leur vivant, ont étés critiqués, insultés, stigmatisés, condamnés (par une grande majorité de français)  et qu'elle ne se reconnaît pas dans cette gigantesque parade.



Mais peut-être quelques naïfs pensent-t-ils avec sincérité, que l'unité nationale a été construite à cette occasion : c'est artificiel, hélas, et le restera, ils réaliseront d'eux-mêmes leur erreur ces prochains jours !

Maintenant, je précise avant de recevoir une raclée : Charlie-Hebdo est un journal, mais un journal comme les autres, celui qui a un droit, celui d'exister ! Au même titre que le Monde, la Croix, le Canard enchaîné, Pif-gadget etc. et je m'incline !

Second floutage par ceux-là même (mais pas tous) qui le condamnaient hier, que de trouver soudainement toutes les vertus à un journal qui se meurt faute d'audience et d'abonnés (enfin... ça va s'arranger, n'en doutez pas un seul instant, c'est la loi du commerce qui ne connait pas toujours celle de la morale)! L'hystérie de ces nouveaux croisés (rangés sous la bannière de la Sainte-Intolérance, mais oui!) atteint un tel paroxysme, qu'il devient impossible de dire ou d'écrire qu'on n’appréciait guère ou peu Charlie-Hedo, qu'à force de mettre de l'huile sur le feu par ses multiples provocations, ils prenaient d'énormes risques pour eux et pour ceux qui affichaient leur adhésion. C'est aussitôt transformé en « que penser de ces salauds qui osent affirmer qu’ils l'on bien mérité », ça c'est de l'excellent terrorisme intellectuel ! Du même genre qui agitait déjà un certain nombre de fêlés du bocal, dés que l'on prononçait les termes « arabe, juif, noir, colonialisme, catholique, Napoléon, patrie, drapeau et hymne national, etc. » devenus des gros-mots dans nombre d'émissions dites d'information, où de pseudos-intellectuels moralisent au ras des pâquerettes ! Là, illico-presto, vous êtes catalogué «d’extrême-droite» (et je n'en suis pas) si ce vocable a encore une signification à force, lui aussi, d'être détourné !

Votre serviteur (qui ne se pose pas comme référence), tout dernièrement, face aux incompréhensions provoquées, a du retirer (pour la première fois) plusieurs productions, l'une ici même, les autres sur 2 réseaux-sociaux. Il n'est pire sourd qu'un aveugle qui ne veut pas entendre ! Les uns estimaient que je dérapais en sortant de mon champ d'action privilégié (comme si en quelque sorte, j'avais un intellect limité), les autres me refusant tout simplement le droit d'exprimer une opinion contraire à la leur, m'invitant à aller voir ailleurs plutôt que sur LEUR mur ! A quoi bon alors de publier et si on ne supporte pas l'objection, il n'y a qu'interdire les commentaires, tout simplement. Ah évidement, c'est gênant, parce que cela s'appelle de l'intolérance, si tant est que de pouvoir donner un avis mixé ou contraire (ou même polémiste, ce qui n'aurait pas déplu à Cabu) soit un acte illicite, répréhensible et... punissable !

 Oui, Liberté, Liberté chérie, ceux-là qui hurlent en ton nom devraient humblement vérifier s'ils ont correctement lacé leurs chaussures.
 

Les archives de la série "Billets d'humeur", c'est : ICI

11 commentaires:

  1. Bravo, bien analysé, bien dit ! On va voir si tous ces braves gens vont afficher "Je suis Dieudonné", car cette fois, j'espère qu'il va passer par la case prison.

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  2. C'est encore à discuter ! On ne peut pas saucissonner le droit à l’expression , ce serait contradictoire avec nos idées. Mais je ne peu m’empêcher de penser aussi à cette personne qui très médiatiquement a voulu embrasser un crs, et qui demain peut très bien se faire matraquer par le même dans une autre manifestation ! Que viendra-t-il- nous dire ?

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  3. Enfin, une voix raisonnable et sans haine particulière, merci Jacques ! Une très grande majorité, avec bon coeur et émotion, s'est emballée. Il vaut mieux ça que prendre les armes, mais dans les deux cas, ça ne résoud absolument rien : aujourd'hui est comme avant-hier, une grande hypocrisie en plus.Je ne suis pas allée acheter ce numéro de Charly-hebdo, le peu que j'en ai vu sur internet me suffit, aucune leçon n'a été tirée, provocation, insulte, huile sur le feu...

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  4. Bernard-Henry Vermelenn14 janvier 2015 à 13:00

    Mais... je trouve que jacques Courtois a été modèré dans son propos, trop même car j'aurais probablement été plus loin encore ! Que dire de cette avalanche de dessins qui nous arrivent de partout, les uns talentueux et raisonnables, mais certains pitoyables et assassins ?
    Alors, à en écouter ou lire certains, demain on ne pourra plus condamner pour apologies de crime, de racisme, au simple nom de la liberté d'expression ?
    Je suis exaspéré par toutes ces récupérations, oui, j'insiste TOUTES CES RÉCUPÉRATIONS indignes? Y compris par les politiques tels Sarkozy, Vals et cie !

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  5. En prenant ce matin le journal, quelqu'un que je ne connais pas m'a dit comment va Charlie ! J'ai rétorqué qu'il fallait qu'il le lui demande ! Réponse des personnes qui m'entouraient : un silence qui en disait long.

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  6. C'EST LA RUÉE VERS L'OR : dès la première heure, rupture de stock mais le journal va être réédité millions de plus...

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  7. Patrick Harcourt14 janvier 2015 à 19:36

    Je cite ( source 20 minutes.) :

    "Charlie est bien vivant. Le journal satirique s’est non seulement arraché en kiosques ce mercredi, mais il a vu son nombre d’abonnements exploser une semaine après l’attentat qui a décimé sa rédaction. Selon Stratégies, le nombre d’abonnés à Charlie Hebdo dépasserait les 120.000, contre 10.000 seulement auparavant.

    Tiré dans un premier temps à trois millions d’exemplaires (contre 60.000 habituellement), le numéro 1.178 du journal, avec une caricature de Mahomet en une, sera finalement imprimé à cinq millions d’exemplaires pour satisfaire la demande. C’est un tirage record pour une publication française.

    Soutien et solidarité

    En grande difficulté financière, le titre a bénéficié d’un élan de solidarité et d’un soutien exceptionnel au lendemain de la fusillade meurtrière. Selon Les Echos, le distributeur de presse Presstalis n’a pris aucune commission sur la diffusion de ce numéro. Le quotidien économique précise aussi que 250.000 euros seraient prélevés du fonds Presse et pluralisme géré par les éditeurs de presse français, un fonds provenant de la défiscalisation de dons de particuliers. Le géant du Web, Google, a également débloqué 250.000 euros issus du fonds Innovation numérique de la presse pour aider le journal satirique.

    De son côté, la ministre de la Culture Fleur Pellerin a annoncé qu’elle comptait «débloquer en urgence» environ un million d’euros pour Charlie Hebdo, pour «assurer sa pérennité». L’association Presse et Pluralisme a lancé avec l’accord de l’hebdomadaire une campagne de collecte de dons auprès des particuliers qui souhaitent aider le titre. En cumulant ventes, abonnements, dons et aide publique, Charlie Hebdo pourrait recueillir plus d'une dizaine de millions d'euros après l'attentat".

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  8. Dites-moi, si comme je l'espère on met en taule l'abject Dieudonné M'Bala, va-t-il falloir, au nom de la liberté de parole, d'expression, afficher : JE SUIS DIEUDONNÉ ?

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  9. Bernard-Henry Vermelenn14 janvier 2015 à 19:54

    Je n'en reviens toujours pas ! Hier, sur le plateau du Grand journal, un membre rescapé de Charlie-Hebdo à textuellement dit ceci "on ne savait pas comment terminer la fin du mois, alors on a préféré éliminer la moitié du personnel"... et sous les applaudissements des autres participants (dont notre médecin-urgentiste-émotif-télégénique), il a ajouté : "un plan social en quelque sorte" Alors, on peut vraiment rire de tout ? Moi je répond , peut-être mais surement pas avec n'importe qui !

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  10. Il n'est pas certain qu'une nouvelle caricature de Mohamed soit la bienvenue ! C'est de la provoque; ni plus ni moins ... Ca sent encore mauvais dans les jours à venir !

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  11. Tiens donc ! Ce matin, jeudi 15, je remarque pour avoir bien écouté un petit nombre de chroniqueurs sur différentes radios, que tous nuancent sans vergogne tout ce qu'ils ont si virilement avancé le jours précédents ! De toute manière, ce n'était pour une grande majorité, des incantations plutôt que des argumentations

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