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Ce blog n’est pas rosicrucien, martiniste ou maçonnique, mais s'intéresse à ces trois courants initiatiques et traditionnels.

vendredi 26 septembre 2014

Série : Grandes figures du passé, Joseph Cerneau



Joseph Cerneau, 1763- ?



Personnalité peu connue et contestée, il a joué un rôle si important dans l’histoire et la propagation du Rite Ecossais Ancien et Accepté que fut adopté le terme de Cernauisme pour qualifier le mouvement de ses partisans. L’actualité littéraire récente (David Brown, Le Symbole perdu) à provoqué un retour sous la lumière de ce franc-maçon aux grandes qualités d’humanisme et de courage, que l’histoire officielle à systématiquement boudé ! A un niveau tel qu’en l’absence de biographie - à l'exception de celle d'Alain Bernheim, dont nous nous sommes logiquement inspiré -  nous avons du nous référer quasi-exclusivement à des citations internet*, y compris sur des forums. D’où nos légitimes réserves, dans l’espoir que des contributions seront adressées pour valider ou rectifier, et même épaissir ce dossier !

Qui est-il ?

Il nait en 1763, à Villeblevin, dans l’Yonne, dans une famille sinon aisée du moins bien établie puisque son père Etienne était Directeur de l’Ecole Primaire, ce qui le plaçait haut dans la hiérarchie des notables locaux. L’on connaît le nom de sa mère, Félicité née Gâteau, mais l’on ignore tout de sa jeunesse. Cette même année 1763, Etienne Morin qui avait collaboré aux Constitutions de Bordeaux quelques mois plus tôt, débarquait à Saint-Domingue, chargé d’exporter les hauts-grades. Leurs destins maçonniques se croiseront sans pour autant jamais se rencontrer, puisque Joseph Cerneau avait 8 ans lorsque le promoteur de l’Ordre du Royal Secret rejoignit l’Orient Éternel.


National héritage muséum

1801 : Il est nommé Garde des Sceaux et Archiviste de la Loge La Réunion des Cœurs Franco-américains, de la Grande-Loge de Pennsylvanie, à Port-au-Prince.

1802 : A la fondation de la Grande Loge Provinciale pour Saint-Domingue, il occupe les fonctions de Second Grand-Surveillant.

1804 : Il fonde à Cuba la Loge Le Temple des Vertus Théologales N° 103 (Grande Loge de Pennsylvanie) à La Havanne et en devient le premier Vénérable.

1806 : 15 Juillet, Patente de Député Grand-Inspecteur par Antoinre-Mathieu Dupotet.
- Au mois de novembre, il est expulsé de Cuba, suite à des dénonciations calomnieuses de « frères indignes et jaloux » semble-t-il. Il se réfugie à New-York.

1807 : Avec son ami John-W. Mulligan (1768-1862) il crée des Ateliers et un Grand-Consistoire.

1808 : Création du Grand-Conseil de la Très Sainte-Trinité le 28 octobre.

1809 : Grand-Commandeur du Souverain-Grand-Conseil-des-Princes-du Royal-Secret, il y est nommé Grand-Inspecteur-Général.

1810 : Membre de la Washington-Lodge N° 21, de New-York.

1811 : Il nomme son ancien Vénérable (1801) Germain Hacquet comme son représentant-délégué auprès du Suprême-Conseil de France.

1812 : Création d’un Suprême-Conseil à New-York.

1813 : Un sécessionniste, Emmanuel de la Motta, qui a fondé son propre Suprême-Conseil entend l’expulser de la Franc-maçonnerie… Sans fondement et sans application possible, Joseph Cerneau poursuit sa mission, continue de créer des Ateliers tant aux Etats-Unis qu’au Brésil.

1816 : Il étend la mission confiée en 1811 à Germain Hacquet, au Suprême-Conseil-du-Grand-Orient de France.

1821 : Deux Suprêmes-Conseils antagonistes, Charleston et New-York se disputent le pouvoir, Joseph Cerneau ayant refusé de partager le territoire des Etats-Unis en deux. A cela il faut ajouter le Suprême-Conseil fondé par La Motta ! De cet état de fait, devait naitre une confusion nuisible aux trois parties, mais source de toutes les contestations, validations et diffamations à l’encontre de Joseph Cerneau. La mauvaise foi en rajoute, puisque des événements datant de 1853, de 1881, sont amalgamés sans vergogne.

1827 : Retour en France.

1832 à 1834 : Divers traités signés à Paris, entre son Suprême-Conseil Uni pour l’Hémisphère Occidental et les Suprêmes-Conseils de France, du Brésil.

1846 : Dernière traçabilité du parcours maçonnique de Joseph Cerneau, une visite le 28 juin à la Loge des Cœurs-Unis à l’Orient de Melun.

• Trois dates de décès relevées, toutes fausses puisqu’antérieures au visa ci-dessus mentionné en 1846 :
- 1827 : Confusion avec le retour en France
- 1840, 1845…

Le rite de Cerneau (en fait, une évolution de celui mis en place par Etienne Morin) devait être transmis par patente régulière du Suprême-Conseil des Rites-Confédérés des Etats-Unis, le 30 septembre 1919, à Jean Bricaud, puis par succession directe à Constant Chevillon, Robert Ambelain, Gérard Kloppel, et par ce dernier à Joseph Castelli le 11 aout 2008 (ceci sans résoudre le problème posé par d’autres revendications dues aux nombreuses scissions).

Le rite est toujours présent en France, pratiqué par des loges de Memphis-Misraïm, des Loges libres (voir ICI ) et surement d’autres encore… (consulter l'ajout du 26.09.2014 ci-dessous)

Pour plus de détails sur l’histoire du Rite de Cerneau et de son évolution, se reporter à mon article du 8 janvier 2010 : La vérité sur Joseph Cerneau !

Citation de Robert Ambelain :

« Successeur du Grand-maître Charles Detré, le Grand-maître Jean Bricaud décida d’adopter pour les loges de Memphis-Misraïm les rituels du Rite Écossais Ancien et Accepté. Celui-ci ne délivrant pas de patente, il s’adressa au Suprême Conseil des Rites confédérés des Etats-Unis et celui-ci lui adresse une patente en date du 30 septembre 1920 [erreur, lire 1919]. En cette patente, il conférait au Grand-Maître Bricaud, pouvoirs de constituer des loges, chapitres, etc. pour le Rite de Cerneau (équivalent au Rite R.E.A.A.) et au rite de Misraïm (non celui de Memphis que le Grand-Maître Bricaud possédait déjà par succession ».

26.09.2014 :

Depuis la parution première de cet article (juin 2010), Alain Bernheim à publié une très importante étude dans le 10° volume de la revue Herodom, après la redécouverte d'un manuscrit,  nouveau morceau d'architecture du Grand Consistoire Cerneau.
Jean-Laurent Turbet nous en a donné une information si complète qu'il serait peu correct de s'en inspirer pour redonder à mon avantage; je vous laisse donc en prendre connaissance ICI

Avec les plus grandes réserves, la seule référence étant une page facebook, signalons :
La Grande Loge Universelle Mixte du Rite de Cerneau (GLUMRC, 9, allée des Archieres, 78340 Les Clayes-sous-Bois) aurait réveillé le rite de Cerneau (REAA version américaine) que le Suprême Grand Conseil d’Orient et d’Occident (Paris) détenait par filiation de Robert Ambelain/André Fages dans l’héritage des Rites Confédérés, statuts déposés à la préfecture des Yvelines le 08 juin 2010.

On peut légitimement s'interroger puisque l'actuel détenteur de la patente du rite de Cerneau (Bricaud, Chevillon, Ambelain,Kloppel, Castelli) ne semble pas être concerné, d'autant que la Grande Loge Initiatique Mixte d'Orient (GLIMO) est toujours régulièrement inscrite au J.O.



Illustration :
Portrait, transmis par un correspondant du Massachussetts en 2009. Depuis, il est apparu sur le site internet scottishrite.org, ce qui valide celui que je propose, sans toutefois en garantir l’authenticité !
Bibliographie :
- BERNHEIM, Alain  (Etude largement répandue (pillée) sur internet) ‘An Introduction to Joseph Cerneau’s and his Biographers’. Heredom 6 (Washington D. C.): 21-34.
- Du même, entrée CERNEAU dans l'Encyclopédie de la franc-maçonnerie (voir-ci-dessous).
- Du même,  Le rite en 33 grades. De Frederick Dalcho à Charles Riandey d’Alain Bernheim (Dervy, Bibliothèque de la Franc-Maçonnerie, 695 pp., 2011)
- CASTELLI , Joseph, La Vérité sur l’Ordre et le Désordre du Rite Ancien et Primitif de Memphis-MisraIm, Montélimar, Éditions Maçonniques, 2004/2006, 330 p.
- SAUNIER, Eric, Encyclopédie de la franc-maçonnerie, Paris, Le Livre de Poche, 2000, 982 p.











7 commentaires:

  1. Moi, je veux bien me laisser piller mes articles (grin) mais vous auriez pu, peut-être, mentionner votre source qui est: ‘An Introduction to Joseph Cerneau’s and his Biographers’. Heredom 6 (Washington D. C.): 21-34. Ou bien mon entrée CERNEAU dans l'Encyclopédie de la franc-maçonnerie.
    Amicalement,
    Alain Bernheim
    alainbernheim@gmail.com

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  2. Je vous remercie, Alain, d'avoir adressé votre commentaire. Il n'y a aucune raison que vous laissiez piller vos articles, Réflexions sur trois points est d'ailleurs reconnu pour mener cette lutte.
    Je vais reformuler, car j'ai bien fait référence à votre travail mais sans doute pas assez explicitement.
    Effectivement, sur divers sites, la plupart des extraits de vos articles sont siglés A.B (quand ils le sont) Pour ma part, vous ayant identifié, je vous ai cité. Et c’est tant mieux que vous m’apportiez en plus, le titre exact et complet.
    Quand à l’encyclopédie, je suis dans l’attente d’une livraison d’un nouvel exemplaire, ayant prêté le mien (et non rendu) j’ignorais donc la précision apportée.
    Mon article a été corrigé en conséquence.
    A bientôt..
    Bien amicalement,
    Jacques Courtois

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  3. Enfin un hommage à ce mal aimé ! Mais de qui ? A son époque de ses adversaires nés eux-même d'une scission, on peut comprendre, mais aujourd'hui ? D'une fraction de soit-disants puritstes, toujours à l'affût pour laver plus blanc que blan. Or, si l'on se penchait un peu plus sur le Congrès de Charleston, on serait bien étonnés... Voilà un beau sujet que vous devriez nous présenter !
    Henri M.

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  4. Je vous remercie, Henri, d'avoir adressé votre commentaire.
    Votre suggestion est intéressante, je vais y travailler !
    A bientôt !

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  5. Le rite de Cerneau est bien vivant, en témoigne la liste des Loges Libres (voir le site de la F.L.L.S.)

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  6. Je vous remercie Serge, d'avoir adressé votre commentaire. Le site de la F.L.L.S. est accessible à partir de ce blog (voir liste dans la colonne de droite).

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  7. Il y a du nouveau pour ceux que le sujet intéresse et qui lisent l'anglais:

    2010
    JOSEPH CERNEAU, HIS MASONIC BODIES, AND HIS GRAND CONSISTORY’S MINUTE BOOK – PART I. Heredom 18 : 25-84

    2012
    ‘Joseph Cerneau, Part 2 — The Charleston Grand Council of P.R.S. & the Supreme Council of the U.S.A.’ Heredom 20 (2012), 11-178.

    2013
    ‘Emanuel De La Motta in New York, 1813-1815 : A Retrograde Chess Problem’. Heredom 21 (2013), 9-85.

    2014
    ‘A Response to Jeffrey Coteau’s Rejoinder’ [AB & Arturo de Hoyos]. Heredom 22, 79-94.


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