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Ce blog n’est pas rosicrucien, martiniste ou maçonnique, mais s'intéresse à ces trois courants initiatiques et traditionnels.

mercredi 13 février 2013

J'ai (je n'ai pas) lu pour vous : Architecture et tradition académique au siècle des Lumières



Pourquoi je n'ai "pas pu lire" pour vous ?

- Parce que j'ai renoncé à l'apport financier des "pubs polluantes" (c'est un choix personnel) sur le blog et qu'en conséquence :
- Je finance seul l'achat des ouvrages pour lesquels j'éprouve de l’intérêt (pour vous le faire partager, ce qui ne me dispense pas, en plus, de me "planter" parfois) et que je ne "réclame pas" un envoi de presse. Vous comprendrez donc aisément qu'il m'est difficile d'acheter tout ce qui se présente...

Mais, mais, mais ! Tout le bien que m'ont fait part certains d'entre-vous pour cet ouvrage me font déroger à ma sacro-sainte règle du "lu avant d'en parler et si seulement ça me plait", je n'hésites pas :

Un copié-collé tel que Jiri les détestes... mais bon, nous n'avons pas la même notoriété, et je gage que les étagères de sa bibliothèque doivent plier sous le poids des envois de presse... Mieux donc, vaut ça que rien du tout :

Dans le système des beaux-arts, l’architecture, en tant qu’art utile, a toujours occupé une place singulière. Issue des arts du dessin, elle occupait cependant un rang égal à la peinture et à la sculpture dans les premières académies fondées par les humanistes de la Renaissance. Ces institutions connurent leur âge d’or au siècle des Lumières dans le domaine des sciences, des lettres et des arts. Les académies artistiques d’Europe se définissaient comme des cercles professionnels, des organes de consultation pour le pouvoir politique et des écoles visant à transmettre un certain nombre de principes esthétiques. Elles jouèrent un rôle crucial pour la structuration de la profession architecturale, l’établissement de normes théoriques et la diffusion de la pratique de l’expertise dans l’Europe classique. Cet ouvrage examine pour la première fois la manière dont ce modèle propre au monde occidental, si décrié à la fin du XIXe siècle, a donné naissance dans la seconde moitié du XVIIIe siècle à la profession moderne d’architecte et à une façon de concevoir l’art de bâtir qui est encore la nôtre.



Sommaire :Architecture et tradition académique – Basile Baudez

Préface de Jean-Michel Leniaud



L’architecture dans l’académie

! Des institutions politiques

! L’architecture, un art libéral ?
! Des institutions d’état ?

L’architecte académicien
! Un monde fortement hiérarchisé
! L’entrée dans la compagnie
! L’architecte du roi

Une architecture académique ?
! Transmettre le savoir
! Définir des programmes
! Peut-on parler d’architecture académique ?

Présentation  de l’ouvrage :Issu d’une thèse de doctorat soutenue à l’EPHE sous la direction de Jean-Michel Leniaud, ce ouvrage, intitulé Architecture et tradition académique au siècle des Lumières constitue la première synthèse  jamais publiée traitant des rapports entre l’architecture, les architectes et l’institution académique au XVIIIe siècle en Europe. Adoptant une méthode comparatiste, ce livre permet d’interroger la pertinence d’un modèle élaboré dans l’Italie humaniste et transformé au XVIIe siècle pour servir la politique culturelle de Louis XIV. Le succès considérable de cette forme institutionnelle dans l’Europe des Lumières s’explique en grande partie par sa souplesse, à l’opposé de son évolution au XIXe siècle et sa capacité à organiser de manière efficace les rapports entre certains artistes, le pouvoir et le public. Etudier l’histoire de l’architecture sous l’angle de la tradition académique, c’est mettre au jour la naissance de la profession architecturale telle qu’on la connait aujourd’hui. L’appartenance à une académie sanctionnée par le pouvoir politique permet en effet de définir les critères au nom desquels l’exercice de la profession était possible, d’une part, et la relation du milieu de l’architecture au pouvoir, d’autre part, la soif de reconnaissance et de protection à la fois.
Oserait-on affirmer que les ruptures comptent davantage que les continuités ? Que les rémanences d’Ancien Régime l’emportent sur les nouveautés révolutionnaires ? C’est évidemment affaire de goût (d’idéologie ?), mais aussi d’informations sur le sujet. L’histoire comparatiste élaborée ici permet de comprendre à quel point l’Académie royale d’architecture est dépendante plus que les deux autres, romaine et madrilène, de l’autorité supérieure et combien elle aspire à participer aux décisions qui relèvent des pouvoir publics, comme si elle voyait dans l’Etat le seul lieu de son accomplissement. Mais il est encore autre chose : on ressort de la lecture de l’ouvrage avec l’impression qu’à la fin de l’Ancien Régime, tout a été dit et pensé en matière d’architecture publique et que les premières décennies du XIXe siècle n’auront guère à ajouter là-dessus : la typologie des programmes s’est installée – il ne restera qu’à l’adapter au goût du jour ; les types de solutions formelles (grille, croix de saint André, croix grecque etc.), ont été perfectionnés ; la conception des caractères a pris forme plastique : régularité des plans et des volumes, esthétique du mur plein, recherche du sublime dans les proportions… De concours en concours, comme dans autant de laboratoires, la réflexion architecturale se transforme en science, celle du projet. Les programmes qu’on y propose s’apparentent à l’énoncé de problèmes de mathématiques qui subordonnent la solution à la prise en compte de paramètres variables d’un sujet à l’autre. La professionnalisation de l’architecte, objectif que poursuit l’Académie, passe par cette science de la composition.
Mais elle passe aussi par l’affirmation et la mise en œuvre d’un autre projet, plus considérable encore : concevoir l’architecture, au même titre que les humanités littéraires et scientifiques, comme un lieu de rencontre, le carrefour où l’art, ou plus exactement les arts plastiques, se subordonnent à l’architecture, comme le creuset où la science autant que la technique, qu’il s’agisse de l’archéologie, des mathématiques, de la chimie ou de la métallurgie ou de tout autre savoir, se combinent au service de l’art de construire. Le projet académique, lieu de synthèse du savoir et de l’intelligence, trouve ainsi sa finalité dans la définition de l’architecture publique et l’amélioration de la félicité publique.
Ce triple projet de l’Académie d’Ancien Régime, élévation de la déontologie professionnelle, science du projet et synthèse des arts et du savoir, était clairement affirmé, voire sur le point d’être conduit à son terme à la veille de la Révolution. Il restait à la classe des beaux-arts et au conseil des bâtiments civils à les reprendre à leur compte. Les institutions nouvelles se coulèrent sans état d’âme dans la voie laissée par leur prédécesseur.

En considération de ma remarque préliminaire, soyons logique, pas de pub sur le lieu d'achat comme je le fais habituellement. Vous le voulez, il faut le mériter : cherchez ! 

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