Source illustration : Jardin-Soleil
L’homme du torrent, au premier terme d’un travail sur soi, est destiné à devenir un Homme de Désir. Il faut pour y parvenir, éveiller et réveiller sa conscience, patiemment remettre à plat les traits objectifs de son caractère extérieur pour en dégager les traits subtils du caractère intérieur.
Schwaller de Lubicz l’a dit : « il faut fouiller les bases profondément, s’efforce d’élaguer les arguments futiles pour dégager les racines essentielles ».
Dur labeur pour le jeune initié, qui, du fond de sa caverne, à constamment l’illusion de considérer ce qu’il aperçoit à l’extérieur comme la Grande Lumière , alors qu’il s’en aveugle déjà avec ses pâles reflets.
La tentation est forte alors de se contenter de savoir et de négliger le vécu, la pratique. Rien n’est définitivement acquis, tout reste un dépôt sacré dans notre cœur, bien fragile, et seule la méditation, la prière, cimentent les multiples enseignements reçus en un liant solide, à l’abri des attaques extérieures.
Lorsque Louis-Claude de Saint-Martin affirme que « l’infortune accablante de l’homme n’est pas qu’il soit dans l’ignorance de l’existence de la vérité, mais qu’il interprète mal sa nature », notre vénérable Maître nous adresse là un précieux signal : car il faut apprendre à écouter pour savoir entendre et enfin, savoir explorer son intériorité. La Vérité – si tant est qu’elle soit cachée… - y est toute entière révélée. Mais l’homme du XXI° siècle ne sait plus écouter les maitres du passé, ne sait plus lire en lui-même et ainsi risque fort d’errer encore longtemps dans la forêt des erreurs.
Mais il n’est pas seul sur le sentier ! Certes, il doit travailler personnellement à sa propre réintégration mais ce faisant, il ne fait que suivre la trace de milliers de chercheurs avant lui, sachant qu’il devra, demain, en entraîner à son tour bien davantage.
Car le philosophe de l’Unité, entre la voie des excès et celle des passions, doit en suivre une troisième qui se situe juste au milieu des deux autres.
Après avoir appris à maitriser sa propre nature, il va lui falloir réaliser sa propre dimension comme simple unité spirituelle, destinée à se fondre dans le corps de l’Humanité, c'est-à-dire dans l’Unité !
Jacques Courtois
Jacques Courtois
Cher Jacques, si tu permets, j'avouerai que l'expression "voie cardiaque" me hérisse par son caractère médical : déformation professionnelle de son inventeur ! Alors que "voie du coeur" dit tellement plus ! Tout vient du coeur et retourne au coeur, c'est le Christ lui-même qui l'enseigne. Et la tradition (orthodoxe...) n'est pas en reste : la prière du coeur est probablement le sommet (ou la profondeur suprême, c'est la même chose) de la prière. Car c'est dans le coeur que Dieu réside - ou pas, car on peut l'en chasser...
RépondreSupprimerC'est dire combien j'adhère à tes propos.
Fraternellement
j'adhère totalement, mais cette petite planche du degré associé date déjà de... 25 ans ! Je n'ai pas songé un instant à y remédier.
RépondreSupprimer