Lorsque l’on s’engage dans la vallée de l’Agly et au sortir de Cases-de-Pène, notre attention est d’abord attirée par une vilaine usine, entaillée à la base de la montagne. Mais si notre regard s’élève à la verticale de cette désastreuse verrue dans un paysage très méridional, enchâssé sur un pic, nous apparaît l’ermitage de Nostra Senyora de Pena.
L’ermitage Notre-Dame sur le penya
Crédit photo : Tpcf
Pour une fois, ce n’est pas pour se substituer à un autel païen qu’a été élevée la chapelle, mais, autre légende récurrente, pour honorer la découverte d’une Vierge noire par un bouvier, à l’intérieur d’une petite grotte où un bœuf ne cessait de beugler. Un premier oratoire va être édifié, puis agrandi avec le réemploi d’un rempart qui protégeait une tour de guet à proximité. Pour d’autres érudits locaux, c’était la chapelle du château seigneurial du comte de Besalu. Ne faisant pas œuvre d’historien dans mes Lettres du lundi, tout en désirant être au plus près de la vérité, je n’entrerai pas dans cette querelle. A mon humble avis, les deux versions sont complémentaires et tout à fait compatibles. Pour un historique rigoureux, il conviendra de se reporter aux différentes études établies et que je cite en fin d'article.
Corps principal du bâtiment
Crédit photo : Jacques Courtois
Crédit photo : Jacques Courtois
Crédit-photo : Stagello
Seule la chapelle est accessible (et ouverte tous les jours), le corps du logis demeurant hélas privé. Curieusement, il m’est difficile d’affirmer si un sage a repris possession des lieux : un petit panneau, à l’intérieur de la chapelle, avec un bouton de sonnerie, invite à n’en user qu’en cas majeur pour ne pas troubler la méditation de l’ermite…
Une photo aérienne prise sur Google permet de constater que nous avons affaire à une structure imposante, plus proche d’un prieuré que d’un ermitage, avec un petit cloitre et un grand nombre de dépendances.
Source illustration : Google earth
Stupéfiant « par les temps qui courent », une seconde statue de la « vierge à l’enfant » à été découverte à la fin du siècle dernier (XX° !) dans un réduit de l’ermitage avec d’autres objets oubliés de tous… C’est celle-là que nous pouvons admirer, l’autre ayant été cachée sous la révolution et confiée à l’église de Baixas où elle demeure depuis. Ceci est d’autant plus extraordinaire qu’une restauration pour ne pas dire une refonte totale avait été faite en 1843 par la famille Ferre-Maurell !
Bibliographie :
- VERGES, Georges, Nostra Senyora de Pena, monographie d’une vingtaine de pages, éditée chez J. Rocca à Prades, année inconnue.
- BEDRIGAN & FONTAINE, Les Casasses, tapuscrit d’une dizaine de pages, photoco-pié et disponible contre un don à l’entrée de la chapelle.
- CABANAS, Josiane, article « Notre-Dame-de-Pène » dans Terre Catalanes », numéro 49, pages 58 et 59.
Passionnant !
RépondreSupprimerPourriez-vous situer ce lieu par rapport à Perpignan, par exemple ?