r

r
Ce blog n’est pas rosicrucien, martiniste ou maçonnique, mais s'intéresse à ces trois courants initiatiques et traditionnels.

jeudi 19 février 2015

J'ai relu pur vous : Martinès de Pasqually, de Michelle Nahon.







Il aura fallu attendre 70 ans pour qu'enfin, paraisse une nouvelle biographie de Martinès de Pasqually, beaucoup moins pour que je m'en régale : j'avais en cours la lecture d'un ouvrage volumineux sur la reine Marie-Antoinette quand le facteur me l'a apporté. Je dois à mon amie Michelle Nahon, présidente de la Société Martinès de Pasqually d'avoir passé une nuit blanche. 260 pages plus tard, j'annonce : méfiez-vous, l'accroche est redoutable, essai biographique, écrit à la manière d'un roman historique. 

Mais attention, ne vous méprenez pas, écrit aussi à la façon de Michelle Nahon :
- Rigueur quasi obsessionnelle (les notes et sources résistent à toute épreuve).
- Plan simple mais efficace, assorti comme il se devrait pour tout essai dans le genre, d'une bibliographie, d'une chronologie et d'un index.
- Style élégant, sobre, du bon et joli français loin des rodomontades et "ampoulitudes" qui prévalent chez certains auteurs en mal d'imitation de Robert Amadou, à la différence près que chez ce dernier (comme chez Michelle Nahon) il y a dix idées (ou informations) par page, alors que d'autres en expriment une toutes les dix pages (méthode efficace pour produire un gros bouquin) !

Des révélations, oui, il y en a en nombre, car malgré sa haute tenue, la Revue de la Société Martinès de Pasqually reste confidentielle. Or, ce sont trente années de recherches et  vingt autres de publications réservées aux spécialistes qui constituent la charpente de l'ouvrage. Papus (avec des réserves) et en dernier Gérard Van Rinjberk (sérieusement, jusqu'à ce que l'actualité des découvertes le défraîchisse logiquement) c'est du... siècle dernier et j'affirme que cette biographie fera date ! 

Jean-Claude Drouin dans sa préface délicate, Roger Dachez dans une post-face pertinente, ne s'y trompent pas, le premier saluant la performance de l'auteure, le second auréolant déjà ce Martinès de Pasqually du label incontournable. Depuis, Serge Caillet l'a élevé au rang de référence, voilà qui augure d'une belle carrière !

J'insisterai pour ma part, sur l’intérêt inestimable pour les chercheurs, du chapitre Chronologie. Outre qu’il se présente, à l’évidence, comme une première, il témoigne de l'acharnement, de la passion et du professionnalisme d'une équipe de chercheurs intègres et désintéressés. Signalons en particulier Maurice Friot, Johel Coutura, Jean-Claude Drouin, Christian Marcenne et bien d'autres surement qui resteront dans l'anonymat.

Saluons l'éditeur, Pascal Galodé, qui nous présente un volume parfait, remarquablement composé et imprimé, une couverture de belle facture. 

Dithyrambique, clientéliste cette critique pensez-vous ? Eh bien non, ce n'est pas du tout le genre de la maison, mes lecteurs habituels le savent bien.

Un reproche alors, pour le principe (moi qui en ai horreur): pas d'images ! Eh bien là-aussi, bravo! Plutôt que d'illustrer pour illustrer avec deux faux portraits de Martinès de Pasqually, mieux vaut ne rien mettre !

Bonne lecture !


Avertissement : Aux amis fort nombreux qui privilégieront une analyse plus professionnelle sur le livre de Michelle Nahon, du point de vue d'un historien autorisé, je vous invite à consulter les sites de  :

  • Serge Caillet,  sur Bloc-notes d'un historien de l’occultisme, c'est ICI.
  • Dominique Clairembault, sur Le site Le Philosophe Inconnu, ICI. 
  • Société Martinès de Pasqually, c'est : ICI


NAHON, Michelle, MARTINÈS DE PASQUALLY, Un énigmatique Franc-Maçon théurge du XVIIIé siècle, fondateur de l'Ordre des Élus Coëns, Saint-Malo, Éditions Pascal Galodé, 2011, 261 pages, 21€90.

Éditions Pascal Galodé : ICI
Société Martinès de Pasqually : ICI

22 commentaires:

  1. Merci Serge, d'avoir adressé ton commentaire. oui, la question reste en suspens. Pour ma part, je considère - toute proportion gardée - comme un Spencer Lewis de son temps : construire d'abord ! Le mythe fondateur, la légende...Nous sommes en 2011 et c'est quoi exactement l'essentiel ? L'héritage !

    RépondreSupprimer
  2. Michelle Nahon, je connais bien, une femme (si on a encore le droit pour l'instant de distinguer sans se faire traiter de xxx) honnête et "tranquille" ! A lire avec confiance, nous lui sommes redevable d'un "évènement", le mot est bien choisi !

    RépondreSupprimer
  3. Je vous remercie d'avoir adressé votre commentaire. Effectivement, cette auteure est à l'abri de tout soupçon ! A bientôt.

    RépondreSupprimer
  4. Je connais bien Michelle, nous étions (un peu plus) jeunes et j'avais déjà remarqué son enthousiasme,de même que je n'ai pas admis l'ostracisme qui lui a valu son exclusion de l'AMORC, qui n'a rien compris aux véritables buts et ambitions de la SMDP ! Certes, il n'y a aucun esprit revanchard à avoir, mais quand même, quel parcours ! Merci pour cet admirable contribution à la connaissance du martinézisme-martinisme ! Bisous à toi Michelle !

    RépondreSupprimer
  5. Je vous remercie, Sâr Gloria, d'avoir adressé votre noble commentaire. Ce message, soyez en convaincue, sera lu par Michelle Nahon.

    RépondreSupprimer
  6. Henri, Rosicrucien25 octobre 2011 à 20:25

    A l'instant je découvre la critique et je prends connaissance des commentaires. J'ajoute à mon profil de rosicrucien, ma "qualité" de martiniste et afin que nul ne l'ignore, j'en suis fier, mon appartenance à l'OMT !
    Je n'ai pas encore lu ce livre, mais ici tout m'invite à me le procurer au plus vite. Chez les membres de base, on ne connait le nom de M. de Pasqually que parce qu'il est l’auteur du Traité sur la réintégration des êtres. Merci donc de me permettre d'élargir !

    RépondreSupprimer
  7. Je vous remercie, Henri, d'avoir adressé votre commentaire. Je ne connais pas de "membre de base" dans le martinisme, seulement des hommes de coeur qui se fendent le coeur à découvrir et progresser, pour essayer de parvenir à...
    Connaître le Traité par Martinès de Pasqually, c'est vous avez raison, mieux que connaitre Pasqually par le Traité : c'est la raison d'être de cet ouvrage ! On ne peut absolument pas appréhender l'oeuvre du Philosophe Inconnu sans contourner son premier maître. A bientôt !

    RépondreSupprimer
  8. J'ai lu mois aussi, hier, ce livre remarquable : pas de grande analyse du Traité, certes, mais beaucoup d'éclairage sur des aspects peu abordés précédemment : recherche état civil, famille, doutes sur légitimité (et même autorité de la "pseudo-patente") etc... Souhaitons que tous ces chercheurs parviennent à mettre à jour lieu et date de naissance. Bravo à Madame Nahon.

    RépondreSupprimer
  9. Je vous remercie d'avoir adressé votre commentaire. Effectivement, bien des pistes sont tracées, des nébuleuses clarifiées.

    RépondreSupprimer
  10. Je l'ai reçu (mais pas encore terminé) mais les 100 premières pages lues et annotées, c'est du lourd ! On a vraiment lu tellement de bêtises sur le sujet, de certitudes sur certains sites qui affirment par exemple une date de naissance alors que ces chercheurs de haut-niveau avouent avec franchise que tout ou presque reste encore à découvrir ! Passionnant !

    RépondreSupprimer
  11. Je vous remercie, Cèdre du Liban, d'avoir adressé votre commentaire. Effectivement, il s'est écrit nombre de sottises, y compris sur la découverte de la tombe de Martinès à Saint-Domingue, alors qu'il n'est pas formellement établi qu'il a été enterré à Port-aux-Princes ! Les légendes, comme les répétition sans vérifications, sont tenaces et l'une des qualité de ce livre est justement de leur tordre le cou ! A bientôt.

    RépondreSupprimer
  12. Henri, Rosicrucien26 octobre 2011 à 10:39

    Une question : Lyoron, Lioron ou Livron ?

    RépondreSupprimer
  13. Les trois ! Et même bien davantage. L'époque voulait cela, mais Martinès de Pasqually en a largement abusé, avec de multiples combinaisons. Cet aspect est abordé dans le livre de Michelle Nahon.

    RépondreSupprimer
  14. Heureux de découvrir ce blog que je ne connaissez pas. Accepteriez-vous ce "petit coup de pub", il ne pourrait qu’intéresser à mon sens vos lecteurs, étant donné la dimension de la F.:M.: bordelaise au XVIII° ?
    "Si la ville de Lyon se considère comme la capitale française de la franc maçonnerie, Bordeaux se considère comme la ville où est née la franc maçonnerie française. Le match entre les deux cités mérite d'être joué tant les influences philosophiques, culturelles esthétiques, littéraires, humaines sont diverses, et tant au XVIII° siècle, la compétition a été chaude entre le premier port d'Europe et la capitale de l'espace maçonnique européen. Elle oppose la présence visible de la Franc-Maçonnerie à Lyon (expositions, bibliothèque) à la discrétion bordelaise et s'interroge: Comment les choses se passaient-elles au XVIII° siècle ? Exista-t-il es contacts plus fréquents qu'aujourd'hui ? Quelles personnalités y furent mêlées?"

    Florence Mothe livrera le dimanche 30 octobre à 17 h au Château de Mongenan (Portets) le fruit de ses recherches en la matière.

    Renseignements: +33 (0)5 56 67 18 11 . Entrée 6 euros, 5 euros pour les groupes de + de 10 personnes. Gratuit pour les enfants jusqu'à 12 ans. Visite du Musée, du Château, du Temple Maçonnique, dégustation des vins du domaine.

    RépondreSupprimer
  15. Avec un vif plaisir ! Dommage que je ne l'ai pas appris plus tot, j'aurai mis cette information le mois dernier dans le Bulletin d'écho. Bonne conférence et à bientôt !

    RépondreSupprimer
  16. Si Pascually avait été un charlatan, ne croyez-vous pas qu'il se serait enrichi ? A consulter diverses critiques dont la vôtre, il semblerait que ce livre fort justement fait la part des choses, qu'il ne brocarde pas et s'appuie sur des documents solides, indiscutables, même s'il reste encore une grande part d'ombre.

    RépondreSupprimer
  17. Je vous remercie d'avoir adressé votre commentaire. L'auteure n e manquera pas de prendre connaissance de vos lignes très aimables. A bientôt !

    RépondreSupprimer
  18. Quand je suis entrée dans l'Ordre Martiniste Traditionnel, on m'a dit très sagement à l'époque : "Pour comprendre la pensée Saint-Martin, il faut d'abord étudier celle de Martines de Pasqually. C'est simple, tu lis trois fois le Traité sur la réintégration des êtres..." (hop-la, comme on dit chez nous en Alsace!) Et je n'ai jamais rien appris d'autre sur lui... Bon d'accord, c'est déjà assez vieux tout ça, mais même si je caricature un petit peu, je suis très proche de la vérité. Quand j'échange autour de moi, bien peu s’intéressent à ce personnage fondamental et encore moins se montrent curieux sur son histoire ! Alors un grand merci à Madame Nahon, j'ai appris une foule de choses !

    RépondreSupprimer
  19. Je vous remercie, Brigitte, d'avoir adressé votre pertinent commentaire : j'ai moi aussi connu cette époque, mais j'ai eu le privilège de connaître assez rapidement quelques frères et soeurs qui m'ont...mis sur les bons rails ! Je sais que "les choses" ont bien changé, que le premier degré est spécifiquement martinézien (dans le sens martinès) et que les enseignements sont solides, fiables. Mais je suis d'accord avec vous, ce livre remarquable, pas "frileux" pour un sou, va bien simplifier et amplifier "les choses" !

    RépondreSupprimer
  20. Une historiographie comme on les aime, nantie d'un index de noms très pratique et d'une bonne bibliographie. Un ouvrage de référence incontournable sur un personnage plus humain et moins mythique.
    ex Historia Occultae

    RépondreSupprimer
  21. Je vous remercie d'avoir adressé votre commentaire, mais je suis inquiet : pourquoi EX-Historia-Occultae ?

    RépondreSupprimer
  22. Le revue Historia occultae devrait continuer à voir le jour, mais cela sera sans moi. L'essentiel est qu'elle puisse continuer de paraître. Quand au n°4 elle devrait, avec deux mois de retard, paraître ce mois-ci. J'ai sincèrement été ravi d'avoir communiqué avec vous. Je continuerai de lire votre blog "réflexion sur trois points" que j'aie signalé dans le numéro 4.
    Fraternellement
    Dominique D.

    RépondreSupprimer

Les commentaires offensants et dénigrants et ceux d'attaques ad nominen, non fraternels, ne seront pas publiés.