Nul doute, la Rose +Croix est d’essence
purement occidentale, dont la manifestation tangible s’établit historiquement
avec les textes fondamentaux des Trois Manifestes (1614 à 1616) et l’affichage
à Paris (1623) d’une proclamation des Députés du Collège principal de la
Rose-Croix.[1]
Est-ce-à-dire (thèse néanmoins
soutenue par les tenants du canular) que rien n’existait avant, bien sur que
non !
Dans tout édifice, il y a des
fondations, et celles du rosicrucianisme s’appuient sur un héritage
considérable. Ce n’est pas l’A.m.o.r.c. qui le prétend (l’invente affirment ses
détracteurs) mais Michael Maier qui le premier l’avance (Silencium post clamores, 1617): ses
« origines sont égyptiennes, brahmaniques, issues des mystères
d’Éleusis et de Samothrace, des mages de Perse, des pythagoriciens et des
Arabes ».[2]
Mais l’Occident alors ? Kabbalistes et alchimistes apportent leurs
pierres à l’édifice - courant de la pansophie - philosophes et mystiques allemands viendront
rapidement en appui. Il ne faut pas négliger non plus l’influence de l’ésotérisme
chrétien qui sourd dès le moyen-âge dans l’ombre des cathédrales. Les Pays-Bas,
mais l’Angleterre aussi, qui verse son
tribut avec les travaux de Robert Fludd, de Francis Bacon, l’Italie avec les
ouvrages de Comenius. En France, paraît l’Instruction
à la France sur
la vérité de l’histoire des Frères de la Rose-Croix , de Gabriel Naudé.
Des émigrants piétistes allemands,
sous la houlette de Johann Zimmermann et de Johannes Kelpius, gagnent le Nouveau
Monde dès 1693 et se fixent à Philadelphie.
Ce n’est pas en une petite page
que nous ambitionnons de brosser un tableau complet, mais tout simplement de
proposer ici une ouverture à la réflexion, à la recherche, pour ceux et celles
qui découvrent aujourd’hui l’un des plus importants mouvements qui allie
spiritualité, mysticisme et… pratique altruiste. Une proposition de lectures
leur est proposée dans une bibliographie abrégée ci-dessous.
Cette philosophie (terme
réducteur, mais faute de mieux) s’est perpétuée depuis jusqu’à nos jours, en
empruntant parfois des chemins cahotiques, il est vrai, mais toujours inspirée
par le bien et le développement spirituel de l’homme, besognant sur sa propre
pierre, à son progrès, à son
perfectionnement. Suivant l’adage, en travaillant sur lui-même, il travaille à
l’amélioration de l’humanité toute entière.[3]
Aujourd'hui, plusieurs mouvements revendiquent l’héritage
mais se distingue plus particulièrement l’Ancien et mystique Ordre de la Rose +Croix, expression
moderne de la fraternité qui s’étend à l’ensemble de la planète par ses
diverses juridictions ou Grandes-Loges (tous les pays d’une même langue).
Bibliographie abrégée :
- Accès de
l’ésotérisme occidental, Antoine Faivre, tome I, Paris, Gallimard, 1996,
377 p.
- Faut-il brûler les Rose-Croix ? La
nouvelle inquisition, Serge Toussaint, Paris, LPM, 2000, 215 p.
- Histoire de la Rose-Croix , Sédir,
Paris, Montorgueil, 212 p.
- Histoire des Rose-Croix et les origines de la Franc-Maçonnerie ,
Paris, Mercure de France, 1990, 408 p.
- Les Rose-Croix, Roland Edighoffer, Paris,
Dervy, 1998, 315 p.
- Les sociétés secrètes, Bernard Vaillant,
Paris, De Vecchi, 1987, 276 p.
- Rose-Croix,
mystères et légendes, Christian Rebisse, Le Tremblay, Diffusion
Rosicrucienne, 2003, 448 p.
- Spiritualité de
la Rose-Croix ,
Jean-Pierre Bayard, St. Jean de Braye, Dangles, 1990, 281 p.
- Trilogie des
Roses+Croix (les 3 manifestes), Le Tremblay, Diffusion rosicrucienne, 1995,
322 p.
[1] Fama fraternitatis, la Confessio Fraternitatis ,
enfin Les Noces Chymiques de Christian Rosencruz.
[2] Christian Rebisse, in
Rose-Croix, mystères et légendes, 2003, Le Tremblay, Diffusion
Rosicrucienne
[3] Rejoignant en cela la Franc-maçonnerie ,
dont l’appellation d’un des hauts-grades se réfère à la Rose-Croix .
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