mardi 15 janvier 2013

J’ai lu pour vous : Les Évangiles apocryphes, de Madeleine Scopello





Affaire délicate que d’aborder un tel sujet, sans heurter la sensibilité d’une partie de mes lecteurs, mais Réflexions sur trois points ne peut l’ignorer et se doit de communiquer – avec respect, impartialité - sur des textes dont l’authenticité et l’historique sont, eux, incontestables.

"S’intéresser à, étudier", voire même "méditer sur", n’a jamais imposé d’adopter ou de vouloir faire adopter une étude, une thèse, une théorie ou une philosophie. Du moins, c’est ma conception, renforcée au constat des fausses lumières que prétend diffuser internet et son rejeton maléfique, facebook ! Faire son opinion par soi-même, voilà l’essentiel et en ce sens, la lecture puis l’étude des Évangiles apocryphes nous intéressent tous !

Mais je pose la question : pour l'étudiant que je suis, sans grande formation théologique, ces Évangiles n'enseignent rien de très différent que ne révèlent les Écritures me semble-il. Mais ce qu'ils proposent n'est-il pas tout simplement une clef, une autre clef pour en avoir une meilleure perception, compréhension ?

Jean Doresse, dont l’autorité ne peut être mise-en-doute, professe que Jean, Marc et Mathieu se sont inspirés de l’Évangile selon Thomas * (écrit en copte et actuellement connu comme le plus ancien document connu de toute l’histoire du christianisme). Remarquons que l’Évangile de Jean, aussi canonique soit-il, présente des caractéristiques ésotériques qui le place nettement à part. 

Soit-dit-en passant (ce n’est pas hors sujet) s’agissant du gnosticisme, je ne suis probablement le seul à avoir remarqué qu’en dépit de l’hostilité (pour faire "sobre") de l’Église, les écrits d’Origène (pour ne citer que lui) ont tout de même inspirés quelques Pères, et non des moindres… De même à avoir observé une évolution chez les Catholiques, dont l’actuel souverain pontife, Benoit XVI, a qualifié Origène de « grand-maître de la foi »…

Au fond, qu’est vraiment qu’un évangile apocryphe ? Et surtout, que nous racontent-ils et en quoi différent-ils des canoniques ?

Les connaître avec l’œil et la plume de ceux qui les ont écrits, mais aussi par ceux qui les contestent, c’est à quoi s’attache l’auteur de ce livre fort bien documenté, Madeleine Scopello, chercheur au CNRS, spécialiste d’histoire religieuse.

Note de l’éditeur : Les évangiles « apocryphes » ou « gnostiques », aussi riches que méconnus, ont pullulé durant les premiers siècles de l’ère chrétienne. La spécialiste la plus reconnue nous présente de nombreux extraits de ces écrits et en propose une analyse détaillée et documentée. On découvre ainsi des moments de la vie de Jésus que les quatre évangiles canoniques avaient ignorés ou a peine effleurés, dans des récits romanesques préférant l’image et le merveilleux à la spéculation abstraite. Ces textes se révèlent d’une étonnante modernité et jettent une lumière nouvelle sur les grandes problématiques du christianisme : Dieu, le monde et l’homme.

Les Évangiles apocryphes, de Madeleine Scopello, Plon, 2007.

* : Dès la première page de l'Évangile de Luc, par exemple, on retrouve dans  l'Annonce à Marie"  plusieurs éléments d'un des textes gnostiques de Qoumran.



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