vendredi 11 octobre 2013

J'ai lu pour vous : Les Sommeils, de Jean-Baptiste Willermoz

Crédit photo : Magie du livre

Cet ouvrage, LES SOMMEILS de Jean-Baptiste Willermoz, (ou plus exactement l’Étude d’Émile Dermengheim) est paru il y a bien longtemps maintenant, en 1926, à 370 exemplaires ! L’initiative était heureuse, qui permettait au chercheur d’accéder aux textes précieux que représentent LES SOMMEILS, certes, mais aussi à diverses correspondances avec le baron de Turkheim, Joseph de Maistre, et le Prince Charles de Hesse-Cassel. L’ensemble est précédé d’une étude d’Émile Dermenghem fort précieuse quand aux indications fournies mais dont il faudra se garder de certains conclusions hâtives.

Mais que sont LES SOMMEILS ?

Jean-Baptiste Willermoz (1730-1824), l’illustre figure fondatrice du Régime Écossais Rectifié est d’abord un franc-maçon qui trouve sa voie avec Martinès de Pasqually et les Élus-Cohens, s’en écartera pour partie après la mort de celui-ci en 1774, et introduira la Stricte Observance Templière en France.


Entretemps, il s’intéresse comme la plupart de ses amis lyonnais, aux vertus du magnétisme animal qu’enseigne Mesmer et adhère à la société magnétique La Concorde en 1784. Il n’est pas inintéressant de signaler qu’en cette même année et dans la même cité, Cagliostro fonde la loge La Sagesse Triomphante, fait générateur de la maçonnerie égyptienne.

Willermoz est un passionné, fort méticuleux, qui toute sa vie, ne « fera jamais les choses à moitié », suivant l’expression populaire. Il s’investit totalement dans les procédés de l’école psychofluidiste mis au point par Armand-Marie-Jacques de Chastenet, Marquis de Puységur (1751-1825) et utilises les services d’un médium en la personne de Jeanne-Gilberte-Rosalie Rochette (1764- ?). Ce sont les notes ou procès- verbaux de ces consultations qui vont constituer LES SOMMEILS. Ce document est toujours localisé à Lyon, il est référencé MS 5478 à la Bibliothèque Municipale (attention à ne pas confondre avec Les Cahiers de l’Agent inconnu, MS 5477).

En fait, c’est le comte de Castellas qui prend en charge Jeanne Rochette, venue en patiente et qui souffre de maux de tête, de crises convulsives. Il la soigne 6 mois durant, au cours desquels elle a des visions (principalement des anges). Elle poursuivra en… s’auto-magnétisant. Jean-Baptiste Willermoz est stupéfait, prend des notes (aidé par Jean-Jacques Millanois) du 29 mars 1784 au 12 aout 1787.

Visions, clairvoyances, accès à des espaces qu’au XXIeme siècle nous classifions de « paranormal »- notons que la profession de « somnambule-extra-lucide » sera retenue dans le Bottin de 1852 - Jeanne Rochette ne répond qu’en partie aux attentes spiritualistes de Willermoz. Épris avec déraison car toujours pressé, il s’en déprend pour se lancer tout aussi hâtivement dans la malheureuse affaire de « l’Agent Inconnu », pour un autre médium dont nous savons aujourd’hui qu’il s’agit de la sœur du magnétiseur lyonnais Alexandre de Montspey, Madame de Vallière. Notons pour l’histoire, que la nouvelle société constituée, La Société des initiés, n’acceptait que des maçons au Rite-Écossais-Rectifié.  


Puisse qu'un éditeur courageux réédite ces textes ! 

« Ah que nous sommes insensés, nous négligeons la seule affaire qui soit nécessaire au monde pour nous livrer à toutes les autres affaires de ce monde infâme et trompeur auquel nous sacrifions tout pour nous perdre. Mon Dieu ! Quel aveuglement ! Quelle folie ! »                                                                                                Vision du 8 avril 1875

5 commentaires:

  1. Pour compléter cette présentation il faut y apporter quelques correctifs historiques.
    JB Willermoz commencera sa carrière maçonnique en 1750 et s'intéressera d'abord à la maçonnerie dite Française, puis un tout petit peu à l'alchimie avec le chapitre des "Chevaliers de l'Aigle Noir RoseCroix" vers 1762/63.

    Il ne rencontrera Martinès que bien plus tard, vers 1767 à Versailles où il sera reçu dans l'Ordre des Chevaliers Maçons Elus Cohen de l'Univers.

    Il prendra contact par l'intermédiaire de Meunier de Précourt, de la Loge La Vertu de Metz, avec la Loge La Candeur de Strasbourg, en 1771, qui le mettra en contact avec la Réforme d'Allemagne, soit la Stricte Observance Templière.

    En juillet 1774, le baron Weiler, de la SOT, installe à Lyon la première Province d'Auvergne liée à la SOT.

    Martinès meurt en septembre 1774, Willermoz en est averti en janvier 1775, rapidité des communications !

    C'est lors du Convent des Gaules, à Lyon en 1778 que nait réellement le Régime Ecossais Rectifié par la création de l'Ordre des Chevaliers Bienfaisants de la Cité Sainte (CBCS). C'est l'Ordre des CBCS qui constitue ce que l'on appelle l'Ordre Intérieur du RER. Ce n'est absolument pas au convent de Wilhelmsbad (1782) que fut créé l'Ordre des Chevaliers Bienfaisants de la Cité sainte.

    Willermoz pratiqua toute sa vie les "Quatre Prières Quotidiennes", il suffit pour s'en convaincre que de regarder son carnet qui est à la BML.
    N'oublions pas non plus que le Régime Ecossais Rectifié est, à l'heure actuelle encore, le seul détenteur de la filiation de l'Ordre des Elus Cohen, Willermoz l'insuffla dans le RER. Il suffit de lire les différentes études de Jean-Marc Vivenza.

    Bien amicalement
    Antoine

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  2. Willermoz a fini par se déprendre de l'Agent inconnu, qui continua à vaticiner dans le vide durant presque toute la révolution française.

    Pourtant, sur un point, il suivit ses suggestions, avec la substitution de Tubalcain par Phaleg, modification d'une grande portée et très justifiée.

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  3. La photo de couverture du livre provient du site :
    http://magie.du.livre.over-blog.net/article-jean-baptiste-willermoz-les-sommeils-50797074.html

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  4. AVIS AUX AMATEURS :

    le livre est en vente via notre dernier catalogue dont voici le lien :
    http://www.arca-librairie.com/catalogues/ARCA_Librairie-Catalogue_11.pdf

    Bien à vous,
    Antoine de Lophem
    ARCA Librairie

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