vendredi 19 mai 2017

Pratique Cohen ... Suite



A la lecture de tout cela, nous voyons combien la magie de Martinez (ou Martinès) est sainte. Son but :
Conduire le disciple vers une vie spirituelle de plus en plus intense.
L’abbé Fournier, qui fut aussi son secrétaire, rapporte que les instructions journalières de Martinez « étaient de nous porter sans cesse vers Dieu, de croître de vertus en vertus et de travailler pour le bien général. Elles ressemblaient exactement à celles qu’il paraît dans l’évangile de Jésus-Christ ».

 De Hauterive, quant à lui, précise que le travail Cohen doit être « La réjection continuelle de la pensée mauvaise, la prière et les bonnes œuvres, voilà les seuls moyens d’avancer dans la découverte de toutes les vérités, et  ce qui est encore au-dessus, la pratique de toutes les vertus. »
Être Cohen demande de la rigueur, exige des obligations et des devoirs. Si on n’est pas capable de s’y conformer, pourquoi donc trépigner pour se faire initier ? Cela ne rime à rien, ne correspond à rien et n’a aucun point d’ancrage dans le monde divin. Donc, impossible de se fier aux manifestations qui se présentent sous leurs plus beaux atours pour nous tromper. En effet, le travail des Cohen ne se résume pas aux travaux d’équinoxe deux fois l’an. C’est un travail personnel, journalier, qui exige rigueur et régularité, où la curiosité, la recherche du merveilleux et du surnaturel n’ont pas leur place.



Après son départ, deux disciples veulent perpétuer la pensée de leur Maître : Jean-Baptiste Willermoz avec les Chevaliers Bienfaisants de la Cité Sainte et Louis-Claude de Saint-Martin à travers la Voie Cardiaque. Willermoz introduira la doctrine de la Réintégration dans le rite maçonnique de la Stricte Observance Templière  allemande du baron Carl Gotthelf Von Hund. Les grades de Profès et de Grand Profès contiennent, sans les nommer, les instructions relevant de la doctrine de Martinez, le tout épuré des enseignements théurgiques.
1782 voit la naissance du Rite Ecossais Rectifié qui sera mis en sommeil après la Révolution Française, avant la disparition même de Willermoz. Grâce à une survivance  suisse, Edouard de Ribaucourt et Camille Savoire le feront revivre en France la veille de la première guerre mondiale.



Quant à Louis-Claude de Saint-Martin, il abandonne la théurgie et c’est hors de la Franc-Maçonnerie qu’il va continuer à faire vivre la pensée de celui dont il fut le dévoué secrétaire. Pour lui la théurgie est une voie externe. Il souhaite une démarche plus intérieure, il rejoint Martinez quand il dit qu’il veut «entrer dans le cœur du Divin et faire entrer le Divin dans son cœur ».
Jacob Boehme, qu’il découvre lors de la traduction de ses ouvrages, le confortera dans son choix et dans son penchant naturel vers l’introspection. Cependant, il est à noter que ses ouvrages :
« Des erreurs et de la Vérité » en 1775,
« Le Tableau Naturel » en 1782,
« L’Homme de désir » en 1790,
« Le Nouvel Homme » en 1792,
« Le Crocodile » ou La guerre du bien et du mal » en 1798, jusqu’à son dernier livre « Le Ministère de l’Homme-Esprit » publié en 1802, sont tous indéniablement marqués par la doctrine de Martinez de Pasqually, qu’il appelait son « premier instructeur ».
Bien que beaucoup associent Franc-Maçonnerie et Ordre des Chevaliers Maçons Elus Cohen de l’Univers, le but de l’Ordre dépasse de beaucoup celui des rites de la Franc-Maçonnerie mystique.
Vialetes d’Aignan nous dit en effet que l’Ordre est « un ordre ayant pour but de ramener l’homme à sa glorieuse origine, l’y conduit comme par la main, en lui apprenant à se connaître, à considérer les rapports qui existent entre lui et la nature entière dont il devait être le centre et enfin à reconnaître l’ ÊTRE suprême dont il est émané

Thierry Ronat

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