jeudi 9 mars 2017

J'ai consulté pour vous : Le Grand Armorial de l'Ordre des Chevaliers Bienfaisants de la Cité Sainte, par Thomas de la Sore









 
Que voici une tache complexe !



D’abord, je n’aurais pas la prétention de satisfaire à la définition de cette rubrique de « J’ai lu pour vous », consulté me semble plus approprié. Effectivement, c’est davantage un format dictionnaire-encyclopédique auquel on va aller se référer, s’informer, et s’instruire plutôt qu’un livre d’histoire réservé aux seuls adeptes (au sens noble et premier du terme) du Régime Écossais Rectifié.

D’où ma seconde réflexion : il conviendra à tous les hommes de désir, j’entends par-là ceux, chercheurs et cherchants qui veulent découvrir, explorer, bien au-delà des bornes spécifiques du rite sur lequel il s’appuie.

Enfin, il fera le bonheur des bibliophiles et bibliomanes (j’attends encore que l’on m’explique sérieusement les différences intrinsèques) de par ses qualités de manufacture, de composition tant graphiques que d’illustrations très soignées dans leurs représentations.

Sur le fond, plutôt que de m’aventurer sur un terrain que je connais mal, celui de la maçonnerie rectifiée, je préfère reprendre ci-après quelques avis de spécialistes qui font autorité en la matière :




À commencer par Jean-François Var, auteur, conférencier, historien

"Je tiens à annoncer l'arrivée chez moi de ce qui est véritablement un chef-d’œuvre, et qui va orner le saint des saints de ma bibliothèque. Chef-d’œuvre de présentation, de mise en page, de réalisation.. C'est tout uniment un livre d'art.
Chef-d'oeuvre aussi de science. Notre Ami, au XVIIIe siècle, eût mérité l'approbation confraternelle des bénédictins, les hommes plus savants de leur temps....
Pour les chercheurs, cet ouvrage sera une source de références indispensable. En effet il comporte des notices biographiques et sigillographiques illustrées (en couleurs !) pour tous les CBCS des trois Provinces du Régime rectifié que l'auteur a pu répertorier à partir des sources manuscrites. En outre il propose un "Essai abrégé sur l'Art héraldique au début du Régime rectifié" d'une extrême utilité.
Cet ouvrage présente deux inconvénients. Le premier sera un avantage pour les paresseux : il dispense d'aller chercher ailleurs des références ! Il ne comporte pas moins de 2845 notes ! Et la bibliographie occupe à elle seule 8 pages...
Le second inconvénient, très grave, est qu'il est tellement beau qu'on ne peut qu'hésiter à s'en servir comme outil de consultation courante ! Raison pour laquelle je m'en suis procuré deux exemplaires...
Pour un coup d'essai, c'est un coup de maître ! L'ambition n'était pas mince, elle est pleinement accompli".




Poursuivons avec Roger Dachez,  directeur de l'Institut Maçonnique de France :

"Parcourir cet armorial, le lecteur s'en sera vite rendu-compte, est bien autre chose que de déambuler dans les salles silencieuses d'un musée :c'est entendre un message venu du passé. Chacun de ces écus, joint à la rigoureuse notice scientifique qui l'accompagne et l'éclaire, nous fait revivre un des innombrables épisodes , célèbres ou méconnus, des l'histoire des CBCS [...] Étudier cet armorial n'est donc pas sacrifier  à une curiosité de dilettante, c'est au fond, si l'on donne aux choses leur dimension réelle, une sorte d'exercice spirituel [...] Remercions à nouveau l'auteur  de nous avoir donné la possibilité d'accomplir cette expérience.  Il reste à chacun de nous, chevalier en puissance en un siècle où plus d'un cœur sincère  peut être désemparé, à composer en lui-même et à inscrire dans la vie, les armes de ses rêves".

Pierre Mollier Le Cavailler, Historien, conférencier, auteur, conservateur du Musée de la Franc-Maçonnerie et rédacteur-en-chef de la revue Renaissance-Traditionnelle.  

"Pour mieux présenter l'héraldique de ces Chevaliers-Maçons, il fallait aussi mieux les connaître. Ainsi le projet d'Armorial s'est-il peu à peu doublé d'un véritable dictionnaire biographique. Outre les sources classiques, les compétences de l'auteur dans les nouvelles technologies lui ont permis d'exploiter toutes les ressources fournies aujourd'hui par les bases de données et les archives numérisées. [...] Au lecteur étonné, cet armorial apparaît comme un grand vitrail. Telles les pièces de verre d'une antique rosace, ces blasons que Thomas de la Sore nous restitue, laissent filtrer une lumière colorée et céleste qui abolit le temps profane et nous ouvre les portes du "Haut et Saint-Ordre". Ami, n'hésites pas à franchir le seuil et à entrer dans la nef".

 Présentation par l'auteur :



"Durant le troisième quart du XVIIIe siècle, plusieurs francs-maçons français s’intéressent de près à la « Stricte Observance », Ordre maçonnico-chevaleresque d’origine allemande, réputé pour sa belle ordonnance et le sérieux de ses connaissances. Plusieurs frères de Strasbourg s’y font recevoir, suivis par des frères de Lyon et de Montpellier.



Mais rapidement, les chevaliers français cherchent une certaine autonomie et adaptent les pratiques de l’Ordre allemand. Après seulement quelques années d’appartenance, ils décident en 1778, lors du Convent national de Lyon, de prendre une large autonomie vis-à-vis de la Stricte Observance. Ils créent notamment l’« Ordre des Chevaliers Bienfaisants de la Cité Sainte » et décident d’y perpétuer la plupart des usages du système allemand, comme celui d’attribuer à ses Chevaliers des noms, blasons et devises d’Ordre.

Le présent Armorial est le fruit d’une étude minutieuse de l’histoire de francs-maçons français ayant appartenu à l’un ou l’autre de ces deux Ordres, du XVIIIe siècle jusqu’au premier Empire. Sur la base de sources nombreuses et variées (plus de 500 manuscrits, ouvrages et imprimés), l’ouvrage rassemble au final, pour les trois Provinces françaises (Auvergne, Occitanie, Bourgogne), en plus des états civils et des états d’Ordre, les notices biographiques de plus de 120 chevaliers, frères et servants de ces deux Ordres.

Si l’histoire de quelques-uns de ces membres est bien connue des francs-maçons pratiquant aujourd’hui le Rite Écossais Rectifié, il s’avère que l’histoire de la majorité des premiers Chevaliers Bienfaisants leur est complètement méconnue, voire inconnue. Ainsi, cet Armorial leur fournira une nouvelle lecture, originale et fort documentée, de l’histoire des Loges réunies et rectifiées, par l’histoire de l’ensemble de ses membres.

L’Essai abrégé, qui figure en deuxième partie de l’ouvrage, a quant à lui pour but de leur faire connaître les usages héraldiques, aujourd’hui oubliés, des Chevaliers de ces ordres. Car, force est de constater, que les pratiques d’aujourd’hui diffèrent grandement de celles des origines… et qu’elles mériteraient peut-être d’être retrouvées…"
Recensions, critiques et autres avis nous parviendrons ces prochaines semaines, nous ne manquerons pas de vous les communiquer.

Pour terminer, signalons que Thomas de la Sore a pris le généreux et risqué pari de s'auto-éditer...Alors n'hésitez pas :

LE GRAND ARMORIAL DES CHEVALIERS BIENFAISANTS DE LA CITÉ SAINTE, Thomas de la Sore, Paris, auto-édition de l'auteur, 2017, 325 pages.

Pour l'acquérir, consultez le site y dédié, c'est : ICI

Prochainement : 



Recension sur le site du Philosophe Inconnu, c'est : ICI

 Xavier Cuvelier-Roy



lundi 6 mars 2017

La Transmission de la Doctrine des Rose+Coix de nos jours



La doctrine des Rose+Croix du XVIIème siècle, qu'il ne faut pas confondre avec celle des systèmes modernes rosicruciens, est celle du Martinisme, tant de Louis-Claude de Saint-Martin que de son maître Martinez de Pasqually. En fait, c'est celle des Kabalistes chrétiens du Moyen-âge et de la Renaissance. Elle n'est en fait, que l'ésotérisme de la tradition judéo-chrétienne, expurgée des enfantillages et de l'imagerie classique.

Il est bien évident que les Rose+Croix du XVIIème siècle étaient profondément mystiques et chrétiens. Adversaires du Catholicisme d'alors, intolérant et impitoyable. Ils étaient également anticléricaux et donc très proches du Protestantisme, l'anti-occultisme de ce dernier mis à part.

Le constat est que le nom de Rose+Croix n'a plus le même écho aujourd'hui au sein des milieux qui se parent de ce nom. Ceux de la Franc-Maçonnerie qui ne sont plus toujours chrétiens, rarement occultistes et les rosicruciens modernes ont une orientation différente.

Pour la réalisation de leur vaste plan, couvrant plusieurs siècles, les Rose-Croix ont utilisé l'ensemble des connaissances occultes traditionnelles : Alchimie et Spagyrie, Magie, Théurgie, Astrologie. Leur doctrine est un combiné de gnose chrétienne et de kabale juive. Ce sont en fait des kabalistes chrétiens.




Leur programme a été confié en partie à des organisations moins mystérieuses, plus près du monde profane. Parmi ces mouvements initiatiques, nous citerons les plus connus : Le Martinisme et la Franc-Maçonnerie.


  • Les deux branches de la Franc-Maçonnerie, rationaliste et spiritualiste, collaborent toutes deux à la réalisation du programme général des Rose+Croix, sur le plan politique et sociologique.

  •  Le Martinisme s'est vu confier une tâche particulière, plus occulte et plus ésotérique.



Ces sociétés initiatiques remplissent-elles encore leur rôle actuellement ?

Pour le Martinisme, je répondrai positivement car il fait preuve de stabilité et d'unité dans ces différents courants. Il a su rester fidèle à ses origines. Par contre pour la Franc-Maçonnerie mon avis serait plus pessimiste et ceci pour plusieurs raisons.


A force de vouloir laïciser les rituels, certaines obédiences les ont vidé de leur substance originelle.
La course au recrutement, pour être la plus grande obédience, la plus reconnue, celle qui a le plus de poids dans le monde profane, fait que les nouveaux entrants ne bénéficient pas d'une formation à la hauteur et sont livrés à eux-mêmes dans leur cheminement initiatique.
Les modifications et remaniements de rituels participent à la perte de l'essence, de l'esprit.
La vie des obédiences est très fluctuante. Régulièrement, de nouvelles apparaissent ou disparaissent , fusionnent. Les nouvelles sont généralement le fruit de scission d'obédiences existantes pour diverses raisons, divergences d'idées, de méthodes,ou conflits d'égos surdimensionnées.
Tout cela entraine une perte d'unité et de stabilité, une perte de l'action magique du Rite et souvent un éloignement de l'enseignement originel.

Quand je visite certains ateliers qui ne mettent même plus de tapis de loge ! Alors qu'il doit en être le cœur.
Ou encore tel autre qui ressemble plus à un parti politique,  occultant complètement sa raison d'être de société initiatique.

Dans ce cadre la, nous ne sommes plus dans la Tradition et la Transmission.

Il faut être vigilant et travailler sans relâche pour maintenir et transmettre dans sa plénitude aux générations à venir, la Tradition que nous avons régulièrement reçue.
Cela passe par la rigueur, le respect du rituel.
Si on peut parfois en rectifier la forme, prenons garde de ne jamais en modifier le fond et l'esprit.


"Le premier vœu que nous ayons à formuler en ce moment est que le temple que nous allons élever à la Vertu et à la Vérité, sous les auspices des Maîtres Passés, soit agréé par le G.A.D.M., à qui nous le dédions. Puissent tous ceux qui viendront y travailler être animés, comme nous le sommes, de sentiments d'union, de fraternité, de paix et d'amour !"

"Garez-vous de l'orgueil et de l'égoïsme, rappelez-vous que vous n'êtes rien, que vous ne pouvez rien, que vous êtes moins que les autres. Aimez votre prochain comme vous-mêmes et ne médisez jamais de personne."

CARITAS !



Thierry Ronat