vendredi 26 septembre 2014

Série : Grandes figures du passé, Joseph Cerneau



Joseph Cerneau, 1763- ?



Personnalité peu connue et contestée, il a joué un rôle si important dans l’histoire et la propagation du Rite Ecossais Ancien et Accepté que fut adopté le terme de Cernauisme pour qualifier le mouvement de ses partisans. L’actualité littéraire récente (David Brown, Le Symbole perdu) à provoqué un retour sous la lumière de ce franc-maçon aux grandes qualités d’humanisme et de courage, que l’histoire officielle à systématiquement boudé ! A un niveau tel qu’en l’absence de biographie - à l'exception de celle d'Alain Bernheim, dont nous nous sommes logiquement inspiré -  nous avons du nous référer quasi-exclusivement à des citations internet*, y compris sur des forums. D’où nos légitimes réserves, dans l’espoir que des contributions seront adressées pour valider ou rectifier, et même épaissir ce dossier !

Qui est-il ?

Il nait en 1763, à Villeblevin, dans l’Yonne, dans une famille sinon aisée du moins bien établie puisque son père Etienne était Directeur de l’Ecole Primaire, ce qui le plaçait haut dans la hiérarchie des notables locaux. L’on connaît le nom de sa mère, Félicité née Gâteau, mais l’on ignore tout de sa jeunesse. Cette même année 1763, Etienne Morin qui avait collaboré aux Constitutions de Bordeaux quelques mois plus tôt, débarquait à Saint-Domingue, chargé d’exporter les hauts-grades. Leurs destins maçonniques se croiseront sans pour autant jamais se rencontrer, puisque Joseph Cerneau avait 8 ans lorsque le promoteur de l’Ordre du Royal Secret rejoignit l’Orient Éternel.


National héritage muséum

1801 : Il est nommé Garde des Sceaux et Archiviste de la Loge La Réunion des Cœurs Franco-américains, de la Grande-Loge de Pennsylvanie, à Port-au-Prince.

1802 : A la fondation de la Grande Loge Provinciale pour Saint-Domingue, il occupe les fonctions de Second Grand-Surveillant.

1804 : Il fonde à Cuba la Loge Le Temple des Vertus Théologales N° 103 (Grande Loge de Pennsylvanie) à La Havanne et en devient le premier Vénérable.

1806 : 15 Juillet, Patente de Député Grand-Inspecteur par Antoinre-Mathieu Dupotet.
- Au mois de novembre, il est expulsé de Cuba, suite à des dénonciations calomnieuses de « frères indignes et jaloux » semble-t-il. Il se réfugie à New-York.

1807 : Avec son ami John-W. Mulligan (1768-1862) il crée des Ateliers et un Grand-Consistoire.

1808 : Création du Grand-Conseil de la Très Sainte-Trinité le 28 octobre.

1809 : Grand-Commandeur du Souverain-Grand-Conseil-des-Princes-du Royal-Secret, il y est nommé Grand-Inspecteur-Général.

1810 : Membre de la Washington-Lodge N° 21, de New-York.

1811 : Il nomme son ancien Vénérable (1801) Germain Hacquet comme son représentant-délégué auprès du Suprême-Conseil de France.

1812 : Création d’un Suprême-Conseil à New-York.

1813 : Un sécessionniste, Emmanuel de la Motta, qui a fondé son propre Suprême-Conseil entend l’expulser de la Franc-maçonnerie… Sans fondement et sans application possible, Joseph Cerneau poursuit sa mission, continue de créer des Ateliers tant aux Etats-Unis qu’au Brésil.

1816 : Il étend la mission confiée en 1811 à Germain Hacquet, au Suprême-Conseil-du-Grand-Orient de France.

1821 : Deux Suprêmes-Conseils antagonistes, Charleston et New-York se disputent le pouvoir, Joseph Cerneau ayant refusé de partager le territoire des Etats-Unis en deux. A cela il faut ajouter le Suprême-Conseil fondé par La Motta ! De cet état de fait, devait naitre une confusion nuisible aux trois parties, mais source de toutes les contestations, validations et diffamations à l’encontre de Joseph Cerneau. La mauvaise foi en rajoute, puisque des événements datant de 1853, de 1881, sont amalgamés sans vergogne.

1827 : Retour en France.

1832 à 1834 : Divers traités signés à Paris, entre son Suprême-Conseil Uni pour l’Hémisphère Occidental et les Suprêmes-Conseils de France, du Brésil.

1846 : Dernière traçabilité du parcours maçonnique de Joseph Cerneau, une visite le 28 juin à la Loge des Cœurs-Unis à l’Orient de Melun.

• Trois dates de décès relevées, toutes fausses puisqu’antérieures au visa ci-dessus mentionné en 1846 :
- 1827 : Confusion avec le retour en France
- 1840, 1845…

Le rite de Cerneau (en fait, une évolution de celui mis en place par Etienne Morin) devait être transmis par patente régulière du Suprême-Conseil des Rites-Confédérés des Etats-Unis, le 30 septembre 1919, à Jean Bricaud, puis par succession directe à Constant Chevillon, Robert Ambelain, Gérard Kloppel, et par ce dernier à Joseph Castelli le 11 aout 2008 (ceci sans résoudre le problème posé par d’autres revendications dues aux nombreuses scissions).

Le rite est toujours présent en France, pratiqué par des loges de Memphis-Misraïm, des Loges libres (voir ICI ) et surement d’autres encore… (consulter l'ajout du 26.09.2014 ci-dessous)

Pour plus de détails sur l’histoire du Rite de Cerneau et de son évolution, se reporter à mon article du 8 janvier 2010 : La vérité sur Joseph Cerneau !

Citation de Robert Ambelain :

« Successeur du Grand-maître Charles Detré, le Grand-maître Jean Bricaud décida d’adopter pour les loges de Memphis-Misraïm les rituels du Rite Écossais Ancien et Accepté. Celui-ci ne délivrant pas de patente, il s’adressa au Suprême Conseil des Rites confédérés des Etats-Unis et celui-ci lui adresse une patente en date du 30 septembre 1920 [erreur, lire 1919]. En cette patente, il conférait au Grand-Maître Bricaud, pouvoirs de constituer des loges, chapitres, etc. pour le Rite de Cerneau (équivalent au Rite R.E.A.A.) et au rite de Misraïm (non celui de Memphis que le Grand-Maître Bricaud possédait déjà par succession ».

26.09.2014 :

Depuis la parution première de cet article (juin 2010), Alain Bernheim à publié une très importante étude dans le 10° volume de la revue Herodom, après la redécouverte d'un manuscrit,  nouveau morceau d'architecture du Grand Consistoire Cerneau.
Jean-Laurent Turbet nous en a donné une information si complète qu'il serait peu correct de s'en inspirer pour redonder à mon avantage; je vous laisse donc en prendre connaissance ICI

Avec les plus grandes réserves, la seule référence étant une page facebook, signalons :
La Grande Loge Universelle Mixte du Rite de Cerneau (GLUMRC, 9, allée des Archieres, 78340 Les Clayes-sous-Bois) aurait réveillé le rite de Cerneau (REAA version américaine) que le Suprême Grand Conseil d’Orient et d’Occident (Paris) détenait par filiation de Robert Ambelain/André Fages dans l’héritage des Rites Confédérés, statuts déposés à la préfecture des Yvelines le 08 juin 2010.

On peut légitimement s'interroger puisque l'actuel détenteur de la patente du rite de Cerneau (Bricaud, Chevillon, Ambelain,Kloppel, Castelli) ne semble pas être concerné, d'autant que la Grande Loge Initiatique Mixte d'Orient (GLIMO) est toujours régulièrement inscrite au J.O.



Illustration :
Portrait, transmis par un correspondant du Massachussetts en 2009. Depuis, il est apparu sur le site internet scottishrite.org, ce qui valide celui que je propose, sans toutefois en garantir l’authenticité !
Bibliographie :
- BERNHEIM, Alain  (Etude largement répandue (pillée) sur internet) ‘An Introduction to Joseph Cerneau’s and his Biographers’. Heredom 6 (Washington D. C.): 21-34.
- Du même, entrée CERNEAU dans l'Encyclopédie de la franc-maçonnerie (voir-ci-dessous).
- Du même,  Le rite en 33 grades. De Frederick Dalcho à Charles Riandey d’Alain Bernheim (Dervy, Bibliothèque de la Franc-Maçonnerie, 695 pp., 2011)
- CASTELLI , Joseph, La Vérité sur l’Ordre et le Désordre du Rite Ancien et Primitif de Memphis-MisraIm, Montélimar, Éditions Maçonniques, 2004/2006, 330 p.
- SAUNIER, Eric, Encyclopédie de la franc-maçonnerie, Paris, Le Livre de Poche, 2000, 982 p.











mardi 23 septembre 2014

Semper verificatur, au bénéfice de Jean-François Var !

Le 14 septembre dernier, ans ma recension du dernier livre de Pierre Mollier, Curiosités maçonniques, j'ai annoncé à tort la participation de Jean-François Var au Salon du livre de Limoges, les 25 et 26 octobre.

Par contre, il sera bien présent au 12° Salon Maçonnique du Livre de Paris, les 15 & 16 novembre et y dédicacera La Franc-maçonnerie à la lumière du Verbe.


Pour relire la recension que j'en avais fait le 13 juin 2013, c'est : ICI
Le blog de Jean-François Var, c'est : ICI

La franc-maçonnerie à la lumière du Verbe, Jean-François Var, Paris, Dervy, 2013, 276 p.
Disponible chez tous les bons et vrais libraires, en particulier le Colporteur du Livre : ICI

dimanche 21 septembre 2014

J'ai lu pour vous : Les trois piliers initiatiques d'Occident, de Thierry Ronat






Je n’avais pas été le seul à être interpellé par le titre de cet ouvrage, vous avez étés nombreux à m’écrire (et quelques-uns à… me féliciter) pour me demander si j’en étais l’auteur !

Effectivement, il n’est pas courant d’afficher les trois appartenances au rosicrucianisme, au martinisme et à la franc-maçonnerie ! On devrait s’interroger pourquoi d’ailleurs : rareté, frilosité, goût exacerbé du secret ?

Ce livre en tous cas, y répond avec pertinence et d’entrée de jeu, je ne voudrais pas froisser Thierry Ronat en le classant davantage dans les guides plutôt que dans la grande série des études, thèses etc. qui inondent avec plus ou moins de bonheur (et racolage) le « marché du livre ».

Oui, un vrai guide concis mais très précis, ne s’emmitouflant pas dans de pseudos réserves propres aux langues-de-bois, ne trahissant aucun « haut-secret » mais en instruisant avec rigueur de tout ce qui peut intéresser un profane : ce n’est certes pas exhaustif, mais les organisations citées le sont sans parti pris, sans prosélytisme, avec honnêteté (trop même, car l’indication que l’Amorc « à figuré un certain comme secte » n’a plus de sens en 2013 dès l’instant où il s’agissait d’une grossière erreur, rectifiée depuis par ceux-là même qui l’avaient épinglé).

Pour ma part, - mais d’aucuns prétendront que mon opinion personnelle n’a pas d’importance – j’ai quelques réserves sur certains postulats concernant le martinisme (et là, on devine une influence, celle, discutable, de Marc Jones) mais oublions vite, c’est tellement bien écrit, présenté et intègre qu’il serait mesquin d’en faire grief !

Un seul regret : Une très belle couverture, fort réussie graphiquement, mais titre et sous titres ne ressortent pas suffisamment et gagneraient à être un peu plus « flash » ! 

Les Trois Piliers Initiatiques d'Occident, de Thierry Ronat, Éditions de Montanor, 2011, 100 pages,c'est : ICI

mercredi 17 septembre 2014

Le 5° numéro des Cahiers de l’Ailleurs est paru !





Cette petite revue qui devient grande au fil de ses parutions rencontre effectivement un succès croissant, selon son dynamique directeur et éditeur, Dominique Dubois. La courbe des ventes est au beau fixe, la distribution à franchi nos frontières et le numéro 6 à paraître dans six mois est quasiment bouclé !

Au sommaire de ce numéro 5 :

-  Un article d’Hans van Kastel, Maïer commentateur de Lulle, s’attache plus particulièrement à nous faire découvrir le Codicille, en produisant des extraits qu’il a lui-même traduit.

-  Pseudognosis ad nauseam, par Adon Qatan, fera probablement grincer des dents quelques neos-gnostiques, l’auteur remet les pendules à l’heure…

- Toujours d’Adon Qatan, les Non-dits de Nag Hammadi confirment que n’auteur sait fort bien de quoi il parle et nous révèle quelques aspects méconnus de cette prodigieuse découverte que je considère révolutionnaire pour ma part, tant elle bouscule mythes et légendes qui faisaient la part belle à quelques spécialistes autoproclamés !

- Xavier Cuvelier-Roy nous livre le second volet de son évocation Il y a 40 ans disparaissait l’alchimiste Armand Barbault. Bénéficiant de la générosité de son fils Alexandre, voici un texte essentiel, véritable testament-codicille à l’Or du millième matin, et un album de photos pour la plupart inédites.

-  Suit L’Alchimie d’aujourd’hui, de François Trojani, qui fort à propos, nous présente sous un autre aspect de l’Art Royal.

- Quel bonheur nous a été prodigué à la lecture de l’étude de Nicodème, Bibliothèque Guaita. A juste titre, il distingue du lot, l’Église intérieure dont l’importance n’est plus à démontrer. Exemplaire unique, à partir duquel Marc Haven rééditera 200 exemplaires en fac-similé !

- De Gérard Galtier, La Fûtuwa ou compagnonnage arabo-musulman, nous est offert comme un véritable parcours initiatique. Il met le doigt (avec précaution) sur les « ressemblances de la Fûtuwa avec la Franc-maçonnerie et le Compagnonnage », à déguster !       

Suivent les rubriques des Livres, la recension des revues, et un hommage émouvant de Jacques Bouvier qui ferme, hélas, sa Librairie du Graal après presque 40 ans de belle et noble activité. Pour l’occasion, celui-ci nous livre en exclusivité, une lettre de Robert Amadou, datée du 29 décembre 1973.

Dès le 19 septembre :
Les Cahiers de l’ailleurs, numéro ( tous les numéros antérieurs), en vente chez l’éditeur : ICI 
mais aussi en particulier, chez le Colporteur du Livre : ICI





dimanche 14 septembre 2014

Le dernier né de Pierre Mollier : Curiosités maçonniques





Respectant la règle que je me suis imposé, n’ayant pas encore lu ce livre, je ne puis honnêtement en faire la recension. Mais comment faire l’impasse sur cet événement littéraire dont l’avenir nous semble prometteur : imaginez qu’il est déjà en rupture de stock chez certains gros libraires, quelques jours après sa mise en vente !

Pierre Mollier sera présent au Salon du Livre de Limoges les 25 et 26 Octobre et y dédicacera ses ouvrages

Avec l’autorisation de Serge Caillet plus rapide (et talentueux) que votre serviteur, voici la critique qu’il en a faite sur son blog :

Pierre Mollier a eu l’heureuse idée de rassembler des études éparses en un volume intitulé Curiosités maçonniques. Enigmes, intrigues et secrets dans les archives des loges (Jean-Cyrille Godefroy, 2014). Historien, rédacteur en chef de la revue Renaissance Traditionnelle et directeur de la bibliothèque du Grand Orient de France et du Musée de la franc-maçonnerie, l'auteur avait toute compétence pour entraîner son lecteur, comme il l’écrit lui-même, « dans le continent des livres et des documents maçonniques ».

 Ces curiosités, dans le double sens du terme, glanées au fil d’une vingtaine d’années de recherches, nous invitent à ouvrir non pas les grands classiques de la littérature maçonnique, mais quelques « marginalia masonica ». Ainsi, en dix-sept chapitres, d’ailleurs fort joliment intitulés, Pierre Mollier, s’interroge sur une épigraphe maçonnique à Marseille au XVIIIe siècle ; une planche écossaise de Toulouse, en 1744 ; l’affaire Pincemaille « ou les secrets des hauts grades imprimés et vendus aux profanes », en 1763 ; les cérémonies de l’étrange Ordre du moment ; les archives des Philalèthes de Savalette de Langes ; le précieux fonds Gaborria, bien connu des amateurs, conservé à la Bibliothèque municipale d’Alençon ;  la collection du frère Peuvret ; la correspondance de Claude-Antoine Thory avec Charles Geille, jadis mise au jour par Robert Amadou ; le néo-templarisme de Charles-Louis Cadet de Gassicourt ; les premières années chaotiques du rite de Misraïm à Paris ; les fouriéristes ; la bibliothèque secrète du frère Ragaigne… Pierre Mollier nous invite aussi à étudier avec lui quelques blasons maçonniques, le blason particulier du rite écossais philosophique, des jetons et médailles, des ex-libris et l’étrange décoration des Chevaliers défenseurs de la maçonnerie, liée au rite de Misraïm.

Mais qu’on ne s’y trompe pas : ces Curiosités maçonniques ne contribuent pas seulement à une petite histoire qu’on pourrait juger trop hâtivement superficielle ou anecdotique. Elles nous livrent, tout au contraire, bien des enseignements et peut-être même quelques secrets. Une fois de plus, l’ami Pierre Mollier nous offre un petit bijou d’érudition, tout en finesse.

Serge Caillet
Note de l’éditeur :

Même les institutions les mieux établies cachent toujours quelques Curiosités. Derrière le pittoresque de ces anecdotes, nos Curiosités Maçonniques dévoilent souvent des aspects de la franc-maçonnerie laissés dans l’ombre par une approche plus classique. Le sourire est la ponctuation d’instants de lucidité !
Depuis Borgès et Umberto Eco, on sait que les bibliothèques, loin d’être synonymes de recherches arides et d’ennui, recèlent aussi leur part de mystères. Enquêter sur la chaîne des propriétaires d’un manuscrit rare, décoder un ex-libris énigmatique, découvrir une référence inattendue… C’est à ces aventures que nos histoires convient le lecteur.

Ces enquêtes dans les archives des loges sont aussi des nouvelles romanesques et des contes édifiants pleins d’enseignements pour qui cherche à mieux comprendre « le secret » de la franc-maçonnerie.

I. Une « épigraphe » maçonnique à Marseille au XVIIIe siècle ?

II. Harpocrate en Occitanie : une planche de la Loge écossaise de Toulouse en 1744

III. Le « crime le plus atroce », l’affaire Pincemaille ou les secrets des hauts grades imprimés et vendus aux profanes

IV. Statuts & règlements du Très Auguste et Très Aimable Ordre du – bon ! – Moment

V. Les Philalèthes : la bibliothèque est un Temple…

VI. Collection et initiation : les 120 rituels du Frère Gaborria

VII. Notes fugaces arrachées au passé sur le cas regrettable mais avéré d’un gradomane

VIII. Des livres et des Rites… une quête maçonnique – et bibliophilique – sous l’Empire : la correspondance Thory-Geille sur les débuts du Rite Écossais Ancien Accepté

IX. Quand un antimaçon devient un excellent Frère : le chemin de Damas maçonnique de Charles-Louis Cadet de Gassicourt

X. De la Maçonnerie symbolique à la République universelle : une dénonciation de la franc-maçonnerie au ministre de l’Intérieur (1822)

XI. « Une secte voluptueuse et religieuse » : Fourier, les fouriéristes et la franc-maçonnerie

XII. Où l’innocente manie de la bibliophilie maçonnique révèle l’existence d’une bibliothèque secrète réunie jadis par un adepte oublié

XIII. De l’héraldique maçonnique

XIV. Le blason hermétique du Rit Écossais Philosophique

XV. Jetons et médailles : la numismatique maçonnique

XVI. Une « Légion d’honneur » maçonnique, l’ordre des Chevaliers défenseurs de la Maçonnerie et un illustre récipiendaire

XVII. Les ex-libris maçonniques : « blasons de l’esprit » et marques des Frères

Interview de Pierre Mollier par Jacques Carletto :

http://www.youtube.com/watch?v=lBIKk6gIgG0


Curiosités Maçonniques, Énigmes, intrigues et secrets dans les archives des Loges, de Pierre Mollier, préface de Jean-Pierre Lassalle, Éditions Jean-Cyrille Godefroy, 2014, 192 p., 20 Euros


Pierre Mollier, Officier dans l’Ordre des Arts et des Lettres, Diplômé de Sciences Po (Institut d'études politiques de Paris) et titulaire d’un troisième cycle en sciences religieuses (École Pratique des Hautes Études, Ve section), il est directeur de la bibliothèque, des archives et du musée du Grand Orient de France (Musée de la franc-maçonnerie). Il est également Rédacteur en chef de la revue d’études maçonniques et symboliques Renaissance Traditionnelle





Site de Pierre Mollier : ICI  
Site de Serge Caillet : ICI  
Site de Renaissance Traditionnelle : ICI 
Disponible chez le Colporteur du Livre : ICI




vendredi 12 septembre 2014

Les temps sont tristes…





Les vacances sont aussi un temps de réflexion, de bilan et pourquoi pas de remise-en-cause. Oh j’annonce tout-de-suite la couleur pour éviter le ton caliméro, je ne vais pas vous imposer mes états d’âme, du genre faut-il continuer ou pas, provoquer des réactions de sympathie, me faire prier, etc… Il n’est pas question de cela, c’est un jeu facile et hypocrite. Bien entendu que je poursuis mes activités dans Réflexions sur 3 points, quelque soient les obstacles et les difficultés, les scores de fréquentations, les dénigrements (et parfois pire) !

Mais cela n’empêche en rien d’analyser et d’en tirer des conclusions qui peuvent effectivement amener à des changements : en relisant les textes produits depuis maintenant 5 années, je remarque qu’à chaque rentrée de septembre, ce blog s’est toujours remis en question pour ne pas l’enfermer dans la routine, le conformisme et la complaisance. Vous observerez que des chroniques régulières bien qu’appréciées, ont été mises en sommeil avant qu’elles ne deviennent insipides ; que si la ligne rédactionnelle ne change pas, elle s’ouvre néanmoins davantage aux divers événements qui influencent notre quotidien (dans le domaine initiatique, j’entends). Sans pour autant basculer vers l’information au sens journalistique du terme : pour ce faire et depuis sa création, Réflexions sur 3 points a toujours orienté ses lecteurs vers Gadlu-infos, dont la compétence, la probité et l’objectivité n’ont jamais fait défaut. Cela n’empêche en rien de relayer les annonces ou communications d’intérêt général, sans faire de tri particulier.

Mais le temps sont tristes…Sans prétendre à être exemplaire tout en se voulant distincte par les valeurs qu’elle véhicule, la blogosphère spécifique dans laquelle nous essayons tous d’évoluer semble résister difficilement aux nocivités manifestes de la Toile.

Ces douze derniers mois se sont tristement illustrés par des dérives indignes : désinformations, délations, insultes, mercantilisme font bon ménage avec trahisons, chantages et trafics d’influence : sites, blogs, forums sombrent un peu plus de jour en jour et offrent au monde profane une pitoyable vitrine… et ce qu’ils soient le fait d’individus (site personnels) ou d’institutions (Obédiences, loges, groupes de discussions ouverts, etc.).

Enfin, ne généralisons pas, il y a les autres, ceux qui travaillent dans le respect, l'objectivité et la générosité. Vous les reconnaitrez facilement, ceux là font rarement parler d'eux !

On ne peut pas à la fois occuper le terrain et protester que soient mis sur la place publique des faits, des délibérations ou des documents, des rituels et autres. C’est une malhonnêteté intellectuelle : ou vous venez sur internet, ou vous n’y venez pas, mais ne vous plaignez pas y être connu ou reconnu ; ou vous faites le choix de paraître public, ou vous optez pour le groupe privé ou secret, mais ne protestez pas des désagréments de l’un ou de l’autre formule ! Et puis, il y a des individus et des institutions qui préfèrent ne pas s’afficher sur facebook, voire même sur internet ! C'est tout aussi bien si cela leur convient, c'est une question de choix, libre et indépendant.

Les provocations sous anonymats ou pseudos (parfois multiples pour un même intervenant) s’organisent en système, et le système balance entre le pour et le contre au gré des fantaisies, de l’humeur, mais aussi de la jalousie, de la haine. Comment s’étonner après de constater la floraison des tenants de thèses complotistes, conspirationnistes, des chevaliers-blancs de l’anti-maçonnisme, anti-rosicrucianisme ou anti-martinisme, etc.

A qui, d’abord, la faute ? La liberté d’expression, d’opinion et même de croyance, n’est pas mise-en-cause. Simplement, n’oublions pas que si cette liberté nous donne des droits, elle nous impose des devoirs aujourd’hui forts malmenés. Convenons simplement qu’il y a « une certaine catégorie » d’internautes qui font de la Toile leurs fonds de commerce, leurs divans de psychanalyste, leurs zincs de café du commerce, sans parler des rats de caniveaux ou de poubelles !

La multiplication des leçons d’humanisme à bon marché, de protestations politiques ou religieuses, d’humour douteux voire graveleux, ont un impact inattendu : combien de fois je me suis étonné de voir tel ou tel ami-facebook, cliquer « j’aime » ou les commenter avec complaisance… A part quelques exceptions, faut-il rappeler que tous ces contacts « virtuels, électroniques » demeurent artificiels, illusoires aussi : comment peut-on avoir jusqu’à 5000 amis ! Pourtant, j’ai constaté combien prennent feu et flamme dans la vitesse et la précipitation, ne prenant même pas le temps d’ouvrir la fonction « afficher la suite »…

Les temps sont tristes, mais… Je ne voudrais pas rester sur une note pessimiste : internet (et les réseaux sociaux) demeure un outil essentiel de communication, d’information et de culture, adapté à notre époque. Reste à savoir l’utiliser, avec prudence et discernement car il est absolument impossible de vérifier (souvent) la véracité, d’en contrôler l’objectivité.

Pour terminer, il en est d’internet comme de l’individu qui accepte une thérapie dite « douce » : il ne doit pas abandonner pour autant la prescription de son médecin. N’en faisons pas une panacée, il faut toujours avoir des amis en chair et en os, des livres papiers, des échanges verbaux, des lettres et des cartes postales, un téléphone…