lundi 24 février 2014

A propos d'Adam Dieu Rouge, de R. Ambelain, nouvelle édition.






Il y a plusieurs semaines, j'ai reçu en service presse cet ouvrage, préfacé par Serge Caillet. Entretemps celui-çi en a fait la recension sur son blog ( ICI ) puis donné une conférence suivie par un vaste auditoire, le 14 de ce mois de février 2014, dans le cadre des Rencontres de Men Nefer, en collaboration de l'Institut Eléazar (ICI) et de nos amis du Colporteur du Livre (ICI).



Photo Philipe Subrini

Il eut été peu convenable de ma part de surjouer, compte-tenu de l'autorité inconstable du préfacier sur le sujet, d'aucuns ne manqueront pas de dire que je me défausse, les vrais amis et lecteurs de Réflexions sur 3 points jugeront sur pièces. Oui, tout ce qui se lit, se voit, touche à l'oeuvre ou à la pensée de Robert Ambelain, déchainent passions et déraisons, excessives parfois !

Voici donc, tout simplement, un extrait de la préface :
 "Voilà 72 ans, en pleine terreur nazie, paraissait aux Editions Niclaus, libraire-éditeur, 38, rue saint-Jacques, à Paris, un livre étrange, dont le titre ne l’était pas moins : Adam, dieu rouge, avec ce sous-titre explicatif : L’ésotérisme judéo-chrétien. La gnose et les Ophites. Lucifériens et Rose-Croix. Le voici réédité par les Editions Signatura.

Sur le plan littéraire, la publication d’Adam, dieu rouge marque le début de l’œuvre gnostique de Robert Ambelain. Le livre s’ouvre sur trois citations, dont celle-ci, extraite de la première Méditation de Descartes : « Il faut remettre toutes choses en doute une fois au moins en sa vie ». Or, les deux autres maximes sont tirées, respectivement, du Sepher ha-Zohar  et de l’Evangile selon Marc. Toute l’œuvre littéraire, toute la quête personnelle, occultiste et initiatique, de Robert Ambelain, tiennent dans ces trois citations, où d’aucuns ont cru voir des contradictions, alors qu’elles constituent en réalité les trois angles d’attaque de la réflexion permanente d’un initié rebelle et d’un historien contestataire, tel qu’il le revendiquait lui-même, qui fut avant tout un homme de désir épris de justice.

Depuis les sept décennies qui nous séparent de la publication d’Adam, dieu rouge, notre connaissance du gnosticisme et, plus généralement, du judaïsme polymorphe, avant et après la naissance du christianisme, a considérablement progressé. Dans bien des domaines, elle a même été totalement bouleversée par les découvertes des manuscrits de Nag Hammadi, en 1945, et de Qumrân, entre 1947 et 1956. Dans ce livre qu’on s’honore aujourd’hui de sauver de l’oubli, Robert Ambelain nous en apprend sans doute moins sur la gnose, les Ophites, les Lucifériens et les Rose-Croix que sur sa propre pensée nourrie d’intuitions fulgurantes. N’est-ce pas là l’essentiel ? 

La gnose de Robert Ambelain était radicalement hérétique devant la Grande Eglise ; hérétique en 1941, comme en 1967, et au-delà. Car les gnostiques des premiers siècles sont les maîtres de Robert Ambelain, comme ils l’avaient été de Doinel et de Bricaud. Mais il enrôle aussi les Pères de l’Eglise, à commencer par Origène, parfois dans une interprétation très personnelle. Et aussi les Cathares, d’autant plus respectables à ses yeux qu’ils ont été martyrisés. Et aussi les templiers dont il croit percer et révéler le lourd secret qui serait la raison de leur anéantissement par le même pouvoir romain.

Occultiste et gnostique à ses débuts, occultiste et gnostique à sa façon jusqu’à son dernier souffle, en dépit de maintes rectifications, Robert Ambelain fut l’homme d’une expérience spirituelle permanente, et d’une expérience qui ne se départit jamais de la prière. Croyant en Dieu, en sa perfection infinie, aux mondes intermédiaires entre Dieu, l’homme et l’Univers, défenseur du vrai Lucifer, le Robert Ambelain des dernières années, au fond, n’était pas différent du jeune occultiste qui avait publié Adam, dieu rouge, dans les années noires de l’Occupation. Mais la gnose de Robert Ambelain est une gnose secrète, comme était secrète son Eglise gnostique, y compris parfois pour lui-même, y compris malgré lui, mais toujours dans la grâce agissante dont il a bénéficié, j’en suis convaincu, à titre personnel, et dont il s’est trouvé si souvent porteur et mainteneur, tel en cet Adam, dieu rouge".

    Serge Caillet, Directeur de la Collection "Traditions Initiatiques" aux Éditions Signatura.


Adam le Rouge, Robert Ambelain,Saint-Martin de Castillon, Ed. Signatura, 2013, 169 p.

Le site Officiel Robert Ambelain, c'est : ICI
La fiche biographique de Robert Ambelain, dans Réflexions sur 3 points, c'est : ICI


1 commentaire:

  1. La découverte des textes gnostiques, citons notamment la fameuse bibliothèque de Nag Hammadi, a véritablement révolutionné nos connaissances en cette matière. Aujourd'hui bien des auteurs s'en inspirent pour par exemple créer en esprit le gnosticisme. Ce que fit à sa manière Ambelain, et d'autres avant ce dernier, Doinel. Tout en respectant le cherchant que fut Ambelain (j'aime ses doutes et ses crises !) on ne peut le considérer comme un véritable gnostique, comme au demeurant ceux qui s'affichent de nos jours comme tel (branche Sanda).

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