lundi 18 juin 2012

Vous avez la parole : De l'inculture partisane, par Myrdynn



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De l’inculture partisane


Il y a quelques années, Robert Amadou a participé au lancement d’une nouvelle revue, l’OCCULTURE.

Le respect forçant et la crainte de la confusion m’en empêche, pourtant j’aurais aimé créer l’INCULTURE. Non pour en faire l’éloge… mais pour dénoncer les coupables transmissions d’idées, d’informations et de pseudo thèses, l’ensemble non vérifié, non vérifiable, partisan et partant, intolérant. Entendons-nous : je ne critique pas que l’on soit sujet à l’inculture, tout individu honnête concevra qu’il est dans l’inculture permanente, car nous avons et nous aurons toujours à apprendre. Je m’adresse plutôt à ceux qui affirment péremptoirement « qu’ils ont fait le tour de la chose », qu’ils « savent pertinemment ou de bonne source que, etc. » ou qu’ils sont exclusivement « dans la confidence parce que, etc. ». J’allais oublier la catégorie de ceux « qui sont surs, parce que c’est écrit dans un livre, un journal ou vu à la télévision ».


En moins d’une semaine, j’ai ainsi relevé tant dans la presse écrite que parlée, sur le net ou au cours d’une conversation :

      - l’étonnement d’un rationaliste furieux (ce n’est pas moi qui le qualifie, mais lui-même qui le revendique sur les « ondes nationales ») qui, prenant connaissance des Manuscrits de la mer morte, affirmait en conclusion leur invalidité sous prétexte que par une seule fois le nom de Jésus n’y était mentionné ! Lorsque l’on sait (et on ne peut l’ignorer si on a vraiment lu le livre référencé) qu’il s’agit exclusivement de compilations de copies manuscrites de l’Ancien Testament, il y a pas de quoi s’étonner que le même lecteur conclue que les Esséniens constituaient une secte ! Ce en quoi il aurait parfaitement raison si nous donnions, lui et moi, le même sens à ce mot dénaturé avec l’arrivée du « new-âge ». Sans provocation, le christianisme (je n’avance même pas « catholicisme », survenu plus tard comme chacun devrait le savoir) était à sa naissance une secte par nature et circonstance. C’était même une secte juive, Jésus n’ayant de son vivant converti que des juifs.

      - Que l’on qualifie les « Evangiles apocryphes » systématiquement « gnostiques », voire même chez certains théologiens, « hérétiques », alors que la seule raison de leur relégation campe sur la décision d’un concile qui n’a retenu que les quatre que nous connaissons, c’est délibérément marginaliser, pour ne pas dire davantage ! Si l’Evangile de Thomas avait été trouvé à l’époque, nous aurions très probablement la référence à cinq Evangélistes… Et quel Évangile ! Mais la découverte des Manuscrits de la mer morte en 1947 est arrivée fort opportunément pour éclipser celle de 1945, à Nag Hammadi ! Et que les sots arrêtent une fois pour toutes d’y trouver la main séculière de l’Opus Dei, cela risque fort de donner une nouvelle idée à David Brown, auteur de l’inénarrable Da Vinci code ! Le Vatican a bien d’autres préoccupations, assez éloignées de Marie-Madeleine et d’une descendance de Jésus. Je ne vois d’ailleurs, pas en quoi cela remettrait en cause croyances, dogmes et « mystères » : il était sinon obligatoire, au moins tout à fait normal d’être marié (selon les coutumes) à cette époque (et quelques siècles plus tard encore, jusqu'à ce que des hommes décident pour d'autres hommes, au cours d'un concile, que c'était interdit à partir d'aujourd'hui!).

      - La surprise d’une relation, de confession catholique, qui ne peut admettre qu’il existe d’autre Bible que romaine. Comme je prétendais qu’il était fait mention du globe terres­tre dans le Nouveau Testament, qu’en conséquence les procès de Copernic et de Galilée se révélaient iniques, elle me mit au défi de trouver cette assertion dans son exemplaire, la respectable traduction sous la direction du Père de Vaux, Bible de Jérusalem. Je cherchai en vain dans le livre de Job, 25/7 « c’est lui qui trône sur le globe de la terre », pas davantage de succès dans Samuel 2/8 « car c’est à Jéhovah sont (sic) les gonds de la terre et sur eux il a posé les globes ». Comme elle exultait de joie, un peu prématurément, je lui indiquai qu’il y avait d’autres Bible, celle œcuménique de Tob, par exemple, mais je n’entamai pas sa conviction ! Or il existe à ce jour 49 versions des Ecritures saintes :

7 versions syriaques,
5 versions coptes,
6 versions arméniennes,
5 versions grégoriennes,
5 versions éthiopiennes,
5 en langues diverses d’Asie mineure,
3 versions latines,
5 versions gothiques,
5 versions slavonnes
3 versions européennes.

A cela, surajoutons les traductions :

La Septante : de l’araméen d’origine, en grec.
La Vulgate : du grec au latin.
La Langue vulgaire : traduction du latin en français.

En écartant toute intention de manipulation ou d’arrangement… imaginons tout de même possible des erreurs de traduction, d’interprétation !

Ces quelques exemples pour apaiser, faire prendre conscience, non pour polémiquer. Ce faisant, je me rends moi-même coupable d’inculture car il se trouvera bien un spécialiste de tel ou tel point développé qui relèvera une insuffisance ou – et pourquoi pas – une erreur. On ne peut pas en quelques lignes, même en quelques livres, traiter par exemple des Manuscrits de la mer morte. Simplement, que l’on s’abstienne de vouloir imposer sa conception, sa lecture, sa vision, sans égards aux travaux des professionnels d’abord, des amateurs éclairés ensuite. Ces derniers - voyez en égyptologie - on grandement contribués à l’avancement de sciences telles que la paléographie, l’astronomie, l’architecture sacrée, etc.

Je rappellerai ici en conclusion, cette édifiante loi de sagesse rosicrucienne :
« Il vaut mieux savoir peu, mais être sur de la valeur de ce que l’on sait, que de savoir beaucoup quand la majeure partie de ce que l’on sait est faux, et qu’ainsi, tout est sans valeur ». Ralph Maxwell Lewis 
                                                                                                                            Myrdynn                                                                                   

2 commentaires:

  1. Quelle fougue! Merci pour ce message tonifiant. Vous soulignez à juste titre l'inculture, ou plutôt la suffisance des cuistres, sur le thème "l'homme qui a vu l'homme qui a vu l'homme... qui a vu l'ours" et la suffisance issue des esprits pour qui le savoir n'est pas échange, mais combat et domination sur l'autre. D'où l'utilité de savoir remettre nos acquis en question. Bravo et merci pour votre contribution.

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  2. Que de grandes vérités contenues sur une seule page !

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