dimanche 16 octobre 2011

Jollivet-Castellot, les de Lesseps et les de Lambert.

Une curiosité historique.

Entre 1917 et 1919, François Jollivet-Castelot, Président de la Société Alchimique de France, à écrit son livre majeur, Le Destin ou les Fils d'Hermès. D'aucuns prétendent qu'il est une sorte de testament autobiographique. Probablement disent les uns, très certainement affirment les autres. Ceci proposé, souvenons nous qu'il vécut jusqu'en 1937. 


Source illustration :   gravure de Milivoj Uzelac



Natif d'une famille monarchiste bourgeoise et aisée de Douai, il s'identifie au comte Gaston de Lambert, ce qui est tout de même assez paradoxal pour un homme qui prône des idées de "socialisme-rationnel", une sorte de christianisme libéral (il adhérera au tout jeune parti communiste et s'en fera exclure pour ses avancées fourièristes, anarchiques) !

Il faut, bien entendu, se replonger dans l'ambiance de l'époque avant que démettre un jugement tranché.

Qu'importe, la carrière de Gaston de Lambert apparaît comme un véritable "copié-collé" comme il se dit aujourd'hui, avec l'extraordinaire parcours de ce chercheur (voir sur ce même site, son autobiographie).

Paris est un bouillon de culture de l'occultisme, et le Groupe Indépendant d'Études Ésotériques de Papus, auquel adhère Jollivet-Castelot, en est plein développement. Sans y adhérer, la famille de Lesseps fréquentait ce milieu, en particulier Bertrand, ami de Jean-Julien Champagne, de René Schawller de Lubicz. Tout ce petit monde s’intéresse à l'alchimie, ce qui donnera par la suite à un nombre déraisonnable de soit-disant identification de Fulcanelli, le maître d'Eugène Canseliet.

Soutenu financièrement par Bertrand de Lesseps, Champagne, artiste-peintre de talent, se passionne pour la mécanique, à l'aéronautique naissante : il met au point une hélice révolutionnaire, turbo-propulseur, puis entreprend la construction d'un traîneau... Le "tout-Paris" verra bientôt rouler une extraordinaire voiture  propulsée par une hélice !


Source illustration : archerjulienchampagne

Or, peu de temps auparavant, un jeune aristocrate parisien dépose des brevets d'invention, en particulier celui de l'hydroglisseur (1891) et va développer avec fortune son invention qui connaîtra succès dans des compétions nautiques et application utile dans les colonies françaises. Ce jeune homme se nomme... Charles de Lambert !
 
Source illustration : Aviatechno

Détenteur de multiples records aéronautiques, à la une de l'actualité, ce nom est célèbre au début du siècle dernier. Il ne peut pas ne pas avoir rencontré Bertrand de Lesseps, lui-même grand aviateur. On peut toujours rêver, mais parfois trop de coïncidences équivalent à une évidence... Je demeure à penser qu'il fut le véritable inspirateur du nom du héros de François Jollivet-Castelot. 


Source illustration : curiosphère

Charles de Lambert est né à Funchal (Madère) le 30 décembre 1865 et mort à Saint-Sylvain d'Anjou le 26 février 1944. Sa passion pour l'aviation aurait du faire de lui, à la place de Blériot, le premier à survoler La Manche : une météo défavorable l'en empêcha !  Il se consolera le 19 octobre 1909 en survolant pour la première fois la tour Eiffel, et sera félicité par son ingénieur-constructeur ! Par la suite, il se consacrera à sa manufacture, la Société Anonyme des Hydroglisseurs De Lambert.


Ceci exprimé sans aucune prétention, je vous ai livré - sous la lorgnette de la petite histoire - une observation que je trouve amusante et même attachante. Mais il ne faut rien négliger, sans donner trop d'importance !



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