dimanche 31 janvier 2016

Jean-Guillaume Cuvelier et l'Ordre Sacré des Sophisiens, à la source des rites Égyptiens


Sous les auspices d'Horus !


L’égyptomanie qui fleurit sous le Consulat et l’Empire n’est pas la première source à laquelle les rites dits « égyptiens » vont trouver leur essor. Antérieurement, l’on connaissait le roman Sethos une œuvre de l’abbé Jean Terrasson (1670-1750),  les Fables Égyptiennes d’Antoine-Joseph Pernety (1716-1796), l’influence de la Crata-Repoa à la paternité contestée, mais surtout l’Ordre Royal du Silence des Architectes Africains ou plus communément Architectes Africains, voire-même Architectes Égyptiens, créé en 1767 par Karl Friedrich von Köppen (1734-1797). Citons encore pour l’inspiration,  les écrits d’Athanase Kircher en 1652, ceux bien entendu, de Court de Gébelin avec le Monde primitif. Pas davantage nous ne saurions négliger Cagliostro, Grand Cophte, et sa loge-mère, la célèbre Sagesse triomphante. Et puis, la Flûte enchantée, d’Amadeus Wolfgang Mozart, enfin pour achever, le roman d’Eckartshausen, Le voyage de Kosti

 Par contre, on sous-estime, on oublie même parfois, une floraison d’ordres initiatiques et mystiques, ayant chacun adopté un rite spécifique tels en 1780 le Rite Primitif des Philadelphes (de Narbonne je précise), du Rite des Parfaits initiés d’Égypte en 1785 d’Aliette dit Etteilla, des Amis du Désert à Toulouse en 1806. Enfin, celui qui nous occupe plus particulièrement, l’Ordre Sacré des Sophisiens, en 1801.

Mais qui est son fondateur, Jean-Guillaume Cuvelier ?

  • Il naît le 15 janvier 1766, au sein d’une famille aristocratique de Boulogne-sur-Mer, d’où l’adjonction de Trye à son patronyme (non utilisée).
  • Études secondaires au Collège des Grassins à Paris.
  • Études de droit (Paris ?) exerce la profession d’Avocat à Boulogne jusqu’en 1789.
  • 1793 : Commissaire des Armées de l’Ouest.
  • 1799 : Officier des Hussards de la Garde Consulaire.
  • 1804 : Commandant en Chef de la Compagnie des Interprètes (Camp de Boulogne).
  • 1805 : Campagne de Prusse, de Pologne Il en revient physiquement épuisé et gardera toute sa vie des séquelles.
  • 1806 : Quitte l’armée, entre dans l’administration où il est nommé à la Commission d’Instruction Publique.

Dés lors, il se consacre aux Lettres (poésies romans), Dramaturge, il écrivit une centaine de pièces, musicien, tout en poursuivant sa carrière maçonnique :

  • 1801 : Création de l’Ordre Sacré des Sophisiens. C’est en 1801 que Jean-Guillaume Cuvelier crée avec le concours d’anciens cadres de l’Armée d’Égypte,  un rite  qui travaille sous les auspices d’Horus, et sous la direction du Grand-Isiarque, confère les  Hauts-grades d’Aspirant, d’Initié et de Membre des Grands-Mystères.
 « Nul, dans les pyramides de la République Française, n’est aspirant s’il ne connaît l’acacia ».
Sont inscrits au Tableau : Vivent Denon, Millien, Monge, Geoffroi, Holtz, Villoteaul, le Maréchal Bessières, les généraux Reygnier, Menou, de Lacépède, d’Estaing.
Son œuvre musicale maçonnique est importante.



Robert Amadou, dans sa remarquable seconde préface de l’étude de Serge Caillet, La Franc-maçonnerie égyptienne de Memphis-Misraïm, en fait tout de même la citation tout en réduisant sa réelle existence, en créant le doute : « du moins selon Ragon, seul témoin de l’espèce ».
  • 1802 : Fondateur, Vénérable de la Loge des Frères Artistes.


  • 1824 : il meurt le 25 mai 1824 à Paris et son Ordre ne lui survivra pas. Sa dépouille repose au Cimetière du Père Lachaise, son monument funéraire représente une… pyramide ! (26°div. Q. 27)





Quelques pièces, célèbres à leur époque et totalement oubliées de nos jours :

  • La Fille sauvage.
  • Le Codicile.
  • La Main de fer.
  • La Fille mendiante.
  • Jean Sbogar.
  • Les Macchabées.
  • La Bataille d’Aboukir
  • La Mort de Kléber
  • La Belle espagnole.

Biographes : 

Bésuchet, historien de la franc-maçonnerie.
Fayolle (Biographie Universelle).
Almanach des Spectacles  de 1824, Notice nécrologique.

Autres sources biographiques :

CAILLET, Serge, La Franc-Maçonnerie égyptienne de Memphis-Misraïm, Paris, Ed. Dervy, 2003.
GALTIER, Gérard, Maçonnerie Égyptienne, Paris, Ed. du Rocher, 1989, voir : ICI
 .

Illustrations : Musimac


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