samedi 26 juillet 2014

Série : Grandes figures passées, Harvey Spencer Lewis




Harvey Spencer
LEWIS
1883-1939



Humaniste, artiste, écrivain et conférencier, grand mystique pour les uns, habile homme d’affaires et publiciste de génie pour les autres, H.S. Lewis ne peut laisser indifférent. Il a marqué à jamais son époque, la Belle-Époque quoique peuvent en dire ses détracteurs qui ne manquent jamais de s’attarder sur les faiblesses de l’homme pour mieux stigmatiser, « gourouriser » le fondateur (ou rénovateur ?) du rosicrucianisme moderne. Le mot qui fâche vient d’être écrit : moderne ! Toute une intelligentsia de l’ésotérisme refuse à ce mouvement une existence contemporaine… Si la Rose-Croix à réellement existée, elle appartient définitivement au passé et toute résurgence ne peut qu’être suspecte. Et s’ouvre le catalogue des invectives qui ne cible pratiquement que celui à qui l’on doit cette résurgence « la pensée de Lewis est aussi plate que ses écrits ; les enseignements (de l’Amorc) procèdent d’un occultisme de supermarché (l’Amorc une multinationale de l’ésotérisme) ; Lewis à bâti un système syncrétique religieux (donc une secte), etc. »

On le voit, précieux pour les uns, gênant pour les autres, H.S. Lewis n’est épargné ni de son vivant, ni dans l’évocation de sa mémoire. Cela a toujours été le destin des grands bâtisseurs, n’en déplaise à ceux qui critiquent et calomnient, avec pour seul objectif d’anéantir.

Qui est Harvey Spencer Lewis ?

Il nait le 25 novembre 1883 à Frenchtown, au New-Jersey (U.S.A.), au sein d’une famille méthodiste d’origine galloise qui sans être riche, était à l’abri du besoin. Ses parents étaient tous deux professeurs. Son père, Aaron Lewis, artiste de nature, enseignait l’illustration à la plume (il deviendra par la suite calligraphe et généalogiste de renom) et sa mère, Catherine Hoffman, née en Allemagne, exerce dans une école commerciale. Ces deux disciplines devaient influencer les débuts professionnels d’H.S. Lewis qui collectionnait les dons : musique et chant, peinture, puis des matières modernes telles la photographie, l’électricité et la télégraphie, la chimie.

• 1900 : Après des études primaires et secondaires dans les écoles publiques, premier emploi dans une maison d’édition de New-York, Baker et Taylor. Puis, il fonde son propre studio de portraits-photographiques à Atlantic-City.

• 1902 : Adhésion à la Ligue d’Investigation Psychique. A l’âge de 19 ans, il intègre l’équipe artistique de l’Evening Herald, à New-York, dont il deviendra rapidement le responsable.

• 1903 : Il épouse Mollie Goldsmith.

• 1904 : Naissance de Ralph Maxwell Lewis.

• 1905 : Création, avec le concours de l’Evening Herald, du New York Institute for Psychical Research, il publie de nombreux articles dans le New York Herald, le New York World et le New York Sunday World. C’est grâce à ces activités qu’il va faire, l’année suivante, une très précieuse connaissance, May Banks-Stacey (1846-1919).

• 1907/1908 : Il découvre la réincarnation. Son emploi évolue, il se lance dans le reportage (photographique), publie un livre illustré de plus de deux milles dessins à la plume. Son intérêt se porte de plus en plus sur la publicité. Il dessine des affiches, invente des slogans. Spirituellement, il poursuit ses recherches sur les mouvements se référant aux rosicruciens, il est désigné comme membre honoraire de la Société Philomatique de Verdun (France) et de la Societa di Arte e Scienza (Italie). Publications diverses dans la prestigieuse revue The future et y développe rapidement une série appelée The new Ontology.

Survient alors l’événement mystique qui va déterminer son destin : aux fêtes de Pâques 1908, alors qu’il se recueille dans l’Eglise Metropolite de la 7° Avenue, il rencontre psychiquement un être qui va le missionner et l’exhorter à se rendre en France pour y rencontrer des membres survivants de l’Ordre de la Rose-Croix.


• 1909 : C’est le voyage en France, en compagnie de son père chargé par la famille Rockfeller de reconstituer les généalogies françaises de la famille.

- 7 et 8 août, entretiens avec un professeur de langues et un libraire, à Paris. Les identités ne sont pas clairement établies.

- 11 août, arrivée à Toulouse. Il réside au Grand-Hotel Thivollier.



- 12 août, rencontre dans la Salle des Illustres du Capitole, d’un photographe dont il ne cite pas le nom. Sur son injonction, il se rend dans un vieux donjon (qui n’est pas celui du Capitole) où il se présente à l’Archiviste de l’Ordre (toulousain) de la Rose-Croix ; le soir même, près de la vieille ville de Tolosa, dans un lieu aujourd’hui bien identifié celui-là, il est initié et chargé d’instaurer l’Ordre en Amérique du Nord. Sans entrer dans les querelles de chapelles ou contribuer aux attaques des détracteurs patentés, il faut bien admettre que la réalité des faits tels qu’il les relate lui-même dans son récit Voyage d’un pèlerin vers l’est, renferme quelques invraisemblances selon les uns, quelques expériences mystiques selon les autres, qui établirent le mythe fondateur de l’A.M.O.R.C.


Suivent quelques années consacrées à rassembler des documents et parfaire des connaissances, élaborer des projets, des maquettes de ce que sera la future rénovation (ou réveil pour certains) de l’Ordre de la Rose-Croix.


• 1912 : Chef de Publicité à l’American Voltive Company.

• 1913 : - Mai : Décès de son épouse Mollie.

- Juillet : reçoit des rituels martinistes, mais le projet reste sans suite.

- Décembre : première tentative, sans lendemain, d’établir l’Ordre aux Etats-Unis.

• 1914 : 27 juin, mariage en seconde noces avec Martha Morfier. A la fin de la même année, travaillant de concert avec May Banks-Stacey, il publie une annonce publique d’invitation à rejoindre l’Ordre dans le Sunday Herald.

• 1915, 1° Avril, acte-fondateur de l’Ancien & Mystique Ordre de la Rose-Croix, l’A.M.O.R.C.
Source-document : site fortunecity.com, affiché en mode sépia par l'auteur.


• 1916, création du premier organe de communication interne entre rosicruciens, The American Rosae Crucis. Il abandonne ses activités professionnelles pour se consacrer uniquement au développement de l’Ordre. Le 22 juin, il réalise avec succès une transmutation alchimique, devant un parterre de témoins et de quelques journalistes.

• 1917, il reçoit la lumière maçonnique, à la Normal Lodge n° 523 de New York. Du 31 juillet au 4 août, se tient à Pittsburgh la première Convention Nationale

• 1918/1920 : H.S. Lewis s’attache à créer des alliances internationales et implante l’A.M.O.R.C. à l’extérieur du nouveau-monde. Certains contacts ne seront pas heureux, tels celui pris avec Théodore Reuss dirigeant de l’O.T.O., Ordo Templis Orientis, mais aussi le successeur de John Yarker. Il reçoit deux titres honorifiques (sans jamais être initié) 33°90° et 95° de Memphis-Misraïm et le VII° de l ’O.T.O. Il est probable que son grade de 33° au R.E.A.A. Rite de Cernau procéde de la même filiation. La raison lui fera abandonner cette sulfureuse relation.

• 1922 : Quelques français lui écrivent pour demander une représentation, sans suite.

• 1924 : Election de son fils Ralph à la fonction de Secrétaire Suprême.

• 1925 : Il rencontre ou correspond avec des personnalités qui seront à l’origine de son second voyage en Europe, tels Maurice Jacquet, Andrey Mauprey, François Jollivert-Castellot.

• 1926 : Le 11 août, arrivé en France, il rencontre les époux Malherbe, Charles Levy, Firmin Gemier, Camille Savoire, Grand-Commandeur du Grand-Collège des Rites du Grand Orient de France. Au mois de Septembre, celui-ci le reçoit avec tous les honneurs maçonniques au temple N°1 du G.O.D.F.

• 1927 : Transfert du siège de l’A.M.O.R.C. à San José, en Californie. Il y construit des bâtiments d’inspiration néo-égyptienne, regroupant dans un parc les espaces administratifs, le (premier) Temple Suprême, un laboratoire, un auditorium, un musée egyptien agréé,  crée une station de radio.

• 1929 : Il fait la connaissance de Nicolas Roerich qu’il nommera Légat. Voyage en Egypte, à la tête d’une délégation d’une centaine de rosicruciens. Il conduira une imposante cérémonie d’initiation, le 14 février dans le Temple de Louqsor.

Il publie des ouvrages qualifiés de majeurs, tels Rosicrucian Questions and Answers (Questions-réponses rosicruciennes), Self Mastery and Fate with the Cycles of Life (La Maîtrise de soi et le destin avec les cycles de la vie), The Mystical Life of Jesus (La Vie mystique de Jésus).

- Inauguration le 2 décembre, du deuxième Temple Suprême.

• 1930 : Devant le succès international rencontré, il crée le Suprême Conseil, Word Council. Contacts avec la Fraternité des Polaires. Publication de Mansions of the Soul (Les Demeures de l’âme)

• Nomination de Hans Grüter à la charge de Grand-Maître de l’A.M.O.R.C. pour la France, à la mort de Charles Levy, Grand-secrétaire, remplacé avec bonheur par Jeanne Guesdon qui lui succédera en 1949.

• 1933 : Premiers échanges (épistolaires) avec Jean Mallinger, bras-droit de l’Impérator Emile Dantinne (Sar Hièronymus).

• 1934 : Voyage en Europe pour le premier convent, à Bruxelles, de la Fédération Universelle des Ordres & Société Initiatiques, la F.U.D.O.S.I., dont il est l’un des trois Impérators, aux cotés d’Emile Dantinne (Rose-Croix Universitaire et Ordre Pythagoricien) et de Victor Blanchard (Ordre Martiniste et Synarchique). C’est traditionnellement l’occasion de recevoir des initiations (purement honorifiques, s’il en est) par simples échanges courtois.

• 1936 : Construction du Planétarium à Rosicrucian Park (siège de l’A.M.O.R.C. depuis 1927). Deuxième convent de la F.U.D.O.S.I.

• 1937 : troisième convent de la F.U.D.O.S.I.

• 1939 : Harassé par le travail, il disparaît prématurément à l’âge de 56 ans le 2 août, après avoir tenté de participer à la Convention Internationale de Juillet. Son corps fut incinéré et ses cendres déposées sous une pyramide de granit, dans Rosicrucian Park.



Aimé sans idolâtrie et respecté par les rosicruciens du monde entier, Harvey Spencer Lewis par la force de sa conviction, sut faire partager ses idéaux sans que lui et ses successeurs ne soient pour autant considérés comme guides spirituels. En 2009, plusieurs Conventions nationales et internationales ont commémoré le centenaire de son voyage initiatique à Toulouse.


Illustrations :
portrait : http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Drlewis.gif et recomposée mode sepia avec incrustation signature par l'auteur.
Pronunziamento du 1.4.1915 : site fortunecity.com
Hotel Tivollier : archives personnelles.
Wikipedia pour la pyramide funéraire
Sources biographiques :
- LEWIS, Ralph M., Mission Cosmique accomplie, Villeneuve-Saint-Georges, Editions Rosicruciennes, 1970, 227 p.
- REBISSE, Christian, Rose-Croix, histoire et mystères, Le Tremblay, Diffusion Traditionnelle, 2003, 448 p.
- Revue Actualité de l’Histoire, Hors-série N° 36, 2009.














3 commentaires:

  1. UN homme qui a passé toute sa vie à construire

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  2. Je vous remercie d'avoir adressé votre commentaire, à bientôt !

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  3. Il a fait un magnifique travail !!!

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