jeudi 4 octobre 2012

J'ai lu pour vous : De la liberté de l'esprit, d'Alain Pozarnik


Petite confidence, d’abord : comme tout-un-chacun, j’ai plusieurs livres de chevet qui présentent une même caractéristique : ayant précieusement rangé dans ma bibliothèque un bel exemplaire à l’état neuf, j’en ai un autre dit « de travail », annoté, écorné, maculé de taches de café etc. Il en est trois plus particulièrement torturés car consultés quasi quotidiennement : Le Traité sur la réintégration des êtres, de Martinès de Pasqually, Le Ministère de l'Homme Esprit, de Louis-Claude de Saint-Martin et celui que je vous présente aujourd’hui :




Mais qui est Alain Pozarnik ?

J’emprunte sa courte fiche biographie, parue sur le Club de lecture du site My Book :

"Initié en 1972, Alain Pozarnik Grand Maître de la Grande Loge de France de 2004 à 2006, a consacré sa vie à la recherche du sens de la création et à l'évolution des hommes dans toutes les dimensions de l'univers. Par ses confidences initiatiques, il partage avec nous son chemin et les secrets de ses expériences, met sa sagesse au service des autres et ajoute un livre essentiel à son œuvre."

J’ajoute qu’il a été assistant metteur en scène de Bresson (Le Pick Pocket), Vadim (Les liaisons dangereuses), d’autres encore. Il a été aussi l’adjoint de Louis Pauwels aux Ateliers Planète

J’ai assisté à quelques conférences d’Alain Pozarnik, je l‘ai approché à l’occasion d’une dédicace, il a même signé et commenté fort gentiment mon Livre d’or aux Rencontres Arts et Connaissances, à Pollestres (Pyrénées-Orientales), en mars 2012.

C’est un homme charmant, accessible, d’une grande délicatesse et profondément honnête. Normal donc que dans cet ouvrage, DE LA LIBERTÉ DE L’ESPRIT nous y retrouvions ces qualités intrinsèques (aujourd’hui fort malmenées par quelques ténors qui font la ruine de leurs obédiences).

En effet, de son rite, le Rite Ecossais Ancien et Accepté (REAA), Alain Pozarnik nous en parle avec amour plus encore qu’il n’écrit de belles pages. Il nous parle du REAA, il ne raconte pas son histoire, il nous fait partager sa passion. "Je ne peux parler que de celui-là, c'est le seul que je connaisse" dit-il fort modestement (à méditer par les collectionneurs d'initiations...).

N’essayez pas de le lire comme on le ferait d’un livre plus ordinaire dans sa méthode : avec vitesse et précipitation, à la façon d’un (bon) thriller : peine perdue, vous n’y parviendrez pas, pas davantage que vous n’arriveriez à lire d’une traite un annuaire téléphonique, le code civil ou… la Bible !

Pourquoi ?

La réponse nous vient de l’auteur lui-même :

« Ce livre n’est pas un livre d’idéations mais il se situe à la croisée des idées et des perceptions intérieures, il est particulièrement axé sur le chemin entre la cognition et la sensation. Il est même un chemin entre une déchirure difficile de notre matérialité et notre spiritualité […] essayez de percevoir la véracité d’une phrase, non pas par pure analyse intellectuelle mais en reliant cette analyse indispensable, à la perception de votre vie intérieure. Ecoutez-vous en silence ».

Et d’ajouter généreusement un conseil :

« Lisez lentement, revenez en arrière, goûtez, sentez, ne vous laissez pas accrocher par vos anciennes idées, par vos préjugés et vous retrouverez, au fond de votre raison, le parfum de la parole perdue ».

Ah je vous avais prévenus ! Vous verrez, ce n’est pas un livre (ordinaire) mais un chemin !

J’ai fait paraître ces dernières semaines, sur la page facebook du blog, des pensées extraites de cet ouvrage. Il convient de les rassembler ici :

"Un homme uniquement préoccupé par son salut et sa satisfaction égotiste, un homme qui ne s'intéresse pas aux autres peut être aussi une brebis; en revanche, celui qui s'occupe de son salut et de celui des autres devient un Bon Pasteur. Il y a là une nuance de pureté intérieure, de dépouillement, d'écrasement des têtes multiples du serpent.


Lorsque nous sommes agressés par une vérité inconnue ou provenant de la vision d'un "moi" égotiste, la seule manière de ne pas être emportés par une réponse-réflexe d'affirmation ou de révolte, est de rester solidement ancrés sur la perception concrète de notre Etre-intérieur qui sert d'axe de références. Cet ancrage évite d’adhérer aux turbulences des mécanismes de l'esprit primaire.


Au sein de notre temple humain se cache dans une pièce secrète : la conscience spirituelle, qui s'ouvre à l'aide d'une clé d'or et qui complète notre clé d'argent, symbole de notre pouvoir temporel. 
Le sens du mythe ne se dévoile pas dans la réalité historique de la légende, mais dans notre structure personnelle. Le mythe sert de miroir où notre réalité présente se reflète. Par ses manifestations, ce que nous sommes nous devient ainsi accessible, notre esprit s'ouvre, il s'interroge, écoute, observe et peut surprendre des éléments perdus dans l'obscurité de nos mécanismes psychologiques. Le miroir le plus parfait pour que s'accomplisse le "connais-toi-toi-même" du temple de Delphes est l'œil du mythe ou celui de l'autre.


La pensée ordinaire est un miroir dans lequel elle se voit elle-même et ne découvre que sa propre image. Pour un initié, le miroir de la vérité devient sans tain et permet à l’esprit de voir de l'autre coté de ce qui est déjà su. 

Le savoir intelligent meurt sans cesse pour que de nouvelles connaissances surgissent. La lumière de l'Esprit n'est pas du domaine du temps et de l'espace et ne peut pas être conceptualisée par des dogmes. Elle est éternelle et sans description possible."

DE LA LIBERTÉ DE L’ESPRIT, réflexions initiatiques sur la Voie Royale, d’Alain Pozarnik, Paris, dervy, 2007, 296 pages.

Vidéos d'Alain Pozarnik sur Baglis-tv : ICI 


Bibliographie non exhaustive :

-   Mystères et actions du rituel d’ouverture en Loge maçonnique, Dervy, 1994
-       A la lumière de l’acacia. Du profane à la maîtrise, Dervy, 1994
-       La voûte sacrée. De la Maîtrise à la perfection, Dervy, 1995
-       Le Secret de la Rose. De la Perfection à l’amour, Dervy, 1997
-    Les Francs-maçons architectes de l’avenir. Tradition et modernité, Dervy, 1999
-       L’Agir et l’Être initiatique. Chemin du sens de la vie, Dervy, 2003
-        Symbolisme du rituel de fermeture en loge maçonnique , Dervy

(à compléter)

4 commentaires:

  1. Sagesse et amour, voilà comment je le ressens

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  2. J'ai assisté à plusieurs de ses conférences : quelle fulgurance de pensée, tout en douceur mais tellement percutante !
    Merci de nous l'avoir rappelé jacques !

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  3. Jacques a tout a fait raison : on ne lit pas du Alain Pozarnik, on l'entend nous parler d'amour !
    C'est très caractéristique chez ce grand humaniste, finalement peu connu du public (profane) et peut-être même, négligé chez nous (RER). Puisse cet article y remédier.

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  4. J'ai lu, il y a longtemps déjà, "à la lumière de l'accacia" et j'ai beaucouop aimé. Je ne connaissais pas celui que vous présentez et que je vais me procurer. C'est un très bon auteur, enthousiaste et délicat.

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