jeudi 27 juin 2013

Un communiqué de l'historien Serge Caillet : Le vol de la bibliothèque de Robert Amadou.



Lors de notre dernière ou avant-dernière conversation de visu en ce monde, je convainquis Robert Amadou qu’un nouveau combat nous attendait, nous, quelques-uns, à qui il avait souhaité confier la relève et la parole. Et cette lutte, lui dis-je, après celle qu’il avait conduite contre tant de captations mercantiles ou universitaires, serait à mener contre les voyous qui s’accaparent l’Occulte. J’étais loin de me douter alors de la violence et de l’ampleur que ce combat n’allait pas tarder de prendre, en quelques années, Internet aidant, sur tous les fronts.

De cette guerre, je ne me doutais pas non plus que la présente bataille, parmi les plus basses et les plus viles qui soient, nous offrirait en quelque sorte l’illustration parfaite. Puisque la rumeur court désormais, au grand jour ou presque, après avoir été souterraine, et qu’il importe en effet, devant l’urgence, de l’annoncer haut et clair, voici. Voici l’impensable, l’incompréhensible, auquel, pour ma part, je peine à m’habituer. Voici le comble de l’abjection et de l’inqualifiable, que la Justice des hommes se devra sans doute, souhaitons-le, de qualifier.

La bibliothèque de Robert et Catherine Amadou, l’outil d’une vie de travail, toute entière consacrée, dans le dénuement, à l’étude de nos chers objets et au service de la cause, cette bibliothèque a fait l’objet d’un vol considérable de plus, voire de beaucoup plus de 5000 ouvrages, de très nombreux documents d’archives, de manuscrits et d’imprimés. 

A l'heure où beaucoup de ces ouvrages et de ces documents se retrouvent dans le commerce, Catherine Amadou prie ses amis de publier l'annonce suivante :


« Catherine Amadou et les trois enfants de Robert Amadou
(conjoint survivant donataire et héritiers de R.A.)
tiennent à vous informer que
la Bibliothèque de Robert Amadou
a fait l’objet d’un important vol
(plus de 5 000 livres, XVI- XXIsiècles, des manuscrits)
Ils mettent en garde les amateurs sur l’origine frauduleuse
des livres ou des papiers qui en proviendraient.
Cette origine frauduleuse étant d’ailleurs souvent ignorée
des intermédiaires qui mettent en vente
tel ouvrage dédicacé à R.A. par un grand nom de la littérature ou tel rare document d’archives d’un cercle martiniste de la Belle Epoque.
La famille met en ce moment en place un dispositif juridique pour faire valoir ses droits. »

         Au champ de l'Occulte, la guerre du bien et du mal, arrivée sous le règne de Louis XV, selon le sous-titre du Crocodile de Louis-Claude de Saint-Martin, s'étend désormais jusqu'à notre siècle. Léviathan n'y choisit pas ses séides et ses victimes au hasard. 

Serge CAILLET

jeudi 13 juin 2013

J’ai lu pour vous : La franc-maçonnerie à la lumière du Verbe, de Jean-François Var



Voici un livre qui fera date dans les annales du Régime Ecossais Rectifé. Un livre ? Non point ! Une mini-bibliothèque de douze petits volumes, aussi précieux que surprenants (parfois) les uns que les autres, tous frappés du sceau de la raison, pour reprendre le premier propos de l’auteur.

L’auteur, précisément, qui est-il ? Forte personnalité connue et reconnue, Jean-François Var est prêtre orthodoxe, ancien haut-fonctionnaire (au Sénat), ex-professeur de Théologie (Institut Saint-Denys), auteur, conférencier, ancien Grand-aumônier du Grand Prieuré des Gaules : il est donc fort autorisé à nous livrer ses réflexions. Mais c’est aussi un homme de lettres, de la trempe de ceux qui aiment et respectent la langue française, tel – il me plait de le répéter – Alain Pozarnik dont la prose m’enchante mais pas seulement : tous les deux répandent un souffle puissant, celui de la conviction, laquelle ne saurait exister sans l’intégrité liée elle-même à l’objectivité, sans rien céder à la passion trop souvent pernicieuse lorsqu’elle devient obsessionnelle. Il en est, malheureusement !

Jean-François Var est convaincu, certes, mais il est aussi pour notre plus grand bonheur, convaincant, ne craignant pas d’affirmer qu’il usera (légitimement) de parti-pris (note p. 33), voire même d’une solide ambition (ou culot) pour s’engager à nous promettre « du neuf dans les idées » et nous « dire sur le Rectifié, des choses que personne n’a dites avant moi et qui méritent de l’être » (p.26).

Eh bien ! J’ai pris l’auteur au mot, j’ai lu et relu (n’étant pas rectifié, certains passages me sont difficiles) et je vous engage à le faire : le pari est tenu, l’objectif atteint !

Quelques critiques (déjà !) empressés de canarder, n’ont pas manqué d’épingler avec une mauvaise foi avérée (quand on ne sait pas lire, on peut difficilement écrire) en se limitant à l’Exorde (sorte d’avant propos, d'introduction). Pour ce qui me concerne, je n’y ai rien trouvé d’autre qu’une analyse (musclée certes) du ministère de Jean Granger à la tête du Grand-Prieuré des Gaules, à l’ombre du singulier René Guénon. Je ne connais pas le premier (l’auteur ne s’attaque pas à la personne, seulement à son action), je n’aime guère le second, mais ce qu’écrit Jean-François Var ne relève en aucun cas de la diffamation, de l’injure, encore moins de la trahison !

Cet ouvrage me parait indispensable car complémentaire de « l’excellente Histoire du Prieuré des Gaules de Jean-Marc Vivenza » (note 31, p. 25).


La franc-maçonnerie à la lumière du Verbe, Jean-François Var, Paris, Dervy, 2013, 276 p.
Disponible chez les vrais et bons libraires, mais aussi chez le Colporteur du Livre : ICI