lundi 20 mai 2013

Série Grandes figures du passé, Stanislas de Guaita









Stanislas de Guaita
1861-1897


Il suffit de se rendre sur la fonction images d’un moteur de recherche pour constater que la majorité des vignettes exposées au nom de Stanislas de Guaita (et non Guaïta) relèvent de la magie noire…
S’il ne s’agissait que de cela le concernant, je ne lui accorderais même pas une ligne ! Défions-nous des apparences, des catégories et des stigmatisations qui conduisent rapidement à la caricature. Mystique chrétien, poète, mais aussi créateur avec Joséphin Péladan, de l’Ordre Kabbalistique de la Rose+Croix.




Qui est-il ?

Il naît le 6 avril 1861 au château d’Alteville en Lorraine, propriété familiale et baronnie par sa mère née Grandjean d’Alteville, apportée en dot à son mariage avec le marquis François-Paul de Guaita (vieille noblesse d’origine italienne). Famille d’aristocrate donc, qui élève ses trois enfants dans le respect des traditions, les préceptes de la religion (catholique) et l’assiduité dans les études. Sensible et solitaire, lucide mais tourmenté, souvent désœuvré et s’abandonnant à l’usage de stupéfiants, Stanislas de Guaita est d’une nature complexe. Il s’intéresse dés l’adolescence à l’alchimie, la cabale (il fréquentera Albert Poisson).

Château d'Alteville
  • 1878 : Lycée Jeanne d’Arc à Nancy. Condisciple de Maurice Barrès 1862-1923, homme politique nationaliste et écrivain (Académie Française). Amitié durable mais sans lendemain prometteur, même si Stanislas de Guaita parvient à l’intéresser un temps au martinisme; leurs divergences se cristalliseront dès 1882. Selon Victor-Émile Michelet, Saint-Yves d’Alveydre et Albert de Pouvourville complétaient le quatuor de lycéens.
  • 1881 : Études de droit à Paris, habite le Quartier Latin, fréquente les poètes de son temps et fait sa première rencontre avec Lecomte de Lisle, Victor-Émile Michelet,  Villiers de L’Isle-Adam.
  • - : Publie son premier recueil, Oiseaux de passage.
  • 1882 : Fait la rencontre déterminante avec Catulle Mendès 1841-1909, gendre de Théophile Gautier, poète et Franc-maçon, lié à Eliphas Lévy 1810-1875 (Abbé Constant).
  • 1883 : Publie La Muse noire.
  • 1884 : Suite à la lecture du Vice suprême, premier contact avec Joséphin Péladan, son véritable mentor dans le domaine de la Tradition.
  •  - : Demeure rue Pigalle, puis avenue Trudaine.
  • 1885 : Publie Rosa Mystica.
Mais nous qui redoutons les Puissances magiques
Et l’Occulte Science, de l’Ombre, et la Fureur
De vos effluves noirs puissamment léthargiques,
Nous ne parlons de vous qu’en frissonnant d’horreur !
  • 1887 : Se lie d’amitié avec son secrétaire, Oswald Wirth 1860-1943, Franc-maçon et rosicrucien, cabaliste.
  • 1888/1889 : Fonde (rénove ?) avec Joséphin Péladan, l’O.K.R.C., Ordre Kabbalistique de la Rose+Croix. C’est probablement à cette époque qu’il s’intéresse particulièrement à l’œuvre du théosophe et philologue Fabre d’Olivet, 1767-1825, ainsi qu’au concept synarchique de Saint-Yves d’Alveydre, 1842-1909.
  • -: Collabore activement à la revue l'Initiation dès sa création.
  • 1890 : Publie  Essais de Sciences maudites, Au seuil du Mystère, puis plus tard, Le Serpent de la Genèse.
  • 1891 : Papus structure l'Ordre Martiniste (qui existe, de fait, depuis 1888), Stanislas de Guaita entre au Suprême Conseil (21 ou 26 membres ?)
  • - : Rupture avec Péladan, allergique à la magie opérative et fervent catholique, qui crée l’Ordre de la Rose+Croix Catholique et Esthètique du Temple et du Grall. C’est l’épisode fameux de la Guerre des deux roses. Excommunications réciproques. Victor-Émile Michelet n’a jamais pris très au sérieux l’O.R.K.C. et conteste même l’existence de son Conseil Suprême Renové.
  • - : Publie Le Temple de Satan.
  • 1893 : Affaire Boullan, Stanislas de Guaita est accusé par Huysmans de l’envouter à distance ! Série de duels avec Huysmans et Jules Bois,
  • 1897 : Publie La clef de la Magie Noire.
  • - : Se retire dans la propriété familiale d’Alteville où il décède le 19 décembre suite à de graves problèmes rénaux dont il se soulage par l’emploi (abusif ?) de la cocaïne. Il n’a que 36 ans !


Il laisse le souvenir d’une bonne âme, d’un être solitaire certes, mais généreux. Nul ne peut préjuger, s’il avait survécu, ce qu’il aurait effectivement apporté avec son compagnon de route, Papus. De fait, son audience reste pour l’histoire, davantage celle d’un messager spirituel (vision occidentale de la Tradition) que l’image de bâtisseur d’un mouvement initiatique. Le classicisme de son écriture ne l’a pas davantage fait entrer au panthéon des poètes. Sa célèbre bibliothèque est mise en vente dès 1898, au grand bénéfice d’un grand nombre d’occultistes de la Belle-époque


Illustrations :
- Portrait : Site Rosamystica,  scannérisé en sépia et inscrustation de la signature par l’auteur.
- Château : Smartbox

Sources biographiques :
- BARRÉS, André, Un Rénovateur de l’Occultisme, Stanislas de Guaita, Paris, Samuel, 1898, 38 pages.
- BILLY, André, Stanislas de Guaita, Paris, Mercure de France, 1974.*
- CAPDEVILLE, Denis, Introduction à l’œuvre de Stanislas de Guaita, in Revue l’Occulture, 1999.
- COURTS, Georges, Colloque du Cirem, Stanislas de Guaita, 1998. 
- DE L’ESTOILE, Arnaud, Stanislas de Guaita, Collection Qui-suis-je, Paris, Pardès, 2005.
- MICHELET, Victor-Émile, Les Compagnons de la Hiérophanie, Nice, Bélisane, 1977.

mardi 14 mai 2013

Le rapporteur de la Chambre d'Echos vous informe : Bulletin du mois de mai 2013

BULLETIN DU MOIS DE MAI 2013




04.05.2013 :

  • Adieu à Sebastiano Carraciolo




 Ce sont nos amis du C.I.R.E.M. qui ont publié l’information : Sebastiano Carraciolo, Grand Hiérophante et Souverain Grand Maître du Grand Sanctuaire Adriatique et plus précisément de lAntico e Primitivo Rito Orientale di Misraïm et Memphis, Grand-Maître de l’Ordre Martiniste Italien,  nous a quittés pour l’Orient Eternel le 4 avril 2013.


Plus de détail sur le site du C.I.R.E.M. , c'est : ICI


02.05.2013 :


  • Un nouvel arrivé dans la série des blogs d'auteurs : Roger Dachez



L'historien et Président de l'Institut Maçonnique de France, Roger Dachez, directeur de la revue Renaissance Traditionnelle, vient d'ouvrir son blog, de facture sobre et classique mais "classe" !
    Je partage ici volontiers mes réflexions, le fruit de près de trente années d'étude et de recherches sur l'histoire et les sources traditionnelles de la franc-maçonnerie, et plus généralement sur les courants ésotériques occidentaux depuis la Renaissance.  J'y fait aussi part de mes doutes, de mes interrogations, voire de mes (rares) colères, à tout le moins de mes agacements quand j'entends dire et vois faire à peu près n'importe quoi au nom d'une "tradition" en réalité très insuffisamment connue, mal interprétée, ou délibérément falsifiée.  Je ne détiens au demeurant aucun magistère et ne prétends exercer aucun ministère d'autorité. Je n'apporte à l'appui de mes propos que les résultats du travail que j'ai pu accomplir. J'en montre les preuves et et j'en fournis les références: à chacun de les juger.  Mon seul engagement, celui de toute ma vie, est l'honnêteté intellectuelle et l'absence d'a priori. et ma seule exigence est que mes lecteurs - et éventuellement mes contradicteurs - acceptent la même règle.
Dont acte ! Roger Dachez est réputé pour son intégrité intellectuelle, son art accompli de mettre les points sur les i et les barres aux t, qu'on se le dise !

Plusieurs articles sont déjà en ligne, ainsi qu'une recension illustrée de ses œuvres.

Un blog qui annonce Franc-maçonnerie, Martinisme, Rose-croix... ne peut que ravir les lecteurs de Réflexions sur trois points !

Pierres vivantes, c'est : ICI


  • Salons, Colloques, Conférences.











vendredi 10 mai 2013

Les lauriers du mois de mai 2013 : Limen Arcanum, la cathédrale d’Amiens



Les Lauriers du mois ne sont en aucun cas un label décerné (je n'ai aucune autorité pour ce faire et n'en revendique aucune) mais une invitation amicale à visiter un site ou un blog "qui vaut le détour".



Une cathédrale, c’est beau !
La cathédrale d’Amiens, c’est magnifique !
Un site consacré à LA cathédrale, c’est sublimissime !




A force de parcourir le net, de cliquer et recliquer, on pourrait imaginer qu’on devient blasé, indifférent, en tous cas peu soucieux du travail qui se dissimule sous une page, pressé d’aller à l’essentiel, à trouver la réponse recherchée, etc.

Eh bien ! Voici un site qui va vous surprendre par sa richesse et sa beauté, entièrement dédié à Notre-Dame d’Amiens, richement illustré et fort bien compartimenté. La recherche est aisée, la documentation sérieuse, les photos de qualité.


  Plan du site




Vaut plus que le détour, c’est :ICI 

mardi 7 mai 2013

J’ai lu pour vous : Canseliet, de Cédric Mannu





Aussi curieux que cela puisse paraître, voici la première biographie véritablement consacrée au « Maître de Savignies » : trop d’auteurs ne le considéraient qu’à travers Fulcanelli, sans s’attacher à l’homme et à son œuvre personnelle, plus de soixante années consacrées à l’alchimie que nous qualifierons pour la circonstance, d’ancestrale, la seule qui trouvait grâce et valeur à ses yeux.

Eugène Canseliet, Philosophe hermétique, c’est le titre très heureux qu’à donné Cédric Mannu à cette maîtrise soutenue à Paris IV-La Sorbonne, nous livrant ainsi  un travail de grande qualité et de rigueur : jugez du peu, 460 références des sources, des annexes et des tables, une bibliographie exhaustive !

On découvre un Eugène Canseliet peint sans fard ni artifice, « vrai » et « charitable », mais dans la mesure du raisonnable car il avait aussi le culte du secret, ce qui lui valut souvent des reproches injustifiés (car incompris). D’aucuns prétendirent enfin qu’il servit avec ferveur une légende, un canular. Homme de cœur et de parole assurément, cachant sa timidité sous un halo de mystère, de mystères. Il paraissait livrer une confidence, mais très souvent, par une habile pirouette, il l’esquivait malicieusement.

Découvrez l’alchimiste, certes, mais aussi la sociabilité de l’homme, ses amitiés, sa propre histoire dont il parlait peu, et le père admirable qu’il a été : sa fille Beatrix nous offre une délicate préface, dans un style très canseliet, où chaque mot a l’importance et la justesse qu’il faut donner pour garantir l’authentique.

Saluons l’éditeur, Arqa, qui nous habitué lui aussi à la perfection et la rigueur dans son domaine, par la qualité exceptionnelle de ses productions. Un bel ouvrage d’artiste ! Ce livre, limité à 150 exemplaires, comptera assurément parmi ses chefs-d’œuvre !

Note de l’éditeur : 
Qui était vraiment Eugène Canseliet - Alchimiste et unique disciple de Fulcanelli ? Si pour beaucoup Canseliet restera dans l’histoire de l’Alchimie comme celui qui, en 1922, sous la direction de son Maître, opéra une transmutation de plomb en cent vingt grammes d’or, dans l’usine à gaz de Sarcelles ; pour les autres, les connaisseurs et les érudits, le disciple de Fulcanelli est avant tout un « passeur », un témoin exceptionnel d’une histoire magique et d’une époque révolue qui prend désormais ancrage dans la Belle Epoque, autour du célèbre cabaret du Chat Noir de Rodolphe Salis et des salons huppés de l’avenue Montaigne de la Famille de Lesseps. Né le 18 décembre 1899, à Sarcelles, Eugène Canseliet s’est éteint en 1982, après plus de soixante années ininterrompues entièrement consacrées à la philosophie Hermétique, au symbolisme Traditionnel, à l’écriture quasi quotidienne ainsi qu’à la pratique assidue, au fourneau, de l’Alchimie ancestrale, dont il n’a cessé durant toutes ces années de vanter la haute métaphysique. Celui que l’on nommait à la fin de sa vie : « le Maître de Savignies » fut, sans doute, non seulement le rédacteur privilégié de Fulcanelli pour « Le Mystère des Cathédrales » et « Les Demeures Philosophales » mais aussi le préfacier reconnu de ces mêmes ouvrages. Canseliet a durant toute sa vie pratiqué l’Alchimie, selon la formule consacrée, comme une « Science de la Vie » et écrit outre ses ouvrages de référence des centaines d’articles sur cette pratique dans de très nombreuses revues, a également aidé et guidé de multiples adeptes tentant le Grand Œuvre, tous alchimistes, qui furent à bien des égards, sinon des disciples, tout au moins sa succession philosophique, car il ne pouvait en être autrement – La Tradition Hermétique qui est avant tout transmission se doit de laisser couler la source et l’énergie, partout en son mystère - « si Dieu le feu ».

Canseliet, Eugène Canseliet, Philosophe Hermétique, 1899-1982, Cédric Mannu, Arqua, 2010, 380 pages.

Éditions Arqua (et vente), c’est : ICI (Un site remarquable par son architecture et son graphisme)


mercredi 1 mai 2013

Éditorial du mois de mai 2013




MAI 2013




Quelle morosité ! La pluie et le froid qui persistent ? L'actualité politique et religieuse ? Le trop-plein de scandales, de dénigrements et d' harcèlements ?  Pour avoir fait le tour de mes amis webmaîtres, la fréquentation des blogs et sites à fléchi durant ce mois d'avril (certains ont même jeté l'éponge). Réflexions sur trois points n'y a pas échappé, qui pour la première fois, n'a pas enregistré de nouveaux membres. Un exception semble-t-il, Gadlu-infos qui publie d'ailleurs ses stastistiques, un blog qui ne cesse de progresser !

Mais, n'est-ce pas, "demain sera un autre jour", selon Victor Fleming, à quoi Berlioz aurait pu lui répondre "Ah ! Quel talent je vais avoir demain"  

En fait, c'est à nous d'inventer ce que sera notre demain et ce programme doit remplir notre aujourd'hui, car lui seul compte !

Il n'y a pas de place pour le doute, l'atermoiement, encore moins la fuite : nous devons d'abord avoir totalement et constamment confiance en nous pour faire confiance aux autres, c'est une des clefs du bonheur de notre quotidien. Simplement, il faut prendre garde à qui l'accorder et c'est sur ce point délicat que tout repose ! Il y a beaucoup de naïveté sur internet, sur les forums et davantage encore sur facebook. Et que dire de la confidentialité qui n'est absolument pas garantie, même avec l'usage d'un message personnel ou d'une boite mail. Je suis surpris tous les jours de lire ou de voir avec quelle imprudence sont livrées à risques et périls, confidences et mêmes secrets, mais il est vrai qu'il est plus difficile de garder un secret que de le confier.


Spécial membres :

Avantages liés à la qualité de membre :
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  • La possibilité (après validation) d'éditer un texte dans la rubrique Vous avez la parole.
A bientôt !

Votre ami, votre frère,

Jacques Courtois